Risque de catastrophes naturelles : Que faire face à l’imprévisible

Les catastrophes naturelles sont réputée être imprévisibles, destructrices et souvent à l’origine de pertes humaines énormes. La semaine dernière, nous avons vécu au moins deux événements, très proches de nous (séisme au Maroc et inondations en Lybie, Ndlr.), que nous pouvons considérer comme les plus catastrophiques en termes de dégâts humains et matériels, enregistrés dans la région ces dernières années. Face à ces cataclysmes qui frappent nos voisins immédiats, on ne peut s’empêcher de se poser la question de savoir si nous-mêmes nous sommes outillés pour faire face à de telles situations, au cas où elles surviennent. L’Algérie située dans une zone sismique, avec de plus en plus de risques d’inondations, dispose certes d’un dispositif législatif cohérent pour prévenir ces catastrophes, mais les risques sont là… 

Par Nabila A.

L’ONU a répertorié 14 risques majeurs. Les séismes et les inondations font partie de ceux déjà recensés en Algérie. Notre pays a, pour rappel, connu par le passé plusieurs catastrophes, dont les plus notables sont, à titre d’exemple les séismes destructeurs de Chlef (10 octobre 1980) et de Boumerdès (le 21 mai 2003) ; les inondations de Bab El Oued (Alger) le 9 et 10 novembre 2001, sans compter les incendies de forêts dont le plus marquant est celui de Kabylie, du 9 au 12 août 2021.

En 2023 courant, des événements du genre ont eu lieu, même si avec une moindre intensité. Alors que les secousses telluriques sont courantes à travers les différentes régions du pays, les inondations quant à elles, elles sont devenues fréquentes, et l’arrivée de la saison hivernale augmente le risque de vivre des épisodes risqués. En effet, tout récemment, au moins huit personnes, âgées entre 22 et 73 ans, sont mortes à Tlemcen et El Bayadh, suite à des inondations provoquées par des pluies torrentielles. 

Le risque zéro n’existe pas…

Selon plusieurs études faites au sujet des inondations en Algérie, celles-ci «sont rarement dues à des perturbations météorologiques de grande envergure mais sont le plus souvent causées par des orages localisés.

Ces orages sont souvent accompagnés de pluies torrentielles qui ne durent pas longtemps mais qui peuvent être d’une extrême violence en provoquant des ruissellements importants qui entraînent une érosion intense et des inondations. En moyenne, on enregistre plus de 30 cas d’inondations par an.»

C’est pour cette raison que les autorités publiques ont procédé à l’identification et au recensement des zones inondables à surveiller. Une stratégie nationale de lutte contre les inondations à l’horizon 2030, a même été tracée, et où pas moins de 24 zones inondables sont recensées, et donc surveillées.

Cependant, il y a lieu de noter que les politiques de prévention ne sont pas suivies avec la même rigueur partout dans le pays. La conséquence est qu’il y ait toujours un risque de voir des villes subir la foudre des inondations. 

Pour mieux encadrer ce domaine, la révision de la loi n° 04-20 du 25 décembre 2004, relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, met en place un mécanisme permettant de remédier aux insuffisances constatées. Objectif : réduire les risques des catastrophes et leurs impacts. 

En ce sens, la représentation de l’Algérie auprès du Bureau des Nations-Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNDRR), estime que «L’Algérie déploie de gros efforts pour adapter son système juridique au Cadre de Sendai 2015-2030 par l’introduction de plusieurs amendements à certaines lois liées aux risques majeurs». Sur le terrain, d’importantes ressources financières ont été mobilisées par l’Algérie pour réduire les effets des catastrophes et indemniser les victimes.

En effet, en mai dernier, est sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Etat a dégagé un budget de 10 milliards de dinars pour la prise en charge des sinistrés des dernières intempéries ayant provoqué d’énormes dégâts dans plusieurs wilayas du pays.

La décision a été prise, par le président Abdelmadjid Tebboune à l’occasion de la réunion du conseil des ministres, en ordonnant l’exploitation du Fonds des catastrophes naturelles pour l’indemnisation des victimes des inondations.

Nécessaire action commune

Il est admis qu’aucun pays n’est vraiment bien outillé pour faire face aux catastrophes naturelles. C’est pour cette raison que beaucoup d’experts et autres responsables militent pour une action commune.

C’est le cas, entre autres, du directeur général du Centre arabe de prévention des risques des séismes et des catastrophes naturelles, Amar Belhadj-Aïssa, qui a mis en avant, en juin dernier à Alger, «l’importance de développer le système de prévention des risques majeurs dans le monde arabe à travers l’exploitation optimale de la technologie et l’adaptation des lois aux développements en cours.»

Intervenant lors du 1er colloque arabe de prévention des risques des séismes dans le monde arabe, M. Belhadj-Aïssa a insisté sur «l’importance de promouvoir le système de prévention des risques majeures par la mise en place de stratégies nationales et de plans aux contours clairs et applicables sur le terrain».

En ce sens, il y a lieu de noter que la Ligue arabe «adopte une approche régionale inclusive pour réduire les risques des catastrophes», ce qui a donné lieu à un «accroissement des engagements politiques et au développement de stratégies régionales et nationales adaptées à la stratégie arabe».

N. A.

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