Comme cela était attendu. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a procédé, jeudi dernier, à un vaste remaniement ministériel, touchant 11 portefeuilles. Tout en renouvellant sa confiance au Premier ministre, Aïmene Benabderahmane, maintenu à son poste, le président Tebboune a décidé cette fois-ci le changement de plupart des ministres dits économiques, dont celui du Commerce, de l’Industrie, du Tourisme, du Transport, de la Pêche, de la Numérisation, etc,.
Par Akrem R.
Ainsi, le doyen des ministres des différents gouvernements de Tebboune, Kamel Rezig en place de puis 2020 a été remercié, rappelé, ainsi, à d’autres fonctions.
En effet, après trois ans aux commandes de ce secteur, le ministre Rezig avait, certes, réussi de mettre de l’ordre dans le commerce extérieur, notamment en effectuant des réformes profondes, à travers l’assainissement du fichier national des importateurs, passant de 42 000 opérateurs à seulement près de 14 000. Mais, cette opération a eu un impact direct sur l’approvisionnement du marché national, notamment, suite aux mesures de limitation des importations.
Ces mesures, jugées trop restrictives et même «exagérées» par certains connaisseurs du secteur, ont causé des pénuries répétitives sur le marché et une hausse, sans précédent, des prix.
Une situation qui a mis en colère le chef de l’Etat. Lors d’une entrevue périodique avec la presse nationale, fin février dernier, il a soutenu que «les pénuries sur le marché étaient inacceptables compte tenu de la disponibilité de la production locale et de l’autorisation de l’importation», soulignant que «la rationalisation des importations -comme affirmé à plusieurs reprises- ne doit pas se faire au détriment des besoins du citoyen».
Les engagements de certains secteurs de dégager des montants à travers la limitation des importations «est une mesure excellente mais à condition de ne pas créer la pénurie sur le marché», a-t-il fait remarquer. Chose que le ministre, Kamel Rezig n’a pas pris en compte dans sa politique de gestion du commerce extérieur. Donc, la décision de son écartement est justifié et son successeur, en l’occurrence Tayeb Zitouni, est appelé à remédier à cette situation, en garantissant un approvisionnement en continu du marché et surtout en évitant les décisions «administratives». Il faut d’abord avoir toutes les données sur la production nationale avant de passer aux restrictions sur les importations. Il est à noter, dans ce cadre, que beaucoup de produits sont devenus hors de portée des ménages, suite à cette politique de limitation des importations de la revente en état. Ainsi, l’autre raison du départ de Rezig, c’est son «échec» dans la gestion du dossier des produits de large consommation (sucre, huile de table, semoule et lait en sachet). Le marché est depuis plusieurs jours sous tension et les ménages trouvent des difficultés à s’approvisionner, et ce, en dépit de l’arsenal juridique (lutte contre la spéculation illicite) mis en place.
« La nourriture des Algériens est une ligne rouge »
Le nouveau ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui a pris, hier, ses fonctions en remplacement de Kamel Rezig, a mis en garde contre toute atteinte au pouvoir d’achat des Algériens et à la stabilité du pays, soulignant que « la nourriture des Algériens est une ligne rouge ». Adressant ses remerciements au chef de l’Etat pour « la confiance placée en sa personne », Tayeb Zitouni, SG du RND et PDG de la Safex a indiqué que « le processus se poursuivra conformément au programme tracé pour réaliser les objectifs fixés par le Président Tebboune ». En somme, le nouveau ministre du Commerce est appelé à relever le défi de la réorganisation des importations, l’organisation du marché local et surtout la stabilité des prix. Des milliards de dinars sont alloués par l’Etat pour la préservation du pouvoir d’achat des ménages, mais en vain.
Aoun exige de la rigueur et de la rapidité
L’autre secteur touché par ce remaniement, est celui de l’Industrie. En dépit de l’avancement dans le traitement de certains dossiers par le ministre partant, Ahmed Zeghdar, le secteur n’a pas atteint les objectifs escomptés. D’ailleurs, sa contribution au PIB national ne dépasse pas les 5%.
Le chef de l’Etat a fait appel à son ministre de l’industrie pharmaceutique, Ali Aoun, en lui confiant la tâche de la gestion de ces deux secteurs (l’industrie et l’industrie pharmaceutique).
lors d’une cérémonie de passation de consignes, Ali Aoun a tenu à remercier le président Tebboune pour «la confiance qu’il a placée en lui», ajoutant que «les objectifs et la feuille de route du secteur sont ceux tracés par le président de la République et contenus dans le plan d’action du gouvernement», rappelant avoir été par le passé, pendant huit ans, depuis 1985, directeur des industries chimiques au sein du même ministère. Il a appelé, dans le même contexte à plus de rigueur dans la gestion du secteur, afin, dit-il, d’atteindre ses objectifs. Pour lui, la mission est certes difficile mais pas impossible. Il appelé les cadres du ministère à la rigueur dans la mise en œuvre du programme prévu et surtout d’être rapide.
il est à noter que les ministres des Finances, du Tourisme, du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, de la Pêche, du numérisation et des statistiques, des transports et de l’environnement et des EnR ont été également touchés par ce remaniement. En somme, du sang neuf vient être injecté dans l’Exécutif de Aimene Benabderhamane, dont le but principal c’est de poursuivre les réformes et la concrétisation du programme du président de la République.
A. R.