Par Hakim Outoudert
Le sort qui semble s’acharner sur les Algériens depuis l’apparition de la pandémie du Coronavirus, n’a d’égale que leur résilience face à l’adversité.
Des millions de concitoyens, notamment, ceux des catégories sociales paupérisées ou en voie de l’être, qui avaient cru avoir subi le pire avec la survenue de le Covid-19, jusqu’à ce que concomitamment, mais non moins subitement, ils se voient doublement « maudits » par une augmentation généralisée des prix des denrées alimentaires de base, à quelques encablures du mois de Ramadhan. Une double peine, en quelque sorte, pour des populations non encore remises des dégâts sociaux causés par la crise sanitaire, en termes de nombre de pertes d’emplois et partant, d’un rétrécissement substantiel des revenus des ménages.
Nous en sommes, en ce moment même où ces lignes sont écrites, à une exacerbation de la situation du fait d’une tension sur un produit alimentaire de base, l’huile de table, en l’occurrence, accusant une soudaine et intrigante pénurie impactant à la hausse son prix, jusqu’à lui faire atteindre des cimes vertigineux : le bidon de 5 litres ayant été cédé à près de…1000 Da (992 DA) !
Et comme d’éternité en de pareils et trop récurrents moments de la vie quotidienne du citoyen depuis des décennies, les Algériens, désespérant à trouver un sait auquel se vouer, font appel à leurs « talents» pour…la débrouillardise. Que faire d’autre, en effet, que de solliciter, par exemple, le « piston » du voisin commerçant pour qu’il daigne lui « mettre de côté », le précieux liquide, ou tout autre produit raréfié quand, autorités publiques et organisations corporatistes des producteurs et commerçants se rejettent la balle lorsqu’il s’agit pour chacun d’eux, d’identifier le mal pour y trouver un remède ? Que faire d’autre, à ce moment-là, sinon verser à son corps défendant, dans l’incivique, main néanmoins prévoyant, stockage d’un maximum de ces produits sous tension lorsqu’on les trouve par un heureux hasard, même à des prix prohibitifs ? Que faire d’autre, quand les services de contrôle et de répression des pratiques commerciales frauduleuses et indélicates se montrent, de toute évidence, impuissants face à de véritables lobbies et monopoles, qui mettent sous tension les moyens de subsistance vitaux des Algériens, en vue, au « mieux », de maximiser leurs profits spéculatifs, au pire, de faire pression et tenter d’influer sur les stratégies économiques de la décision politique ?
Rien d’autre à faire, hélas, que de tenter de survivre et d’espérer que la puissance publique parvienne, enfin, à démontrer la mesure de son efficacité en résolvant les soucis quotidiens du citoyen lambda, avant de chercher les voies et moyens, sinon hypothétiques, du moins extrêmement laborieux, par exemple, de « rationaliser » la politiques des subventions publiques, qui de toutes les manières, éprouvent déjà, tout le mal du monde à maintenir les équilibres des petits budgets rognés par les égoïsmes de tout poil.
H. O.