Par Lyazid Khaber
Réveillons les géants, pas les démons, sommes-nous tentés de crier ! Oui, des géants comme le complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba), ou encore Tonic Industrie (Tipaza). Il y en a encore d’autres qui baignent dans la torpeur et la léthargie, à cause d’une gestion chaotique érigée, des années durant, en mode de management. Le nouveau ministre de l’Industrie qui était, plusieurs années avant son arrivée à la tête du secteur, un observateur averti, mais surtout n’ayant pas la langue en poche, semble bien décidé à frapper là où il faut. Conscient qu’il est de la difficulté de faire redémarrer d’aussi vieilles machines rouillées et laissées longtemps en état de «ferraille», il ne se fait pourtant pas d’illusions. Le coup de starter est donné dans le plan de relance du secteur. Celui-ci est censé dynamiser l’industrie nationale, mais sans manquer de dynamiter les vieux réflexes et le statu quo, qui ont toujours bloqué toute velléité de développement du secteur public industriel. Certes, il va sans dire que la tâche n’est pas aisée, car il ne suffit pas de dresser des plans de relance pour voir la machine redémarrer. Les problèmes, devenus intrinsèques aux colosses publics, trouvent leur explication dans la culture prévalant dans les différentes structures, où l’élément humain a –malheureusement- été celui qui fait grincer le moulin au lieu d’être sa courroie de transmission. Les blocages et les pertes invraisemblables enregistrées par le complexe d’El Hadjar, premier en Afrique, à cause des interférences extérieures et des manipulations sordides orchestrées au-delà des murs d’enceinte de l’usine, par une «mafia» locale intéressée, ayant trouvé dans le partenaire social un maillon faible, sont édifiants. Pourtant, les solutions existent et l’exemple nous vient de l’EPE Tonic Industrie de Bousmaïl (Tipaza), qui a longtemps souffert des mêmes problèmes qui sont parvenus jusqu’à la menacer dans son existence. Mais, grâce à l’esprit pugnace, et même opiniâtre, de ses dirigeants qui n’avaient en tête que de remettre le wagon sur rail, l’entreprise est désormais sur la bonne voie. Les résultats sont très satisfaisants, et ce qui était considéré comme une gageure, il y a à peine quelques mois, est devenu une réalité tangible. Tonic est, désormais, en bonne santé, avec des ambitions à l’export qui font rougir les envieux. Car, si l’on dit souvent qu’«impossible n’est pas français», il est, également, loin d’être algérien…
L. K.