C’est dans un contexte d’une volonté politique affirmée de relancer la production agricole, de la diversifier, de lui assurer les qualités et les critères d’exportation et, enfin, de lui ouvrir des débouchés de valorisation à travers la transformation agroalimentaire, que se tiendra le Salon national de l’agroalimentaire Djazagro du 7 au 10 avril prochain au Palais des expositions de la SAFEX à Alger. Ce rendez-vous des professionnels de l’agroalimentaire a été créé en 2003 et accumule une dense expérience de communication, de partenariat et de mise en synergie des différents intervenants dans un secteur dont les innovations techniques, technologiques et managériales font l’actualité la plus prégnante de la scène économique mondiale. Le prospectus de l’édition de cette année précise que « les exposants de Djazagro répondent aux besoins de 23 000 visiteurs professionnels à la recherche de nouveaux fournisseurs, produits et informations sur l’actualité de la filière. Tous participent activement au développement de la production agroalimentaire en Afrique ».
Par Amar Nait Messaoud
Les experts de l’industrie agroalimentaire et les producteurs agricoles fournisseurs de produits transformables se donnent rendez-vous chaque année au salon de Djazagro, forum devenu « incontournable », affirment ces organisateurs, faisant « une offre internationale et globale, concernant tous les secteurs de l’industrie agroalimentaire : process et conditionnement, boulangerie-pâtisserie, produits alimentaires et boissons, ingrédients, arômes et additifs, restauration, manutention et stockage, hygiène et traçabilité, services, qualité… ». Outre la rencontre entre les différents partenaires économiques ayant un lien, de près ou de loin,
avec le secteur de l’agroalimentaire, des échanges d’expériences seront effectués, la découverte des dernières technologies mises sur le marché de la transformation agroalimentaire sera portée à la connaissance des intervenants dans cette filière et, enfin, des exposés et conférences seront donnés sur différentes thématiques en relation avec ce segment important de l’économie nationale dont l’avenir est des plus prometteurs en termes de valeur ajoutée, d’offre de produits de consommation transformés issus de la production agricole locale, de création de postes d’emploi et, enfin, de possibilités d’exportation dans le cadre de la diversification des recettes extérieures.
Une des conférences prévues au cours du salon de Djazagro portera sur les exigences techniques et organisationnelles relatives aux productions agricoles destinées à la transformation. Son auteur, l’ingénieur agroéconomiste, Radja Ahmed, nous apprend qu’il traitera de la manière de «mettre en évidence les conditions nécessaires en termes de moyens, d’organisation et de méthodes pour assurer un approvisionnement régulier des unités de transformation agroalimentaire».
Il va de soi, précise-t-il, «que chaque produit a ses spécifiées, son process et sa destination en termes de débouchées sur le marché ».
L’exposé est destiné essentiellement aux porteurs de projets «qui voudraient se lancer dans ce créneau très porteur de valorisation des produits agricoles».
Assurer un partenariat de qualité entre producteurs et transformateurs
Le grand intérêt que représente à présent ce genre de manifestation, réside particulièrement dans le fait que la relation entre l’origine des produits agricoles destinés à la transformation, d’une part, et les transformateurs industriels, d’autres part, a subi un basculement salutaire.
C’est ce qu’explique le site web de Djazagro en précisant que « auparavant, en Algérie, les unités de transformation agro-industrielles fonctionnaient généralement avec des matières premières importées ; il s’en est suivi un découplage entre les productions agricoles locales et les unités de transformation. À présent, les choses semblent avoir changé et une nouvelle dynamique est en train de se mettre en place. Cette dynamique a pour fondement une intégration entre les productions agricoles locales et les unités de transformations agro-industrielles».
En effet, la production nationale agricole s’est nettement améliorée au cours de ces dernières années, aussi bien en quantité et qualité, qu’en diversité.
Comme l’a fait remarquer le président de la République au cours de sa dernière rencontre, en début de semaine, avec les médias nationaux, l’Algérie n’enregistre actuellement d’insuffisances de production que dans les filières du lait, du blé tendre et de l’élevage.
L’on sait que dans certaines filières, comme les fruits et certains légumes, notre pays a même connu des excédents de production.
C’est à ce niveau là que s’ouvrent les horizons de la transformation agroalimentaire et de l’exportation. Reste à améliorer la qualité de ces produits pour les adapter aux critères fixés par les marchés extérieurs et à assurer un approvisionnement régulier des unités de transformation, via une relation contractuelle entre le producteur et le transformateur consignée dans un cahier de charges.
A. N. M.
