Lors de la 2e édition de la conférence économique «défis financiers mondiaux 2030», tenue sous le thème «souveraineté alimentaire, inclusion financière et économie de la croissance», le président-directeur général du groupe Saïdal, Ouassim Kouidri, a dévoilé une initiative stratégique majeure. Dès 2025, Saïdal débutera la production de matières premières pour médicaments, consolidant ainsi l’ambition de l’Algérie de devenir un leader régional en Afrique et au Moyen-Orient.
Par Houria Mosbah
Une industrie pharmaceutique tournée vers l’autonomie et l’innovation
Avec une consommation de médicaments augmentant de 15 % chaque année, la demande croissante de la population algérienne impose une stratégie proactive.
Pour se faire, Saïdal prévoit dès 2025 la production de la matière première pour 50 produits pharmaceutiques, dans une première phase qui sera élargie à moyen terme.
Ce projet ambitieux vise non seulement à réduire la dépendance du pays aux importations, mais aussi à renforcer ses capacités de production et à pérenniser son développement industriel.
Le groupe met également l’accent sur l’innovation, notamment à travers le projet de thérapie cellulaire à Sidi Abdallah.
Cette technique avancée, développée pour traiter des maladies complexes comme le cancer et les AVC, place l’Algérie comme un acteur régional clé en matière de recherche et de développement pharmaceutique.
Une expansion internationale au service de la croissance économique
L’expansion internationale reste un axe clé pour Saïdal. En 2024, le groupe a réussi à enregistrer ses produits dans 13 pays africains, malgré une concurrence accrue sur le marché régional. Le PDG a précisé que l’objectif est d’étendre la présence de Saïdal au-delà du continent en s’appuyant sur des analyses précises de marché et le renforcement logistique.
Ces efforts sont soutenus par une performance financière solide.
Le chiffre d’affaires du groupe devrait atteindre 23,5 milliards de dinars algériens d’ici la fin de l’année 2024, marquant une hausse de 23 % par rapport à l’année précédente.
Cette progression significative est attribuée à l’augmentation des volumes de production.
Une vision intégrée pour le développement économique et la souveraineté
Le lancement par Saïdal de la production locale de matières premières constitue une avancée cruciale dans la quête d’autosuffisance pharmaceutique de l’Algérie.
Ce projet va au-delà des enjeux sanitaires en générant des opportunités d’emploi, en réduisant les importations et en favorisant une culture d’innovation industrielle, essentielle pour renforcer la compétitivité locale.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans les objectifs stratégiques de l’État algérien, qui s’engage à renforcer sa souveraineté sanitaire et économique.
Avec une production locale couvrant déjà 75 % des besoins en médicaments essentiels, et un objectif ambitieux de 85 % d’ici fin 2024, l’Algérie prévoit de réduire ses importations de 400 millions d’euros dès 2025, en stimulant le développement local.
Ces efforts s’intègrent dans une stratégie globale de réformes visant à diversifier et renforcer l’économie nationale.
Lors de la conférence, Zohir Laiche, directeur général de la compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX), a mis en avant le rôle essentiel de l’organisme dans l’accompagnement des exportateurs algériens.
Il a également souligné l’importance des secteurs pharmaceutique et agroalimentaire pour assurer une stabilité et une sécurité économique durable.
En renforçant ses capacités locales de production tout en s’ouvrant aux marchés internationaux, l’Algérie affirme son ambition de devenir un acteur clé de l’industrie pharmaceutique dans la région, consolidant ainsi son développement économique et sa souveraineté sanitaire.
H. M.