L’accord d’association avec l’Union européen est à revoir. Il est en défaveur de l’Algérie. Les échanges commerciaux effectués durant la période de 2005 à 2010, l’ont été sens unique: les pays de l’UE, dont la France principalement, ont réussi à exporter vers notre pays plus de 200 milliards de dollars !
Akrem R
Un chiffre qui fait peur et froid dans le dos, dira, hier, le président de la CAPC, Sami Agli, lors de son passage au Forum d’El Moudjahid « conférence-débat sur la révision de l’Accord d’association Algérie/Union européenne (UE)».
Affirmant que cet accord n’est pas forcément favorable à notre pays, Agli a indiqué, toutefois, que «nous avons cet accord et nous avons besoin de préserver de bonnes relations avec l’UE. Nous appartenons à cet espace commun euroméditerranéen. Néanmoins, la révision de cet accord est une nécessité absolue, afin de préserver les intérêts de notre pays». Depuis son entrée en application, l’accord est limité aux aspects de l’importation et de l’exportation, déplore-t-il, en s’interrogeant sur le nombre de projets d’investissements réalisés par l’UE en Algérie ? La réponse est simple : pratiquement rien. L’Algérie est perçue comme étant un marché tout, simplement.
En effet, un accord d’association doit participer au renforcement de notre tissu industriel à travers des investissements directs, un transfert de technologies et non à sa destruction à travers l’importation «anarchique».
Dans ce cadre, le président de CAPC a affirmé que l’export est intimement lié à l’investissement. En clair, notre pays a besoin de projets d’investissements et d’accompagnement pour les entreprises algériennes afin d’aller conquérir des parts à l’international. D’autant plus que « si, aujourd’hui, nous sommes arrivés à exporter de l’acier, c’est que de gros investissements ont été consentis et réalisés dans ce domaine. Même chose pour les produits chimiques et phytosanitaire», a-t-il indiqué, en rappelant que l’acteur économique est à la recherche d’opportunités. À cet effet, estime Agli, « l’heure est venue de revoir cet accord et, surtout, de réfléchir à comment réellement l’équilibrer».
Afin de ne pas commettre les mêmes erreurs du passé, il est recommandé aux pouvoirs publics d’associer les acteurs économiques et experts qui sont les connaisseurs de la réalité du terrain afin de défendre les intérêts de notre pays. « Dire vrai et défendre un accord réaliste», a-t-il suggéré.
La liste de produits faciles à exporter vers l’UE est très limitée. Des barrières protectionnistes sont mises en place, rendant l’accessibilité de produits «made in algeria» pratiquement impossible. Ceci nous interpelle, dira d’emblée Sami Agli, à la favorisation de l’investissement et produire selon les normes.
L’instauration de la taxe carbone dans les prochaines années rendra la tache ardue pour les exportateurs algériens. « Nous avons des sites industriels importants qui doivent se préparer dès maintenant à tirer profit de cet accord et se préparer également à l’adhésion à l’OMC. Nos entreprises doivent se mettre aux normes de conformité, certification et pour espérer aller à l’international», recommande-t-il. En outre, il a appelé à la révision du système bancaire, notamment la loi régissant le crédit et la monnaie afin de permettre aux entreprises d’externaliser. «L’accord avec l’UE a permis aux entreprises d’investir, de rachat à l’international. Mais malheureusement, notre loi ne le permet pas !» , a-t-il conclu.
A.R.