Rentrée scolaire : Le budget des ménages à rude épreuve

A quelques jours de la rentrée scolaire, 2023-2024, les préoccupations des ménages sont toutes axées sur cette échéance. Alors que les vacances d’été tirent à leur fin, les chefs de familles sont appelés à se préparer dès maintenant à cette rentrée, appréhendant les lourdes dépenses qu’elle impose. C’est une autre véritable épreuve pour eux, sachant que des budgets entiers sont consacrés uniquement à ce rendez-vous. 

Par Akrem R.

En effet, le budget des ménages déjà mis à rude à épreuve ces temps-ci pour cause de cherté de nombre de produits de consommation, fera face également à de nouvelles dépenses nécessaires, que les parents d’élèves ne pourront pas ajourner à une date ultérieure. Cette rentrée scolaire sera certainement coûteuse et pesante sur le budget des ménages. 

En effet, un père de trois enfants scolarisés est appelé à la mobilisation d’un budget de pas moins de 60. 000 DA pour satisfaire les besoins de enfants scolarisés, soit quelque 20 000 chacun. Une somme jugée plus qu’indispensable pour répondre au moins à la demande d’un écolier en matière de fournitures scolaires, cartable, livres, blouse et habillement. 

Selon les prix affichés, les cartables sont proposés à partir de 2000 DA jusqu’à 7000 DA, les fournitures scolaires à près de 3000 DA, les livres à partir de 2000 DA et près de 10 000 da pour l’habillement (pantalon, chemise, chaussures, blouse).

En dépit des mesures prises par le gouvernement pour la réduction  des prix et charges sur les ménages, les prix pratiqués par les commerçants sont jugés toujours «élevés». Selon un témoignage d’un détaillant d’articles scolaires, le prix de certains cahiers est en hausse par rapport à l’année dernière. 

C’est pour cette raison, dira-t-il, « que nous n’avons pas encore fait notre commande chez les grossistes. Nous allons temporiser encore, jusqu’à la semaine prochaine pour avoir plus de visibilité sur le marché». Il est à noter que le ministère du Commerce prévoit l’organisation d’au moins 82 foires et trois expositions régionales dédiées aux fournitures scolaires.  

Selon le ministre Zitouni, ces foires seront une occasion pour la vente directe du producteur et grossiste aux consommateurs. C’est une décision louable pour les ménages. Mais elle est considérée comme «déloyale» par les propriétaires des librairies et papeteries. Aux yeux de ces commerçants, cette initiative n’est pas la bonne solution pour la stabilisation du marché. Il faut aller, recommandent-ils,  vers une réorganisation de la chaine de distribution et l’éradication du commerce informel.

En dépit de tout cela, les commerçants se disent fin prêts pour réussir ce rendez-vous auquel le gouvernement accorde un intérêt particulier.  Les artères et les façades des commerces se sont drapés d’un nouveau décor. Des cartables de différents modèles, des blouses de différentes couleurs (rose et bleu),  également, sont, en effet, exposés un peu partout. L’heure de la rentrée scolaire a donc sonné, dont la date sera fixée incessamment, avait indiqué, avant-hier, dimanche, le ministre de l’Education nationale.

L’endettement pour faire face aux multiples dépenses 

Pratiquement tous les produits et articles nécessaires à cette rentrée des classes sont en hausse,  et les ménages sont appelés à consentir un énorme effort financier notamment pour faire face à ce lot de dépenses. En effet, les parents doivent réfléchir à deux fois avant de faire leurs courses. 

« Nous sommes confrontés à une véritable épreuve. Notre budget n’arrive pas à supporter ces lourdes dépenses. Je suis obligé de recourir à l’endettement pour y faire face. Mon salaire de  50 000 DA est inférieur aux dépenses prévues», déplore Hamid, un fonctionnaire chez une boite de communication. Idem pour Hanane, fonctionnaire et mère de deux enfants.  «Cette rentrée scolaire sera une énième épreuve pour mon budget et celui de mon mari. Nous devons consacrer tout un salaire de 50 000 DA pour ce rendez-vous», souligne-t-elle, en notant qu’elle est locataire d’une maison (F2) à 20 000 DA/mois.

Et d’ajouter : « «Depuis le mois de Mai, ce ne sont que dépenses sur dépenses. Sans oublier de rembourser les dettes de l’Aadl. En sus de cela, nous sommes pressés comme des citrons par des spéculateurs qui augmentent les prix de produits essentiels, au gré de leur humeur».

En somme, cette rentrée scolaire sera une rude épreuve pour les ménages notamment à faible revenu. La flambée des prix des produits alimentaires et autres services tout au long de l’année courante a impacté négativement la gestion du budget familial. Ce dernier sera appelé encore à faire plus d’efforts pour faire face à ces multiples dépenses. C’est un véritable casse tête chinois pour les parents d’élèves….

A. R.

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