Le développement local continue d’être une préoccupation des élus parlementaires, en dépit de leur statut de représentant national du peuple. Même lors de l’adoption du Plan d’action du gouvernement (PAG), les députés de presque toutes régions et obédiences confondues ont dénoncé les retards de projets dans leurs régions respectives et aussi proposé des résolutions pour assurer le décollage régional escompté.
Par Zoheir Zaid
Les travaux publics et le transport : ‘’little big’’ secteurs
Les travaux publics et le transport, fusionnés dans cet ordre, une période donnée sous le même département ministériel, du fait de l’imbrication de leurs prérogatives, continue d’être dénoncés comme présentant le paradoxe d’engloutir des sommes faramineuses pour le lancement de projets mais d’enregistrer des retards immenses dans leur livraison.
Le député pour la liste indépendante ‘’El Iltizem’’ de Jijel, Mohamed Yazid Benhamoud, déclare à ce sujet que «deux projets à Jijel sont à la traine. Premièrement, la pénétrante autoroutière Jijel-El Eulma (Projet lancé en 2014, qui relie sur 110 kilomètres 3 wilayas, Jijel avec un tronçon de 45 kilomètres, Mila sur un tronçon de 15 kilomètres et Sétif sur 50 kilomètres, NDLR). Le projet accuse un retard immense et ne verra pas le jour d’ici 1 an, voire 2 ans. D’autant que c’est un projet important, qui ouvre sur la transsaharienne, donc, pouvant être considéré comme une porte pour le Sahara, et valorise les activités portuaires. Le hic, c’est que des projets similaires dans des wilayas avoisinantes ont déjà été livrés.
Deuxièmement, le terminal à conteneurs (Offre de service ‘’ODS’’ signée en 2014 par le ministre des Transports, Amar Ghoul ! NDLR), dont il ne reste que 5% de travaux pour assurer la livraison. Mais malheureusement ça n’avance pas. »
Pour sa part, le parlementaire MSP de Médéa, Ismail Brahimi : « Je commence par dénoncer le retard du projet de lutte contre les inondations à Béni Slimane, ensuite, celui inhérent au secteur des travaux publics, notamment l’urgence de redynamiser le projet de la RN 18 dont le tronçon reliant Béni Slimane et Berrouaghia et le pont entre Bouskene et Sidi Naamane (travaux gelés depuis 2019). »
Logement : l’éternel point de discorde
Le logement n’est pas en reste. Etant l’un des droits élémentaires de chaque citoyen, pourvu que celui-ci remplisse les conditions de son éligibilité, le logement constitue en toute logique, la préoccupation essentielle, aussi bien des habitants que des élus locaux et nationaux. Disproportion entre l’offre et la demande, retard de livraisons, toutes formules confondues, diktat de quelques promoteurs immobiliers, interminable construction de taudis, autant de facteurs, sans cesse soulevés comme contraintes et source de mécontentement des laissés-pour-compte.
Dans ce cadre, le député El-Moustakbel de Skikda, Rafik Nafir a indiqué: « Skikda enregistre le plus gros de ses problèmes en matière de logement. Routes fermées et dénonciation tous azimuts pour cet épineux souci d’avoir un toit décent, sont devenues légion. L’habitat est devenu un sujet de récupération politicienne de la part des candidats à la mairie ou des maires eux-mêmes, ce qui dissuade un peu les citoyens à aller voter. »
De son côté, le député pour Hizb El Adala Oua Tanmia (PJD), Abdelkrim Benkhellaf, a déploré : « Je citerai deux cas, qui, en vérité, me donne honte à en parler. Il s’agit de deux programmes de logements promotionnels aidés (LPA), 150 unités à Ibn Ziane et 50 unités à Béni Hmidene, durent depuis 10 ans ! Alors qu’un simple maçon les aurait finalisés en 1 an ! Le hic également, c’est que les souscripteurs sont notifiés par les banques pour s’acquitter de leurs redevances, alors que leurs appartements ne sont pas encore livrés ! Il y a aussi les 200 logements sociaux participatifs (LSP) à Zighout Youcef et 744 LSP à Ali Mendjeli, qui sont également à la traine.»
La santé : la névralgie chronique
Secteur névralgique par excellence, la santé compte beaucoup car ça y va de la vie d’Homme. Et l’Algérie traine dans ce secteur, la pandémie mondiale ayant davantage illustré l’incapacité d’y faire face, notamment en matière d’équipement et de structures d’accueil des patients.
Après avoir demandé de révision la loi sur la santé, de promouvoir la gratuite des soins au profit des couches nécessiteuses et défavorisées et de réaliser le maximum de centre anti-cancéreux (CAC), le député MSP de Skikda, Abdeslam Bachagha, a également soulevé la nécessité de « procéder à l’extension de l’hôpital de Collo à Skikda, dont le service de maternité occupe à ce jour le siège d’une caisse de Sécurité sociale relevant du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (Mtess), et lever le gel sur des projets d’établissements hospitaliers, dont celui d’Oum Toub. Et aussi, j’espère que pour le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (Msprh), qu’on ne sera plus surpris par quel que variant soit-il, car ‘’gouverner c’est prévoir’’.»
Pour leur part, de nombreux députés du Sud, de différentes obédiences, ont exigé une meilleure attention pour le secteur dans leurs wilayas respectives, dénonçant un retard immense en structures et en personnel médical (hôpital délabré à Ménéa, et très faible couverture en médecins généralistes et spécialisés) en équipement (un établissement hospitalier à Touggourt qui ne peut prendre en charge une simple fracture dorsale). Et les exemples sont légion.
Z. Z.