Après deux ans de blocage et d’attente, le marché algérien de l’automobile reprend espoir et se dirige, résolument, vers une nouvelle dynamique. En effet, après la décision concernant le retour à l’importation de voitures d’occasion moins de 3 ans, voila des constructeurs-auto qui arrivent sur le marché algérien. Il s’agit de la marque italienne « Fiat», appartenant au groupe Stellantis.
Par Akrem R.
La convention-cadre entre le ministère de l’Industrie et le groupe italien de construction automobile FIAT a été signée par le directeur de la coopération internationale au ministère de l’Industrie, Zineddine Boussoussa, et le directeur de la région Afrique et Moyen-Orient du groupe Stellantis, Samir Cherfan, en présence de l’ambassadeur d’Algérie en Italie et de l’ambassadeur d’Italie en Algérie.
Elle prévoit, en effet, le lancement en Algérie, par le constructeur italien, d’un projet de construction et de production de véhicules de marque FIAT, ainsi que le développement des activités industrielles et des services après-vente et de pièces détachées de la marque.
D’ailleurs, annonce le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, les premiers véhicules Fiat, made in Algéria, devraient être disponibles à partir de la fin de l’année 2023.
«A partir de la fin de l’année prochaine (2023), nous pourrons avoir plusieurs modèles de véhicules de la marque Fiat fabriqués en Algérie qui seront disponibles sur le marché», a-t-il déclaré en marge de la signature de cette convention. Le ministre a expliqué que le choix de Fiat n’est pas fortuit, précisant que ce constructeur-auto s’est engagé à réaliser un transfert technologique effectif ainsi qu’un taux d’intégration qui s’accorde avec les aspirations du gouvernement pour bâtir une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés.
En finir avec l’importation déguisée
Ce sont ces deux éléments (transfert technologique et taux d’intégration à hanteur de 30%) qui constituaient le maillon faible de l’ancienne expérience, dont la plupart des usines installées en Algérie, dans le cadre SKD et CKD, ne faisaient que de l’importation «déguisée». Un comportement qui a irrité le chef de l’Etat, ayant décidé d’arrêter cette mascarade qui a coûté trop cher au Trésor public !
Depuis cette date, le gouvernement s’est lancé dans des discussions «intenses» avec des constructeurs automobile pour la construction d’une véritable industrie. Un processus de pourparlers, certes, lent mais qui commence à donner ses fruits.
Le secteur industriel et celui de l’automobile connaitra certainement une nouvelle dynamique en 2023. De nouvelles filières de sous-traitance vont, en effet, émerger en Algérie, tout en apportant de la valeur ajoutée et de l’emploi. Pour le projet Fiat, pas moins de 400 emplois directs seront créés. Sur un autre registre, le ministre Zeghdar a précisé que les deux parties feront en sorte d’atteindre, d’ici à 5 ans, les taux d’intégration prévus dans cet accord, en ajoutant que d’autres négociations seront entreprises dans le domaine de la sous-traitance, tout en offrant la possibilité aux entreprises italiennes de sous-traitance de s’installer en Algérie pour contribuer à augmenter le taux d’intégration des véhicules fabriqués localement.
Il a rappelé, dans ce contexte, que les conditions d’exercice de cette activité reposent essentiellement sur la création de richesse par l’intégration d’éléments produits localement dans les véhicules fabriqués, pour atteindre, à court terme, des taux correspondant aux investissements qui seront engagés par l’Etat pour assurer un climat idoine au constructeur.
« Ne seront approuvés dans cette filière que les projets industriels répondant à cette condition sine qua non », a insisté Zeghdar, soulignant l’engagement du partenaire italien à y satisfaire.
«Nous allons apporter ce que nous avons de meilleur»
Dans ce cadre, le PDG du groupe Stellantis, Carlos Tavares, compte apporter aux consommateurs algériens «ce qu’il a de meilleur». Et d’assurer : « Il n’y aura aucun décrantage entre les Fiat qui seront fabriquées dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d’Oran et celles fabriquées ailleurs dans le monde. Le consommateur algérien aura droit aux mêmes modèles et aux mêmes technologies».
Pour Stellantis, «la mission est très claire: avec la marque Fiat, nous allons apporter à la société algérienne ce que nous avons de meilleur pour offrir aux Algériens une mobilité sûre, propre et abordable», a-t-il promis.
Pour ce faire, le secteur de l’Industrie veillera à la concrétisation effective de ces projets par un accompagnement soutenu, après la signature de cette convention-cadre, prévoyant une feuille de route pour accélérer la réalisation en vue d’une entrée en production en un « temps record ». Cela permettra aux citoyens et aux entreprises économiques de faire l’acquisition de véhicules aux normes internationales, d’une part, et de créer une valeur ajoutée à notre économie nationale, d’autre part, a souligné le ministre.
D’autres projets seront lancés
Le ministre a, par ailleurs, souhaité que la signature de cette convention marque « le début d’une nouvelle ère industrielle dans notre pays, dans l’industrie automobile, avec la contribution du partenaire italien».
Ce projet, a-t-il dit, sera suivi « dans un proche avenir » du lancement d’autres projets répondant aux mêmes exigences d’intégration et de valeur ajoutée, a fait savoir le ministre, soulignant qu’ «aucun investissement dans l’industrie automobile reposant sur le simple montage ne sera approuvé». Le message est clair. Les constructeurs désirant venir conquérir le marché algérien et également celui de l’Afrique, connaissent déjà les règles du jeu. Ils doivent, impérativement, participer à la création de la richesse, et au transfert technologique.
A. R.