Des mesures et décisions importantes ont été prises lors du dernier Conseil des ministres. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a, en effet, instruit l’exécutif de redoubler d’efforts afin d’atteindre le décollage économique escompté, tout en poursuivant la lutte contre la corruption et la réduction du transfert des devises vers l’étranger.
Par Akrem R.
Face à la sévère crise financière, que subit le pays, le gouvernement s’est lancé dans une opération de sensibilisation visant la bancarisation de l’argent de l’informel, en introduisant la finance islamique.
Estimée à plus de 60 milliards de dollars, la mobilisation de ces fonds serait une bouffée d’oxygène pour le Trésor public, en allégeant la pression sur l’Exécutif. Ce dernier trouve d’énormes difficultés, en effet, pour le financement et la mise en marche de son ambitieux Plan de relance économique. C’est un véritable casse-tête, notamment, eu égard au refus catégorique du chef de l’Etat de recourir à l’endettement extérieur et à la planche à billets (financement non conventionnel). À cet effet, des ajustements seront introduits dans les dispositions de la loi de Finances 2021, à travers l’adoption d’une autre loi complémentaire (PLFC 2021), visant la mobilisation de nouvelles ressources financières. Des réformes pour la modernisation du secteur bancaires sont en cours. La numérisation et la digitalisation de notre système bancaire s’impose.
L’inclusion financière…
Ce projet de loi prévoit, ainsi, des mesures d’encouragement au développement de la finance islamique, en révisant à la baisse certaines taxes sur les fonds déposés, selon cette formule. Ainsi, il y aura le lancement dans les prochains jours des « sukuk », des produits financiers dont la structure et l’utilisation sont conformes aux principes de la Charia, notamment, l’interdiction de l’intérêt (Riba) et de la spéculation.
Outre l’inclusion financière qui sera le cheval de batail du prochain gouvernement, notamment, les banquiers, d’autres mesures incitatives à l’investissement ont été également prévues dans ce PLFC 2021. Le créneau de l’investissement est à l’arrêt depuis près de 2 ans, suite, notamment, aux bouleversements politiques et à la double crise financière et sanitaire. Des pans entiers de l’économie nationale ont été emportés par ces crises, en mettant au chômage près de 1 million de travailleurs.
Conscient de l’ampleur de cette situation et son impact sur la stabilité sociale du pays, le gouvernement a décidé de prendre en charge les incidences de la pandémie, en mettant en place des mesures adéquates à cet effet. Le programme, développement des zones d’ombre, un dossier présidentiel, aura également sa part dans le PLFC 2021. Les projets inscrits dans ce programme seront concrétisés sur le terrain.
Les mines : La bouée de sauvetage
La diversification de l’économie nationale est impérative. Ceci passera inéluctablement par l’exploitation de toutes nos richesses naturelles. Le domaine des mines est un levier sur lequel le chef de l’Etat table, afin de réduire d’abord, notre dépendance aux hydrocarbures et d’activer, ensuite, de nouveaux créneaux de l’investissement créateurs de richesse, de valeur ajouté et d’emplois. Ce secteur sera sans doute, une bouée de sauvetage pour le gouvernement. C’est dans ce cadre que le président Tebboune a ordonné l’entame de l’exploitation effective de la mine de fer de Ghar Djebilet, dans les plus brefs délais. Un projet qui devrait participer au renforcement de la production nationale en fer de 12 millions de tonnes/an et la création de 3 000 emplois.
En effet, une instruction ferme a été donnée au ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, afin de poursuivre la mise en œuvre de tous les projets y afférents pour parachever le plan d’investissement adopté, jusqu’à atteindre les objectifs tracés en matière d’approvisionnement du marché national en acier et d’exportation de ses dérivés pour la prochaine étape». Le Président Tebboune a également ordonné de parachever tous les préparatifs du lancement du projet de phosphate intégré pour développer les ressources phosphatées naturelles au niveau de la mine de «Bled El Hedba», et du projet de développement et d’exploitation du gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa.
A.R.
