La mise en place de nouveaux mécanismes pour le financement des projets en Algérie s’impose. Le recul de la liquidité bancaire à des niveaux dangereusement bas, a mis le gouvernement dans une situation difficile.
Par Akrem R.
La concrétisation des programmes de développement local deviennent de plus en plus compliqué, faute de manque de moyens financiers. La double crise financière et sanitaire a impacté négativement le budget de l’Etat.
Une forte pression est exercée actuellement sur le Trésir public. Il n’est plus en mesure d’accompagner et de répondre à la forte demande en matière du développement économique, dont le pays à besoin.
À cet effet, estime Reda Tir, le président du Conseil national économique, social et environnement (CNESE), qu’il est plus qu’impératif de trouver de nouveaux mécanismes permettant de mobiliser les finances nécessaires pour la poursuite des programmes tracés et la réalisation de nouveaux projets également.
La participation du secteur privé est l’une des solutions à cette contrainte, dira d’emblée Rédha Tir à l’ouverture des travaux d’une journée d’étude consacrée exclusivement au partenariat public et privé (PPP). Le recours à ce partenariat devient au fil du temps, plus que nécessaire, notamment avec les limites du modèle actuel (les marchés publics). Des centaines de projets lancés selon cette formule, connaissent des difficultés sur le terrain (retard dans la réalisation, qualité laissant à désirer et mauvaise gestion). Le constat a été fait récemment, par le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmat, lors d’une journée d’étude consacrée aux Marchés publics. « Le secteur de la justice vise le renforcement de l’arsenal juridique par des dispositions simples, claires, transparentes et favorables au travail sérieux en vue de barrer la route à toute manipulation des deniers publics et d’éradiquer le phénomène de corruption, à l’origine d’une dilapidation de fonds colossaux par le passé», avait-t-il déclaré.
En outre, cette rencontre qui a vu la participation de représentants de différents départements ministériels, instances et entreprises publiques et privées, et également d’experts internationaux, a été une occasion pour les participants d’avoir une aperçu sur les meilleurs modèles pratiqués à travers le monde, les avantages et leurs apports au développement économique des pays.
Toutefois, indique M. Tir, la réussite de ce partenariat nécessite la réunion d’un ensemble de conditions. Il s’agit notamment, d’un encadrement juridique, la culture de partenariat entre le public et le privé et enfin, la préparation d’un écosystème favorable à l’émergence et la réussite du PPP.
Le même responsable a précisé que ce modèle de partenariat «revêt une importance majeure et constitue un choix stratégique pour l’Algérie, en ce qu’il «tend à rationnaliser les dépenses publiques et à alléger le fardeau découlant du recours au modèle classique qui dépend du Trésor dans le financement, la réalisation et la maintenance des infrastructures et des installations publiques».
Pour atteindre cet objectif, l’Algérie compte «mettre en place une politique permettant au secteur privé national et étranger d’adhérer à cette démarche stratégique dans le cadre de différents contrats de partenariat public-privé».
Le gouvernement veut diversifier ses ressources de financement
Outre le marché boursier qui reste jusque-là peu dynamique et même méconnu par les chefs d’entreprises, les pouvoirs publics veulent relancer le partenariat public-privé (PPP).
Il est à rappeler que le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane avait fait savoir, en début de l’année en cours, que son département est en passe de préparer un projet de loi régissant le PPP, visant la création et la gestion des structures publiques à travers les financements du secteur privé contre les revenus d’exploitation. Dans notre pays, cette formule existe depuis 2017, mais n’a pas encore vu le jour, faute d’un règlement juridique. Les différents rapports émis par les institutions monétaires internationales, telles le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE et la Banque européenne d’investissement, encouragent ces formules en raison de l’état des finances publiques. Un certain nombre de projets publics aurait intérêt à être réalisé sous la forme de PPP où le concessionnaire se charge de concevoir, de financer, de construire, d’exploiter, de maintenir et de transférer une infrastructure après une période donnée.
A. R.