Les marchés de souk El Fellah sont de retour dans notre pays. Un nouveau projet pour la renaissance de ce genre de marchés ayant fait le bonheur des Algériens durant les 80 et 90, a été lancé, hier à Alger, mais avec une nouvelle conception. Un mélange de nostalgie et de modernité.
Par Akrem R.
Baptisé «souk El Fellah el Djadid», (Le nouveau souk el-fellah), ce projet économique de grande envergure propose une nouvelle organisation et gestion moderne de l’activité commerciale en Algérie, ont expliqué les concepteurs.
Des investisseurs dans 18 wilayas ont déjà manifesté leur intérêt pour ce projet. L’investissement dans ce créneau est opportun et prometteur, notamment avec la promulgation, incessamment, du Code de l’investissement, la révision du Code du commerce et l’encadrement du commerce électronique, également, dira d’emblée, Mohamed Wassat Reda, directeur exécutif du bureau CMESA Consulting.
Actuellement, la situation de nos marchés est lamentable, et dont l’anarchie est le maitre mot. La multiplication des intervenants et l’absence d’un circuit de distribution ont rendu difficile, même impossible, de contrôler ou de maitriser les prix.
À titre d’exemple, la pomme de terre, et en dépit des multiples opérations de déstockages : le prix de ce tubercule ne baisse pas. Il est toujours hors de portée des ménages. En clair, le réseau de distribution en place est défaillant. Ainsi, les fêtes religieuses et de fin d’année, sont devenues un véritable casse-tête pour les ménages (indisponibilités des produits et fermetures des commerces).
D’ailleurs, des experts et associations de protection de consommateurs ne cessent d’appeler à l’investissement dans ce sagement d’activité, en le développant et surtout l’introduction de nouvelles technologies (le digital) pour une gestion efficiente.
Préserver le pouvoir d’achat des ménages
La solution pourrait-elle venir de ce projet ? Selon Mohamed Reda, ces hypermarchés seront une aubaine pour les familles algériennes, puisque les prix appliqués seront les plus bas à l’échelle nationale, contrairement aux grandes surfaces existantes actuellement. Les prix appliqués dans ces dernières sont similaires à ceux des petits commerces.
«Souk El Fellah El Djadid sera comme étant l’unique intermédiaire entre le consommateur et le producteur. Des conventions de partenariats seront signées avec des producteurs, des sociétés de transport, les banques et autres intervenants. Cette stratégie vise à la maitrise des coûts et la promotion du paiement électronique», précise-t-il.
En somme, dira-t-il, « notre objectif, c’est d’instaurer une nouvelle organisation notamment à la chaine de distribution, en réduisant au maximum le phénomène de la spéculation et surtout, la préservation du pouvoir d’achats des ménages. Notre ambition est de garantir la disponibilité en continue des produits de large consommation et à des prix compétitifs». Il est à noter que durant la période de 2017 à 2022, le pouvoir d’achat a enregistré un effondrement de 12%. L’impact de la pandémie et la crise financière ayant frappé de plein fouet notre pays, à l’instar de plusieurs de pays dans le monde, sont visibles sur le budget des ménages.
Faire la promotion des produits «made in bladi»
L’autre objectif de ce projet, c’est de faire la promotion de la production «made in bladi» et, notamment, des régions. Des PME et PMI implantées dans les régions enclavées, activant dans le domaine agroalimentaires, éprouvent d’énormes difficultés dans le placement et la commercialisation de leurs produits, précise le même intervenant. Des campagnes de promotion et de commercialisation seront engagées par le « Souk El Fellah El Djadid », afin d’encourager la consommation du produit local.
Le même responsable a ajouté que ce projet se veut être une passerelle économique chargée des exportations des produits nationaux vers les différents marché africains et européens, précisant, dans ce sens, que le projet ‘’Souk El Fellah El Djadid’’, proposera un service de certification et de la labellisation des produits destinés à l’exportation, et ce, afin d’être en adéquation avec les normes internationales en vigueur. Pour sa part, Kamel Belgaïd un investisseur et initiateur de ce projet, a indiqué que le digital y sera intégré fortement, dont une plateforme numérique pour la vente en ligne des produits sera également mise à la disposition des ménages.
S’agissant de l’impact social de ce projet, ses initiateurs prévoient la création de 180 postes d’emploi directs dans chaque Souk El Fellah et quelque 1000 emplois indirects. C’est un véritable gisement pour le monde du travail et également pour le développement d’autres activités économiques, à l’instar du recyclage des déchets. Ainsi, ces marchés contribueront à la lutte contre les sachets en plastiques et à assurer des services d’après vente.
A. R.