Secteur minier et système bancaire en Algérie : Réforme majeure en vue

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche 26 novembre 2023, un Conseil des ministres consacré à l’examen de plusieurs dossiers économiques et sociaux. Parmi les points à l’ordre du jour, le projet de loi sur les mines et l’ouverture du capital de deux banques publiques ont suscité des discussions approfondies. Le président a également donné des instructions fermes concernant l’octroi du foncier industriel destiné à la réalisation de projets d’investissement, dans le cadre de la relance économique et de la diversification des sources de revenus du pays. Ce Conseil des ministres intervient dans un contexte marqué par la reprise de la croissance économique, après la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, et par la volonté affichée par les autorités de réformer et de moderniser les secteurs stratégiques de l’économie nationale. Eco Times reviens dans les articles suivants sur les différentes décisions prises avec des éclaircissements sur la situation de chaque secteur visé.

Par Nadjib K.

Le secteur minier : Un pilier stratégique de l’économie nationale

Lors du conseil des ministres tenu avant-hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l’accent sur l’importance du secteur minier pour le développement économique et social de l’Algérie. Il a ainsi instruit le gouvernement de reporter l’adoption du projet de loi sur les mines, afin de le compléter et de le soumettre à l’avis des spécialistes et des experts du domaine. 

Cette décision vise à préparer le terrain pour l’ouverture de ce secteur stratégique à l’investissement privé national, en tenant compte de la dynamique que connaît le nouveau tissu industriel du pays, notamment dans les domaines de la sidérurgie, de la métallurgie et de la construction mécanique. 

Il est en effet, important de noter que le secteur minier en Algérie dispose d’un potentiel considérable, avec plus de 40 types de minéraux identifiés et plus de 2000 sites miniers répertoriés au niveau national. Il est actuellement dominé par des entreprises publiques, telles que l’Entreprise nationale du fer et du phosphate (ENOF), la Société des mines de fer d’Algérie (SOMIFER) et la Société nationale de recherche et d’exploitation minières (SONAREM), qui assurent la gestion, l’exploration, l’exploitation et la commercialisation de toutes les ressources minérales non-hydrocarbures en Algérie. Les principaux centres miniers se situent à Ouenza et Djebel Onk, près de la frontière orientale avec la Tunisie, et à El-Abed, à l’ouest. 

L’Algérie est au fait, le premier producteur africain et le sixième producteur mondial de minerai de fer, avec des gisements de haute qualité à Ouenza et de qualité moyenne à Gara Djebilet, près de Tindouf. En 2021, le secteur minier et extractif a enregistré une croissance de sa production industrielle de 13,4%, passant de 100 points en 2020 à 113,4 points en 2021. 

Cette performance s’explique par la reprise de l’activité minière après la levée des mesures de confinement liées à la pandémie de Covid-19, ainsi que par la mise en œuvre de plusieurs projets structurants, tels que la réalisation d’une usine de transformation du phosphate à Hadjar Essoud, la modernisation des installations de production de l’ENOF et la diversification de la production minière vers des minéraux stratégiques, tels que le lithium, le cobalt, le nickel et le manganèse. 

Le projet de loi sur les mines, qui devrait être soumis prochainement au Parlement, vise à renforcer l’attractivité du secteur minier algérien, en offrant des incitations fiscales et douanières aux investisseurs privés nationaux, en simplifiant les procédures administratives et en garantissant la sécurité juridique des contrats miniers.

Le texte prévoit également la création d’une Agence nationale des mines, qui aura pour mission de réguler, de contrôler et de promouvoir le secteur minier, ainsi que la mise en place d’un Fonds national de développement minier, qui sera alimenté par une partie des recettes générées par l’exploitation des ressources minérales. 

En somme, le secteur minier algérien s’inscrit ainsi dans une nouvelle ère, qui vise à valoriser son potentiel, à diversifier son offre, à renforcer sa compétitivité et à contribuer au développement durable du pays.

N. K.

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