Le groupe public Saidal, leader de l’industrie pharmaceutique en Algérie, affiche de nouvelles ambitions sur le marché africain. À l’occasion de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), prévue du 4 au 10 septembre à Alger, dont l’industrie pharmaceutique sera à l’honneur, Saidal sera présent en force lors de cette manifestation continentale et tentera de décrocher des contrats afin de renforcer sa place sur le marché africain.
Par Akrem R.
Le leader pharmaceutique algérien mettra en avant son savoir-faire et son expertise reconnus, notamment dans la production de médicaments génériques, tout en présentant également sa large gamme de 160 médicaments, répartis sur 22 domaines thérapeutiques.
C’est ce que la Présidente-directrice générale du Groupe Saidal, Mme Nabila Benygzer, née Ouareth, a détaillé dans un entretien accordé à la radio nationale « Chaîne I ». Cette dernière a mis ainsi en lumière l’importance stratégique de la participation de l’entreprise publique au Salon du commerce intra africain (IATF 2025), qui verra la participation de 140 pays et 35 000 visiteurs attendus.
«Notre présence à cet événement, qui réunit plus de 140 pays, traduit notre engagement à construire des ponts économiques et sanitaires entre les pays du continent et à contribuer concrètement à la mise en œuvre de la Zone de libre- échange continentale africaine (ZLECAf)», a affirmé Mme Nabila Benygzer.
Selon elle, un tel rendez-vous constitue une plateforme idéale pour tisser des partenariats, partager des expériences et explorer de nouvelles perspectives de coopération.
Au-delà de la dimension commerciale, la participation de Saïdal illustre sa mission nationale d’accompagner la stratégie de l’État visant à réduire la facture d’importation, atteindre l’autosuffisance progressive et renforcer la souveraineté sanitaire.
Mme Ouareth a rappelé que l’industrie pharmaceutique constitue l’un des secteurs stratégiques retenus par les pouvoirs publics. En tant qu’entreprise publique de référence, Saïdal s’impose comme un acteur central dans cette politique, en travaillant à la localisation de la production des médicaments essentiels et stratégiques.
La responsable a également souligné l’importance accordée par le Groupe au développement de la production de matières premières pharmaceutiques (API).
«L’un de nos projets stratégiques majeurs est le lancement de la production de matières premières pharmaceutiques. C’est un pari ambitieux qui permettra à l’Algérie de réduire sa dépendance aux importations et constituera une avancée qualitative pour Saïdal ainsi que pour l’avenir de l’industrie pharmaceutique en Afrique», a affirmé Mme Nabila Benygzer.
Ce chantier est présenté comme un levier essentiel pour garantir une indépendance durable et positionner l’Algérie comme un pôle pharmaceutique de référence en Afrique. Des projets sont en cours de réalisation pour la production de matières premières destinées au paracétamol, aux antibiotiques et aux traitements cardiaques.
Par ailleurs, ajoute l’intervenante, «nous travaillons actuellement sur le développement de médicaments innovants qui répondent aux besoins des patients algériens et africains, notamment dans le traitement du cancer et des maladies chroniques».
Des partenariats en expansion sur le continent
Saïdal s’emploie activement à renforcer sa présence sur le marché africain. Le Groupe a déjà franchi une étape significative en obtenant l’« enregistrement de plusieurs de ses produits en Mauritanie », où il participe régulièrement aux appels d’offres publics pour l’approvisionnement en médicaments. Cette percée ouvre la voie à une coopération plus large avec d’autres pays du continent.
Dans la même optique, Saïdal multiplie les démarches de partenariat, en ciblant notamment des marchés comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. «Notre ambition est de bâtir une véritable stratégie d’exportation, en nous appuyant sur la qualité de nos produits et la compétitivité de notre offre», a déclaré Mme Ouareth.
Pour elle, ce salon constitue une plateforme exceptionnelle pour promouvoir le médicament algérien, qui allie haute qualité, efficacité prouvée et prix compétitifs. «Ce qui est encore plus important, cette Foire nous place en interaction directe avec les délégations et visiteurs venus de différents pays africains. Cela nous ouvre de réelles perspectives pour élargir notre réseau de relations et diversifier nos marchés», a-t-elle souligné, précisant que les rencontres directes offertes par cet événement ne se limitent pas à présenter le produit : elles posent également les bases de véritables partenariats, et font de Saïdal une référence capable de répondre aux besoins urgents en médicaments sur le continent.
Un rôle continental affirmé
En se positionnant sur la scène africaine, Saïdal ne se contente pas de défendre ses parts de marché : l’entreprise ambitionne de contribuer activement à la sécurité sanitaire du continent. «Être présent dans un tel salon, c’est affirmer que Saïdal n’est pas uniquement une entreprise nationale mais aussi un acteur africain du médicament», a-t-elle insisté.
À travers cette stratégie, le Groupe aspire à consolider sa place de locomotive de l’industrie pharmaceutique algérienne et à élargir son influence au delà des frontières, au service d’une coopération africaine plus intégrée et plus solidaire.
En marge de ce salon, des rencontres bilatérales seront organisées avec des opérateurs africains, dont l’objectif est de développer des partenariats dans le domaine de la distribution de médicaments, mais aussi d’accompagner, pourquoi pas, le lancement de projets de production dans certains pays africains, en plus du transfert de technologie et de savoir faire.
«Nous espérons que ces accords constitueront une valeur ajoutée réelle dans le cadre d’une coopération équilibrée et mutuellement bénéfique, contribuant ainsi au renforcement de l’intégration économique et sanitaire à laquelle aspire le continent africain», conclut-elle.
Il est à rappeler que l’industrie pharmaceutique algérienne sera représentée par 14 opérateurs publics et privés, chacun devant signer au minimum un contrat d’exportation. Ces opérateurs activent dans différents segments, allant de la fabrication de médicaments et de dispositifs médicaux aux services liés à la recherche clinique.
En effet, l’Algérie, qui dispose de plus de 200 unités de production pharmaceutique et de dispositifs médicaux, représentant à elles seules près d’un tiers du tissu industriel pharmaceutique africain, possède une capacité importante qui lui permettra de jouer un rôle majeur dans le domaine pharmaceutique africain.
Selon une responsable au ministère : «Nous voulons orienter le surplus vers l’exportation et mettre en avant notre savoir-faire technologique, notamment dans la production de médicaments innovants ».
Ainsi, l’IATF 2025 est perçue comme une opportunité pour renforcer la coopération avec des pays africains et conquérir de nouvelles parts sur ces marchés afin d’augmenter les exportations, qui avoisinaient les 46 millions de dollars en 2024.
A. R.
