Bonne nouvelle pour l’industrie nationale : les entreprises publiques, à l’arrêt ou en difficulté, seront bientôt lancées, et ce, conformément aux décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Akrem R.
Le département d’Ahmed Zaghdar a, en effet, d’ores et déjà finalisé l’opération de recensement et du diagnostic des entreprises de 10 groupes publics comprenant 187 établissements et 270 unités de production. En effet, 50 entreprises activant dans les domaines de l’électronique, de la mécanique, de la chimie et de l’agroalimentaire, sont à l’arrêt et une dizaine d’autre connaissent des difficultés financières notamment, a annoncé, hier, Bendif Hocine, directeur général du Groupe public et commercial au ministère de l’Industrie. Ce responsable, qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale « Chaîne I», a indiqué que les pouvoirs publics sont à la recherche de la meilleure solution pour la relance et la préservation de ces entreprises publiques, loin des anciennes pratiques. En clair, il n’y aura pas d’injection de Fonds directs par le Trésor public.
Une pratique qui avait coûté des centaines de milliards de DA à l’Etat durant les 30 dernières années, sans toutefois, donner de résultats. D’ailleurs, ce secteur de l’industrie publique est devenu, au fil du temps, un véritable gouffre financier. Les différents plans de redressements et de restructurations engagés ont tous été voués à l’échec. Cette fois-ci, le ministère de l’Industrie compte adopter une nouvelle méthode qui consiste en la mobilisation de nouveaux financements en interne (entre les groupes publics) et le recours à des crédits bancaires à taux d’intérêt étudiés.
Des partenariats intra-groupes
«Nous sommes en train d’étudier et de tenter de trouver des solutions idoines, alternatives au financement direct pour la relance des entreprises publiques en difficulté. Toutes les pistes sont, en effet, bonnes. L’une de ces solutions est de recourir à des partenariats intra-groupes où une grande partie de la dette des entreprises à l’arrêt ou en difficulté, sera absorbée par les autres entreprises qui se trouvent en bonne santé financière. Quant à la deuxième et troisièmes pistes, elles consistent en le recours au financement bancaire et, également, aux rééchelonnements des crédits bancaires », a-t-il détaillé.
Sur ce dernier point, l’intervenant a expliqué que des entreprises en difficultés financières vont bénéficier d’un rééchelonnement de leurs dettes. Les délais de remboursements, dira-t-il, seront repoussés à un autre échéancier, en attendant que ces entreprises en difficulté renaissent de leurs cendres. Et d’ajouter : « Nous allons étudier la situation de ces entreprises au cas par cas et prendre les décisions nécessaires pour la relance des activités de ces entités qui vont, sans doute, apporter un plus à l’économie nationale et au marché du travail ».
Ainsi, le secteur commercial des groupes publics jouera un rôle important dans la réduction de la facture d’importation, tout en contribuant à la diversification des exportations hors hydrocarbures. Les exportations en ciment par le groupe Gica, notamment, d’acier par Sider El Hadjar et autres entreprises privées, de textile, entre autres, ont participé à l’augmentation de nos exportations hors hydrocarbures en 2021, qui se sont établies à 3,1 milliards de dollars.
Récupération des entreprises des oligarques
Sur un autre registre, le représentant du ministère de l’Industrie a annoncé, également, la récupération des entreprises des oligarques poursuivis dans des affaires de corruption. En effet, la propriété de certaines entreprises faisant l’objet d’une saisie judiciaire, sera transférée vers le secteur public dans les plus brefs délais. Des instructions, rappelle-t-on, ont été données par le chef de l’Etat lors d’un Conseil des ministres au ministère de l’Industrie et celui du Commerce, pour la mise en marche de l’usine de transformation des huiles végétales de Jijel (appartenant au groupe Kouninef).
Ainsi, «les deux usines de transformation des huiles végétales de Jijel et Kogral d’Alger, seront relancées dans les prochaines jours. Ceci permettra de mettre sur le marché local de nouvelles quantités d’huile de table et d’en finir avec les tensions qu’a connues ce produit durant le début de l’année en cours», a-t-il souligné.
Des contrats de performances
S’agissant de la gestion des groupes publics et de ses filiales, Bendif Hocine, a énuméré un certain nombre d’éléments qui sont à l’origine de la dégradation de la situation de plusieurs entreprises du secteur public. D’abord, il a imputé cette situation difficile, dans son évaluation des performances de l’industrie nationale, à la pandémie de la Covid-19 qui a impacté lourdement l’économie mondiale et algérienne, en particulier. Il a également soulevé les problèmes structurels rencontrés par les entreprises économiques, et ce, malgré les investissements énormes consentis par l’État. Il y a lieu de citer le problème de la gouvernance et de performance de certains gestionnaires, l’inadéquation du développement technologique (les machines utilisées sont d’une technologie ancienne) et enfin, le non investissement en temps opportun. Tous ces problèmes doivent être pris en considération dans la relance des activités des entreprises du secteur public. À cet effet, le ministère de l’Industrie prévoit la généralisation du système du contrat de performance à toutes les entreprises de son secteur, dans le but de remédier à la problématique de la mauvaise gouvernance et d’activer leur rôle dans l’économie nationale.
A .R.