Donner un nouveau souffle aux activités minières en les développant pour permettre au secteur de créer de la richesse et des postes d’emploi, c’est la nouvelle démarche entreprise par l’Algérie, pour, d‘une part, diversifier ses ressources en devises, et relancer un secteur minier moribond, d’autre part. L’amélioration de la loi minière participe également à la relance effective de ce secteur, et les derniers résultats tendent à prouver la justesse de cette démarche.
Par Réda Hadi
En effet, la signature du mégaprojet de 7 milliards de dollars de la filiale de Sonatrach, Asmidal, en partenariat avec des sociétés chinoises de droit algérien pour entamer les activités préliminaires relatives au développement du Projet Phosphates Intégré (PPI), relève d‘un aboutissement stratégique, et permettra, à plus ou moins court terme, 12000 emplois en phase construction, et à terme, en phase exploitation, environ 6.000 emplois directs et 24.000 emplois indirects. Les retombées économiques de ce projet concerneront 4 wilayas de l‘Est, directement et 7 autres, indirectement.
Outre les phosphates, l’Or présente aussi de fortes potentialités, puisque 79 offres techniques sont en lice pour 9 sites miniers d’or proposés par le ministère des Mines
Il faut souligner aussi que s’il y a un secteur industriel en Algérie qui fait l’objet des plus grandes attentions auprès du public, c’est bien celui de l’industrie minière et des ressources minérales.
La situation actuelle de l’industrie minière algérienne est le fruit de son histoire et des choix politiques et sociaux économiques du pays. Sa relance s‘est imposée d‘elle-même, obligée par la quête de ressources en devises autres que celles du fossile.
Aussi, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé «que le gouvernement avait décidé de remettre les activités minières en tête des priorités, pour pouvoir accéder à de nouveaux marchés, étant le seul garant d’une économie compétitive garantissant un développement responsable et durable».
Une législation à revoir
Avec les phosphates et l‘Or, l’Algérie veut jouer dans la cour des grands et affirmer ses capacités et ses compétences. De plus, les ressources minérales en Algérie sont aussi diverses que variées.
D’une importance stratégique pour la croissance économique, le secteur des Mines, en dépit de ses réserves incommensurables, souffre de manquements et faiblesses dans les différentes étapes nécessaires à son développement. La révision approfondie de la législation régissant ce créneau d’activité relève d’un impératif de l’heure, en vue d’une contribution substantielle de l’activité minière à une croissance économique émancipée de la dépendance aux hydrocarbures. La révision de la loi 14-05 permettra de combler les lacunes existantes, notamment, en matière d’attribution des permis d’exploitation.
Pour l’heure l’Algérie place ses espoirs sur les phosphates et l‘Or pour dynamiser les investissements directs étrangers dans ce domaine, qui est un impératif qu’il faudra faire valoir
Des observateurs soulignent que l’autre condition à satisfaire est le développement du partenariat public-privé (PPP), lequel, aux côtés de l’investissement étranger, est considéré comme un axe central de la stratégie du développement de l’activité minière, autant en termes de mobilisation des ressources financières qu’en matière de transfert des technologies.
Mais les phosphates et l‘or n sont pas les seuls minéraux à pouvoir être exploités. Car notre pays produit du fer et de l’acier, des métaux précieux comme l’argent, des minéraux industriels incluant la baryte, la bentonite, le ciment, la pierre concassée, le gravier, le gypse, l’hélium, le calcaire, le marbre, les engrais d’azote, la pouzzolane, le quartz, etc.
De l’aveu même du ministre Arkab, 32 minerais non exploités sont recensés en Algérie, d’où l’intensification des investissements dans ce secteur, tant les potentialités sont fortes.
Pour la consécration de cet objectif, le ministère des Mines a initié un plan de relance de l’activité minière à l’horizon 2024. Un plan, visant, entre autres, à assurer la visibilité à long terme de l’industrie minière, la mise en valeur des gisements de minéraux, l’optimisation des données par le recours à l’utilisation des technologies de pointe et la dynamisation de la production, notamment, pour booster l’exportation des produits miniers. Plusieurs intervenants ont développé dans leurs exposés les voies et moyens devant permettre la consécration de tous ces objectifs.
Notre catalogue minier est riche, reste à savoir l‘exploiter .
R. H.