Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier à Alger, la réunion annuelle Gouvernement-Walis, placée cette année sous le thème : « Collectivités locales : locomotive du développement national ». Un thème qui résume, ainsi, la détermination des pouvoirs publics à insuffler une nouvelle dynamique au niveau local. En effet, des annonces importantes ont été faites par le chef de l’Etat lors de cette rencontre, dont les travaux se poursuivront jusqu’à aujourd’hui mercredi.
Par Akrem R.
Dans son discours, à l’ouverture des travaux de cette réunion, le président de la République a précisé qu’il comptait faire en sorte que cette rencontre soit «consacrée à la prise en charge des besoins du développement local», et que «nous sommes appelés à poursuivre nos efforts pour consacrer les modes de travail modernes», a-t-il dit, rappelant, dans ce sens, l’installation d’une commission d’experts chargée de préparer les projets de codes communal et de wilaya en vue de «lever les entraves» et d’ériger la commune et la wilaya en «piliers du développement local».
En effet, le temps est venu, dira le Président Tebboune, de réviser les codes communal et de wilaya pour bâtir des institutions démocratiques et non démagogiques, en conférant davantage de prérogatives aux élus locaux.
Il a annoncé au passage qu’un nouveau système de gestion des collectivités locales sera en vigueur à partir de 2025, accompagné par d’autres lois, dont celui des impôts.
Il a souligné, dans son discours à l’ouverture des travaux de cette réunion, que dans la nouvelle loi de la commune, les communes seront classées en fonction de leur réalité urbaine, rurale et de développement. Affirmant que les collectivités locales sont le pilier fondamental de l’État, le chef de l’Etat a souligné qu’est temps, après des décennies d’indépendance, de réviser la loi sur la wilaya et la commune pour traduire la volonté du peuple au niveau local».
De nouveaux codes, communal et de wilaya en 2025
À cet égard, le président a révélé qu’«une révision en profondeur de la loi est en cours, notamment en ce qui concerne les compétences, les ressources allouées et la classification des communes», avec pour objectif «d’instaurer un équilibre financier et économique entre les communes riches et celles moins riches», précisant que «la gestion de certaines structures et équipements reviendra à l’État, plutôt qu’aux communes, afin de ne pas les accabler financièrement».
Le président de la République a également souligné qu’«il n’y a aucun problème à ce que les communes cèdent certains de leurs services publics, tels que la collecte des ordures, à des entreprises locales, tout en trouvant des mécanismes juridiques pour le contrôle».
Il a ajouté que, dans la nouvelle version de la loi, il a été proposé de conférer au président du conseil populaire de la wilaya (P/APW) le statut d’ordonnateur des dépenses, afin qu’il devienne un élu local pleinement responsable.
Par ailleurs, le président de la Ré- publique a rappelé que «plus de 6,5 millions d’Algériens ont bénéficié des réformes dans les zones d’ombre», insistant sur le fait que «certains responsables, démis de leurs fonctions considéraient que le développement des zones d’ombre ne relevait pas de leurs responsabilités».
«Nous sommes tous au service du peuple»
Dans ce contexte, le président a insisté : « Sachez tous que nous sommes au service du peuple, du président au plus simple fonctionnaire public». C’est un message clair destiné aux fonctionnaires de l’État, les exhortant à être au service du citoyen, considéré comme une ligne rouge à ne pas franchir. Il a ajouté : « Nous protégerons ce pays et personne ne doit penser que l’Algérie peut être dévorée par un hashtag».
Sur un autre sujet, le Président a insisté sur la nécessité de «terminer la construction des façades des bâtiments inachevés et de trouver des solutions légales pour financer l’achèvement des constructions des citoyens».
Et d’appeler à « trouver des solutions pour attribuer des terrains pour la création de petites entreprises artisanales dans des zones spécifiques». Tebboune a exhorté tous les responsables locaux a être à l’écoute des citoyens, en particulier les jeunes afin de trouver des solutions à leurs préoccupations.
A cette occasion, le président a rassuré les walis qu’ils sont sous protection, tout en tenant compte des erreurs administratives qu’ils peuvent commettre, sauf s’il s’agit de corruption manifeste.
«Nous sommes au courant des restes de l’ancien régime qui menacent les walis et les responsables locaux en utilisant les médias pour les dissuader d’accomplir leurs missions», affirme-t-il, soulignant la nécessité de lutter contre la bureaucratie par « une numérisation totale qui est sur le point d’être généralisée.
En évoquant le dossier du dessalement de l’eau de mer, le président de la République a révélé que l’Algérie «mettra en service cinq stations de dessalement d’eau de mer avant le Ramadan», appelant les walis à «s’intégrer dans le système d’exploitation des eaux usées dans toutes les wilayas et à accorder une attention particulière à ce plan».
Enfin, le Président Tebboune a insisté sur la nécessité de faire de la rencontre entre le gouvernement et les walis une occasion de renforcer les acquis réalisés dans le cadre des efforts de l’État pour améliorer la vie sociale et les conditions de vie des citoyens.
«Cette réunion est une occasion de prendre en charge, dans les meilleures conditions et dans les meilleures circonstances, les exigences du développement local durable, y compris l’activité économique locale dans sa diversité et sa richesse. Les résultats de cette rencontre doivent renforcer les acquis réalisés dans le cadre des efforts de l’État visant à promouvoir la vie sociale et à améliorer le cadre de vie des citoyens», conclut-il.
A. R.
