Rentrée sociale : Les chantiers qui attendent le gouvernement

L’heure de la rentrée sociale a sonné. Plusieurs dossiers «chauds» sont à traiter et à prendre en charge par le gouvernement dès ce mois de septembre, dont l’important rendez-vous qu’est la rentrée scolaire et universitaire. Deux rendez-vous «test» pour le gouvernement, nécessitant des préparatifs exceptionnels.

Par Akrem R.

Les différents ministères, notamment ceux de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de l’Intérieur ont, déjà pris une batterie de mesures pour réussir cette rentrée. Si les aspects sécuritaires et les moyens logistiques ont été pris en charge, le gouvernement est appelé à la réglementation du marché des fournitures scolaires et produits alimentaires. 

C’est derniers jours et à l’approche de rentrée sociale, en effet, les prix des différentes produits connaissent une flambée. Les ménages font face à une inflation galopante et leur budget sont sous pression. D’ailleurs, sans les efforts consentis par le gouvernement durant les années 2022 et 2023, en augmentant les salaires des fonctionnaires, des pensions de retraite et en instaurant une allocation chômage pour les primo-demandeurs d’emploi, la situation aurait été plus dure. Donc, le dossier de la préservation du pouvoir d’achat des ménages sera bien inscrit dans le programme du gouvernement pour cette rentrée sociale. 

Les observateurs attendent avec impatience la présentation du projet de loi des finances 2024 au Parlement durant cette session parlementaire, dont le coup d’envoi officiel a été donné, hier, lundi, par les présidents des deux chambres et en présence des membres du l’Exécutif.

Une grande importance sera accordée à l’aspect de la préservation du pouvoir d’achat des citoyens. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, insiste toujours sur la question, en ordonnant au gouvernement la prise de mesures nécessaires pour la protection et la préservation du pouvoir d’achat des ménages. Des décisions urgentes ont été prises par l’Exécutif, en réorganisant le commerce extérieur, et en assouplissant les procédures d’importation.  La stabilisation des prix est l’une des préoccupations du gouvernement.

Selon le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, qui s’exprimait, hier, en marge de l’ouverture de la  session parlementaire 2023-2024, a annoncé  que « des décisions très importantes ont été prises, concernant les prix des produits alimentaires».

Vers le plafonnement des marges bénéficiaires

Le ministre a expliqué que le gouvernement travaille sur le plafonnement des marges bénéficiaires appliquées sur les produits de large consommation. Un texte de loi, dans ce sens, a été préparé et sera présenté devant le parlement pour approbation. 

Une fois en vigueur, cette loi permettra de plafonner les marges bénéficiaires en vue de préserver le pouvoir d’achat du citoyen tout en prenant en considération les intérêts des commerçants. Les associations de protection des consommateurs avaient plaidé à maintes reprises la nécessité de plafonner les marges bénéficiaires de certains produits. Certains commerçants, rappelle-t-on, se permettent des marges bénéficiaires de 100 % voire 200% dans certains cas !  C’est le cas actuellement. Certains produits alimentaires, notamment les légumes secs et le riz connaissent une hausse inédite ! Concernant les fournitures scolaires, le ministre du Commerce s’est contenté de dire que les prix de ces dernières sont réglementés par l’offre et la demande. La tutelle, rappelle-t-on, a pris plusieurs mesures, en organisant plusieurs foires à travers le pays, et trois régionaux, dont une à la Safex (Lmsid». Le coup d’envoi de cet événement est prévu aujourd’hui mardi au Palais d’exposition pins maritimes (Safex). Les parents d’élèves auront l’opportunité d’acheter des produits et fournitures auprès de grossites et producteurs. Une opportunité pour alléger la pression sur le budget des ménages.

Poursuivre les chantiers des réformes économiques

Cette rentrée sociale sera marquée également par la présentation d’une quarantaine de projets de loi durant cette session parlementaire. Des textes de lois qui s’inscrivent en droite ligne avec les réformes déjà engagées par le président de la République. 

Ainsi, le gouvernement est appelé à accélérer la cadence de ces travaux pour la finalisation de certaines lois nécessaires à la dynamisation de la machine économique du pays. Les opérateurs économiques s’impatientent d’ailleurs de voir la nouvelle loi sur le foncier économique promulguée afin de lancer leurs projets d’investissement. 

Adoptée par le Parlement, cette loi n’est pas encore entrée en vigueur. Les textes d’application ne sont pas encore fin prêt. Pas moins de 3000 projets sont enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Les investisseurs n’attendent que le signal du gouvernement, en fixant les modalités d’attribution du foncier pour le lancement de leurs projets, permettant la création de valeur ajoutée, des emplois et la promotion des exportations hors hydrocarbures. 

Outre l’investissement, il y a un grand travail à faire en matière de modernisation et numérisation des différents secteurs, notamment, celui des Finances. Il faut dire que les membres de l’APN contactés ont tous indiqué que «la liste des textes devant être débattus lors de cette session comporte, entre autres, des modifications et des révisions de loi en vigueur, tout comme elle recèle également de nouveaux projets de loi». 

Cette liste fait état, notamment, de «textes relatifs aux domaines des mines, à celui de l’urbanisme, au partenariat public-privé, etc.». 

On y retrouve ainsi, nous assure-t-on, un projet de loi d’orientation consacrée au tourisme, un texte sur les conditions de création des nouvelles villes, un autre texte portant mesures pour l’obtention de la pension alimentaire par les divorcées, un texte sur les biens wakf, etc. Bien entendu, et comme signalé par les différents intervenants, «la révision du texte portant règlement interne est un impératif, puisqu’il est question de se conformer aux dispositions de la Constitution de 2020».

Ainsi, le gouvernement doit également intensifier ses efforts afin d’achever la concrétisation des 54 engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le président du Conseil de  la Nation, Salah Goudjil, a annoncé, hier, que ces derniers sont réalisés à 75%. Les 25% restants doivent être finalisés d’ici fin 2023.  Donc, le gouvernement et les différentes institutions doivent travailler en synergie pour être au rendez-vous.

A. R.

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