Restructuration et renforcement de la GTMA : La flotte maritime nationale se redéploie

Restructuration et renforcement de la GTMA : La flotte maritime nationale se redéploie

Le secteur du transport maritime en phase de restructuration. Une nouvelle stratégie est mise en place par le Groupe Algérien des transports maritimes (GATMA) pour la reconquête des parts de marché perdus durant les dernières années, où des filiales de ce groupe ont été déstructurées.

Par Akrem R.

Des instructions fermes ont été données, rappelle-t-on, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la relance de ce secteur, notamment, la filière du transport de marchandises, en ordonnant le regroupement de deux filiales, CNAN Nord et CNAN MED, en une seule entité, à savoir, CNAN EL Djazair).

Une restructuration, visant en premier lieu, au renforcement de la flotte nationale maritime, considérée comme étant un secteur stratégique par les pouvoirs publics et réduire la facture de fret maritime avoisinant les 6 milliards de dollars/an.

En effet, CNAN El Djazair, opérationnelle déjà depuis un an, ambitionne de reconquérir entre 20 à 25 % des parts de marché perdus d’ici cinq ans, a fait savoir la PDG du groupe GATMA, en l’occurrence Mme Nadia RABIA.

À cet effet, des décisions importantes ont été prises afin d’atteindre cet ambitieux objectif. Des budgets importants ont été également mobilisés par l’Etat afin de redresser la situation de ce groupe frappé de plein fouet par la crise.

CNAN EL Djazair a hérité, en effet, d’un lourd héritage de la CNAN Nord, dont les neuf navires étaient en état d’immobilisme. Un budget de 5 milliards de DA a été alloué uniquement pour la remise en navigabilité de ces navires sur le plan technique et réglementaire, a fait savoir, Mme RABIA, dans une déclaration à la radio nationale.

À cela, s’ajoutent des fonds de roulement dépassant les 2 milliards de DA, qui ont été octroyés par le Trésor public.

20 milliards DA pour l’acquisition de deux navires vraquiers

«Aujourd’hui, tous les navires sont opérationnels et commercialisés», affirme-t-elle, en annonçant que les deux navires de transport de marchandises, à savoir Timgad et le Sedrata, jusque-là immobilisés au port d’Anvers, en Belgique, seront bien récupérés.

«Avec le soutien des autorités, nous avons pu récupérer un navire. Le deuxième est en cours de rapatriement, et nous voulons que ce navire soit doté de tous les équipements nécessaires et conformes aux conditions internationales de navigation », a-t-elle précisé, en indiquant que cette opération a coûté près de 7 millions de dollars.

Sur un autre registre, la PDG du GATMA a annoncé un plan pour le renforcement de la flotte maritime avec l’acquisition de deux où trois navires, d’une capacité entre 50 000 à 60 000 tonnes.

L’intervenante a fait savoir que le cahier des charges a été élaboré et approuvé par la commission des marchés pour l’acquisition des premiers navires vraquiers, dont un crédit de 20 milliards DA a été contracté par le Groupe auprès du FNI à des conditions avantageuses.

Le groupe GATMA a également tracé un plan de développement, en décrochant un plan de charges assez important. La nouvelle entité CNAN el Djazair a décroché un plan de charge pour l’exportation de l’acier vers la Pologne, d’un volume de 120 000 tonnes d’acier de Algerian Qatari Steel (AQS), soit une quantité de 10 000 tonnes/mois, affirme l’intervenant, en annonçant qu’un autre contrat a été signé avec l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC) pour l’importation de céréales.

«Je pense que c’est un plan de charges assez important qui va se développer davantage après l’acquisition de nouveaux navires qui seront appropriés à ce genre d’opération de fret maritime», dira-t-elle.

Vers l’ouverture de nouvelles lignes

Dans sa stratégie également, le Groupe GATMA ambitionne de diversifier ses lignes, en procédant à l’ouverture de nouvelles lignes. « Aujourd’hui, nous desservons les lignes de la méditerranée et de l’Asie et on va aller à la conquête du marché africain. Avec la signature d’un accord avec le ministère du Commerce et l’activation du FSPE, nous avons beaucoup de demandes de la part d’opérateurs pour le transport de marchandises vers Nouakchott (Mauritanie) et Dakar (Sénégal) et, prochainement, vers la Cote D’Ivoire et l’exploitation de toutes les autres lignes», détaille l’intervenante en précisant que les coûts de transport restent élevés et « avec cet avantage, nous pourrons être concurrentiel par rapport aux autres armateurs.

Et d’ajouter : « Nous suivons toutes les commandes publiques, le choix de vraquier s’inscrit dans le cadre des opérations qui peuvent être inscrites pour l’importation ou l’exportation du ciment, le clinker, l’acier, etc. ».

Le groupe GATMA est en train, également, de développer le transport entre les ports algé- riens (le cabotage maritime). Un segment d’activité qui commence à prendre de l’ampleur.

«Nous sommes en train de transporter des tubes d’acier pour Cosider depuis le Port d’Arzew vers Annaba. Notre domaine d’activité est certes à l’international, mais nous comptons mettre en place une stratégie pour le développement de cette activité et le transport maritime interne», souligne-t-elle, en annonçant également l’ambition du Groupe GATMA de se lancer dans la construction de navires, d’autant plus, que l’ERNAV qui est une filiale du groupe détient une grande expérience dans la maintenance.

A. R.

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