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Relance économique : Les horizons de l’intégration de la recherche scientifique - ECOTIMES

Relance économique : Les horizons de l’intégration de la recherche scientifique

Relance économique : Les horizons de l’intégration de la recherche scientifique

La relance économique, dont l’une des options fondamentales retenue par le gouvernement est la diversification des activités hors de la sphère pétro-gazière en tant que production brute, montre chaque jour ses besoins en savoir technique et scientifique, en savoir-faire et en management. Pour n’avoir compté pendant longtemps que sur la rente pétrolière, dans ses volets extraction et exportation, notre pays avait presque « perdu la main » dans les industries manufacturières, la transformation, l’agriculture, les produits du terroir, l’artisanat, et était resté longtemps « non concerné » par l’industrie touristique, les nouvelles énergies et le progrès numérique.

Par Amar Naït Messaoud

Maintenant que des pistes commencent à s’ouvrir vers ces créneaux et que l’adhésion de jeunes entrepreneurs se manifeste de plus en plus sur le terrain, on prend conscience de cette réalité qui fait que le processus d’adaptation et de mise à niveau ne passe pas comme «une lettre à la poste».

Les unités conçues sous forme d’entreprises unipersonnelles (auto-entreprise), les micro-entreprises financées par les dispositifs mis en place par le gouvernement et d’autres entreprises de moyenne dimension, commencent à ressentir le besoin de mise à niveau- technique et managériale-, et d’accès aux nouvelles technologies, vues comme étant les moyens les plus sûrs d’augmenter la productivité, de soutenir la concurrence loyale et de pérenniser les activités entreprises.

La production industrielle et sa cartographie de répartition sur le territoire national, les clusters de la sous-traitance et des filières connexes, ainsi que la jonction avec l’enseignement universitaire et la recherche scientifique, ont été discutés et débattus au cours des années de l’«aisance financière», mais sans grande conviction.

La jonction avec la réalité du terrain ne s’est pas faite, ou bien elle est d’une rare incidence. Les éléments clefs de l’argumentation en faveur de la réindustrialisation du pays étaient parasités par d’autres considérations, moins engagés pour le développement du pays, qui ont eu d’ailleurs des prolongements politiques que l’on connaît.

Ces grands principes de l’économie industrielle, pouvaient-ils acquérir, dans le contexte de l’époque, crédibilité et force probante, lorsqu’on considère l’état dans lequel se trouvaient la chaîne de sous-traitance (pièces détachées, par exemple) et la relation de la recherche universitaire, d’une part, avec le monde de l’industrie et le champ économique en général, d’autre part ? Cette équation, qui fait l’honneur et la puissance de la logique de la production industrielle sous d’autres latitudes, requiert, aujourd’hui, les clefs de sa résolution.

Avec le recentrage de la vision politique vers une économique plus diversifiée et plus autonomisée par rapport aux aléas extérieurs, la nécessité de se tourner vers l’Université et la recherche scientifique devient plus pressante.

L’on se souvient de la décision prise par Abdelmadjid Tebboune, en tant que ministre du Commerce en 2017, d’épargner, dans la liste de produits devant subir des restrictions sur le plan de l’importation, les produits d’équipement, les pièces détachées et tous les semi-produits concourant à la fabrication ou au montage industriels.

C’est que les taux d’intégration, aussi bien dans la construction automobile que dans d’autres créneaux étaient faibles.

Même les produits agricoles et d’élevage obtenus localement auraient pu subir de grandes perturbations vu qu’une large partie d’entre eux dépendaient pour leur production d’in put (semences, produits phytosanitaires, vaccins, aliment de bétail, machines agricoles…) d’origine étrangère.

Un transfert technologique qui a montré ses limites

Parmi les segments vitaux, indispensables à toute relance industrielle, l’injection du savoir, de l’encadrement managérial et de la recherche scientifique. Ici, il y a lieu de relativiser fortement l’apport de ce qui est appelé le transfert de technologie, du moins avec la manière dont cet apport était envisagé au milieu des années 2000, dans le cadre d’un partenariat avec l’étranger (IDE) réduit à la portion congrue.

Le transfert de technologie était devenu presque un mythe, confirmé par moult illusions et désenchantements qui avaient ponctué le destin de ce vocable. Avec l’inanité de la politique industrielle des années passées- on a même assisté à un processus de désindustrialisation depuis la fin des années 1980-, le potentiel scientifique des universités algériennes a même profité aux pays industrialisés, via le départ massif des cadres, enseignants et étudiants en fin de cycle vers des cieux jugés plus « cléments ».

Il semble que la «générosité» d’un transfert de savoir technique, inscrit en tant que clause dans certains contrats liant notre pays avec des partenaires étrangers, était acceptée par ces derniers souvent en tant que «ruse de guerre» tendant à obtenir le marché, avec des propositions alléchantes en matière de transfert technologique.

Il aurait été sans doute pure chimère que des entreprises étrangères, sans contrainte réglementaire bien suivie sur le terrain, daignent faire passer leur savoir-faire et leur technicité aux travailleurs du pays où elles ont obtenu des marchés ou des opportunités d’investissement. Le cas contraire signifierait que ces entreprises chercheraient à scier la branche sur laquelle elles sont assises, à savoir le monopôle du savoir et de la technicité.

De rares exceptions à cette règle, froide et lucrative, existent, même si elles ne font pas le printemps. Il en est ainsi de la société italienne SAIPEM qui a pu former des ouvriers algériens spécialisés en soudure de gazoducs, avec délivrance d’une attestation de réussite reconnue à l’échelle internationale. D’autres expériences sont en train d’être menées dans ce sens avec des partenaires turcs, belges et allemands.

Impliquer les entreprises dans le financement de la recherche

Dans certains créneaux, l’Algérie commence à mobiliser les structures du savoir et du background scientifique pour autonomiser l’action économique (études, production, suivi, maintenance…) dans certaines unités industrielles. Il en est ainsi des stations de dessalement d’eau de mer- qui constituent désormais un des éléments majeurs de la sécurité hydrique du pays-, où de jeunes Algériens commencent à se former aux techniques du métier, particulier les volets de maintenance et d’entretien.

Ainsi, dans la perspective d’une relance industrielle audacieuse et d’une diversification économique soutenue de manière générale, les analystes tablent sur les espoirs d’un encadrement national des entreprises algériennes, à partir de la source naturelle du savoir qu’est l’Université algérienne.

La nouvelle politique nationale engagée dans l’encouragement de l’investissement et la promotion de la culture de l’entreprise, est censée s’accompagner de la capitalisation et de la valorisation des résultats de la recherche scientifique et de la mise à niveau technique.

Reste à l’Université de s’adapter à la réalité du champ économique et de jeter de fécondes passerelles avec ce dernier, en orientant la recherche vers des créneaux porteurs, bien ciblés, où les résultats pratiques seront destinés à améliorer la qualité des produits, à augmenter la productivité et à ouvrir de nouveaux horizons pour l’innovation technologique dans des métiers et des activités d’avenir, à l’image de l’agroalimentaire, des énergies nouvelles et de la transformation numérique.

Pour cela, la recherche scientifique, outre les subventions de l’État, est appelée à évoluer, de façon à impliquer, dans son financement, les entreprises économiques regroupées en consortiums de recherche, après avoir établi ensemble des problématiques et des thématiques communes.

Deux raisons majeures dictent cette nécessité de redéploiement de la recherche scientifique: d’abord, les limites objectives du budget de l’État, qui a jusque-là subventionné à fond la recherche, avec des résultats mitigés sur la croissance économique.

Ensuite, la nécessité impérieuse pour les entreprises de faire le bond technique et technologique nécessaire afin de mieux intégrer les facteurs de compétitivité et de se déployer à l’échelle du marché mondial avec la qualité et les standards requis.

A. N. M.

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