Relance économique, investissement, pouvoir d’achat … Ce que proposent les candidats

Les trois candidats à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024

Les questions économiques occupent une bonne place dans les programmes des trois candidats à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024, Youcef Aouchiche, candidat du FFS, Abdelmadjid Teboune, candidat indépendant pour un deuxième mandat et Hassani Cherif Abdelaâli, candidat du MSP.

Par Akrem R.

En effet, la relance et la diversification de l’économie nationale, l’investissement, l’emploi et l’amélioration du pouvoir d’achat sont les principaux engagements de ces trois candidats aux plus de 24 millions d’électeurs.

La bataille s’annonce rude et chaque candidat s’engage à prendre des mesures adéquates pour atteindre les objectifs escomptés, notamment répondre aux aspirations des Algériens.

Ce propose Aouchiche

Le jeune candidat du parti du Front des forces socialistes (FFS), en l’occurrence, Youcef Aouchiche propose un programme intitulé « Vision», en consacrant un chapitre complet au développement économique du pays et un autre à la consolidation de la politique sociale de l’Etat.

Une vision globale a été présentée pour faire avancer l’économie nationale, tout en libérant le pays du modèle économique basé sur la rente pétrolière.

Cela passe par la diversification de l’économie, l’amélioration du climat des affaires, l’augmentation du volume des exportations, la modernisation du système bancaire et financier et la lutte contre le marché parallèle et l’économie de bazar.

Il a promis la création de pôles économiques connectés et intégrés selon les spécificités régionales pouvant contribuer au progrès économique du pays tout en permettant à la population d’être un acteur majeur du processus de développement. Il a également annoncé que « nos efforts seront consacrés à créer un front national de développement économique et social».

Dans le domaine agricole, le candidat s’est engagé à prendre des mesures « révolutionnaires » liées à la souveraineté alimentaire, à la planification agricole, à la production animale et à la gestion de la propriété agricole.

L’une des premières mesures, indique-t-il, c’est la création d’une agence nationale de sécurité alimentaire.

Concernant le secteur industriel, le candidat «des jeunes et des classes vulnérables» a promis de développer une nouvelle politique industrielle qui commence par l’organisation d’assises générales pour l’industrie sur la transformation et la transition industrielles jusqu’à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de développement du secteur.

S’agissant du volet social, auquel le candidat dit accorder une importance capitale, Youcef Aouchiche s’est engagé à doubler le salaire minimum (SNMG) en passant de 20 000 DA actuellement, à 40 000 DA, tout en exonérant les salaires inférieurs à 50 000 de l’IRG.

Une autre mesure phare que le candidat compte prendre, c’est de plafonner les prix des denrées alimentaires.

Le candidat promet de garantir aux étudiants universitaires, aux femmes au foyer et aux handicapés la moitié du SNMG.

Les allocations familiales seront augmentées, selon le candidat, qui promet 3000 dinars pour chaque enfant. Il s’engage aussi à rétablir la retraite anticipée et sans condition d’âge.

Le financement de toutes ces augmentations passe, selon ce candidat, par la réforme du système fiscal pour l’augmentation des recettes de l’Etat.

«Nous nous engageons à porter le recouvrement fiscal à 7.500 milliards de dinars à la fin du mandat alors qu’il est actuellement de 3.000 milliards DA», a-t-il déclaré avant-hier depuis Bord Bou Arreridj.

Les engagements de Tebboune

Le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à poursuivre les réformes déjà engagées depuis 2019 dans divers domaines, notamment, économique, avec l’objectif de hisser l’Algérie au rang des pays émergents à partir de 2027, avec un PIB à 400 milliards de dollars, et également de poursuivre la politique sociale à travers le soutien aux catégories vulnérables.

Le président Tebboune candidat à un deuxième mandat, a élaboré un programme ambitieux visant à la poursuite de la dynamique déjà enclenchée dans le domaine économique.

Il s’est engagé à œuvrer à l’amélioration et la consolidation des acquis économiques, poursuivre le rythme de croissance, en stimulant et protégeant les investissements et l’emploi ; promouvoir et renforcer les grands équilibres de l’économie nationale, renforcer la production nationale comme alternative aux importations et l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à 15 milliards de dollars fin 2025 et à 30 milliards avant fin 2030.

Concernant la sécurité alimentaire, Tebboune a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter la production nationale en matière de blé dur, orge et maïs, les oléagineux et sucre, afin d’en atteindre l’autosuffisance.

Les efforts seront orientés vers le renforcement de la production des cultures stratégiques, à travers une carte agricole étudiée selon les normes scientifiques, pour réduire les importations à des niveaux les plus bas.

Dans le domaine industriel, le candidat indépendant a promis d’adopter une stratégie pour encourager et faire progresser la fabrication nationale de machines, d’équipements et de pièces de rechange de production dans les secteurs suivants : alimentaire, militaire, électronique, pharmaceutique, textile, mécanique, assemblage automobile, sidérurgie, mécanisation agricole et électrique. Une stratégie qui s’inscrit dans le cadre de la politique de promotion du «made in bladi».

Il a également promis de créer et réorganiser la carte des zones industrielles, avec une nouvelle vision qui contribue à créer un équilibre industriel entre les wilayas ; préparer les zones industrielles par tous les moyens modernes à suivre le rythme du développement de l’économie nationale, attirer davantage de projets d’investissement dans le secteur industriel.

Dans le domaine financier, Tebboune s’engage à revoir la politique monétaire du pays, selon des données économiques réalistes, ouverture d’un atelier global pour redynamiser une révision en profondeur de la loi sur les marchés publics, conformément à la vision économique de la nouvelle Algérie et poursuivre la réforme et la modernisation du système bancaire.

Le secteur énergétique, minier et transition énergétique, occupent également une bonne place dans le programme de Tebboune.

Il s’engage à poursuivre la réalisation de projets géants de production de minerai de fer, de phosphate et de zinc, à Gara Djebilet, Bejaia et Bilad El Hadba à Tébessa, afin d’en devenir un leader mondial ; l’exploitation des minéraux et des terres rares, car ils constituent une ressource majeure disponible en Algérie ; achèvement du projet d’interconnexion électrique avec l’Europe.

La poursuite de l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen à travers la réduction de l’impôt sur le revenu et l’augmentation des salaires pour atteindre 100% d’ici 2027, et la revalorisation des pensions de retraite, sont autant d’engagements sur lesquels mise le candidat Abdelmadjid Tebboune.

Il s’agit également de poursuivre la réduction du taux d’inflation, «passé de 11% à 6%», à même de renforcer «la politique d’augmentation progressive de la valeur de la monnaie nationale».

Augmenter le PIB à 450 milliards de dollars, Selon Hassani

Le programme du candidat du MSP, Abdelaali Hassani Cherif, vise à «faire de l’Algérie un État pivot au cours des prochaines années».

Placé sous le thème « Forsa, une opportunité», le candidat Hassini a promis l’augmentation du PIB à 450 milliards de dollars et une augmentation du revenu par habitant, de 9 000 dollars.

Cela s’accompagne d’une réduction du taux de chômage à 5%, d’une réduction du taux d’inflation à 3% et d’une augmentation du taux de croissance au-dessus du seuil des 7%, en plus de revoir les mécanismes d’estimation de la valeur d’échange du dinar par des approches intégrées.

Dans son engagement 24 sur les 62 de son programme électoral, le candidat a pour objectif d’assurer un environnement des affaires attractif, en surveillant et en améliorant les indicateurs du climat des affaires, et en établissant la stabilité et l’adéquation de la législation.

Le même programme a également limité la règle des 49/51 aux secteurs stratégiques. Il a souligné qu’il fallait consacrer la responsabilité des organismes compétents à l’accompagnement des investissements. Il s’est engagé à adopter une base de données nationale actualisée sur les opportunités d’investissement et à faciliter les procédures d’obtention de biens immobiliers.

Quant à l’intégration entre les différents secteurs vitaux, le programme, dans son engagement, a apporté des solutions au marché informel, avec une approche socio-économique. En plus de revoir le système de contrôle des prix, afin d’atteindre l’équilibre, la justice et la stabilité.

Quant à l’engagement 28, il prévoie d’activer le secteur commercial public de l’État, à travers la révision du système des complexes économiques et des contributions de l’État, et d’approuver le financement en mesurant les rendements économiques, en plus d’adopter un mécanisme national pour augmenter les taux de productivité et élargir l’évaluation économique des institutions du secteur public en recourant à la Bourse algérienne.

Concernant la diversification de l’économie, l’engagement 30 comprend les moyens d’y parvenir, en commençant par l’élargissement des normes de qualité et la standardisation du produit national et en le développant pour atteindre l’autosuffisance locale et l’exportation.

Le même engagement a également porté sur la promotion de la marque algérienne et sa promotion à l’étranger, outre le développement et la protection du produit traditionnel et local selon l’indication géographique, pour uniformiser l’apport de la recherche scientifique au développement du produit national.

Les engagements du candidat Hassani ont consacré une place importante à la relance des investissements et au renforcement de l’économie nationale, en affirmant sa volonté actuelle de stimuler l’investissement des capitaux privés et d’élargir la contribution du financement multilatéral ainsi que du financement participatif.

A. R.

Quitter la version mobile