Si le secteur minier s’inscrit dans la stratégie de diversification de l’économie nationale et de réduction de la facture d’importation, celui-ci, néanmoins, peine à décoller. Les exemples de pays qui ont réussi leur stratégie manière, sont nombreux, et c’est pour cela que l’intervention du Président Tebboune revêt un sens particulier. Face aux lenteurs constatées, le Chef d’Etat a instruit d’«accélérer le parachèvement des procédures pour le lancement effectif, avant la fin de l’année en cours, des différents projets structurants dans l’exploitation minière, notamment, le projet de Ghara Djebilet (gisement de fer) et celui de Bled El Hadba (gisement de Phosphate) à Tébessa, en sus d’autres mines et carrières.»
Par Réda Hadi
Dans ce contexte, des experts miniers, des professeurs en géologie minière et économistes, ont été nombreux à plaider pour consentir de l’investissement, du développement, de l’exploitation, de l’industrialisation, en passant par la transformation des différents gîtes avérés qui constituent ce fort potentiel en produits diversifiés que recèle l’Algérie.
Le Président dans ses instructions, a ordonné de mette en œuvre la création d’une usine pour la fabrication des rails à Béchar, pour doter les projets de liaisons relatifs, notamment, à l’exploitation, entre autres projets futurs, du projet de Ghara Djebilat».
La prospection minière n’est pas en reste, puisque le Président demandé à ce que les opérateurs nationaux s’impliquent davantage dans les différents segments de transformation des produits miniers.
Ces instructions sont un véritable coup de fouet dans un secteur en léthargie, alors que l’attractivité du secteur minier en Algérie n’est plus à démontrer.
Un secteur attractif
«La richesse minière représente plus de 1.000 ressources minérales souterraines en Algérie, dont 70 millions de tonnes de fer à Ouenza et Boukhadra et 3 milliards de tonnes à Ghar Djebilat, tandis que les capacités minières en phosphate, s’élèvent à 2,5 milliards de tonnes à Bir El Ater, outre, d’autres métaux précieux et non précieux» nous explique Guelai Shems Eddine cadre au ministère des Mines.
Par ailleurs, ce cadre nous explique aussi, que dans «ce secteur stratégique, la petite mine peut représenter une valeur ajoutée à l’économie. Pour ce secteur, les efforts entrepris par les pouvoirs publics n ‘ont pas donné la satisfaction attendue»
D’une manière générale, ce cadre estime, surtout, que beaucoup a été entrepris dans ce secteur sans de résultats probants par manque d’investissements. Et c’est pour cela que «la révision de la législation a pour but de drainer les investissements, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de relance du secteur des Mines, notamment, la réforme de la loi régissant l’activité minière pour attirer davantage d’investisseurs locaux et étrangers en vue de permettre au secteur de contribuer à la relance économique et de doter les industries manufacturières en matières premières nécessaires. E sans oublier de dire que la révision de la carte minière nationale, pour plus de précision dans le recensement des richesses minières dont dispose le pays, sera un atout fort pour inciter les investisseurs à mieux pénétrer ce marché», a-t-il conclu.
Un secteur stratégique
Dans les faits, l’Algérie inscrit le secteur minier comme nouveau socle d’expansion au décollage du plan de relance économique.
A ce titre, 1 000 milliards de dinars y seront injectés, immédiatement. A cette enveloppe budgétaire, s’ajoutera 10 milliards de dollars, disponibles pour l’investissement.
Pour aller vite en besogne dans l’industrie de l’extraction, de l’exploitation, de la transformation et l’exportation des produits à forte valeur ajoutée, il sera question, d’abord, de commencer par les projets déjà identifiés en attente de lancement ou autres, en souffrance depuis quelques années, outres les gites découverts.
Pour certains observateur, la crise de la volatilité des prix pétrole et du Covid-19, semble être ce détonateur qui va accélérer le processus du développement de cette industrie minière, qui, à court terme, après le pétrole, permettra à l’Algérie de devenir un pays à vocation minière, qui va sûrement se frayer un chemin sur le marché international parmi les géants.
R. H.