La construction de la pénétrante autoroutière qui doit relier Jijel à Sétif, connait d’énormes retards. Selon des sources locales, la contrainte financière qui a occasionné des retards dans les travaux de réalisation risque d’induire des avenants qui alourdiront la facture du coût du projet. Aussi, et toujours selon les mêmes sources, son achèvement est tributaire de l’assainissement de la situation financière et sera probablement livrée en 2023, se référant aux propos du directeur de l’Agence nationale des autoroutes.
Par Nahida Lyna
Les mêmes sources ajoutent que, selon le directeur de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), la date de livraison de la pénétrante autoroutière reliant le port de Djen Djen à la ville d’El-Eulma dans la wilaya de Sétif, est prévue pour 2023. Soit encore, trois ans de travaux pour la livraison de ce projet qui continue à soulever moult interrogations depuis le lancement des travaux de réalisation en mars 2014. Cette infrastructure routière est de grande importance pour le développement économique et le désenclavement de la wilaya de Jijel, soulignent des élus locaux.
Reste que ce projet est conditionné par l’assainissement de la situation financière. En butte à des difficultés financières, cette pénétrante connaît un grand retard dans sa réalisation.
Ces sources affirment qu’un total de 198 contraintes est recensé tout au long du parcours de ce projet qui s’étend sur 110 km. De ces contraintes, seules les 73 relatives au tronçon de la wilaya de Jijel ont été levées.
Selon eux, le représentant du groupement d’entreprises algéro-italien (Rezzani De Echer, ETRHB et Sapta), chargé de la réalisation de cette pénétrante a surtout insisté sur le non-paiement des situations financières au titre des travaux réalisés. Aucun paiement n’a été effectué depuis mai 2019 et ce retard traîne jusqu’à ce jour. Après un arrêt du chantier dû à la crise sanitaire de la Covid-19, les travaux ont cependant repris, mais difficilement, au mois de juillet dernier. Les travaux peinent à reprendre une meilleure cadence, selon le constat fait. Outre les contraintes financières soulevées, les péripéties administratives de l’ETRHB Haddad sont également été à l’origine du retard signalé durant cette période.
Relief accidenté, l’autre contrainte
Il convient de noter qu’en plus des contraintes signalées, c’est la nature de l’étude, réalisée par un bureau algéro-canadien, qui a posé problème à l’exécution des travaux, conduisant au changement du tracé dans certains parcours par rapport aux variantes retenues. S’ajoute à cela le relief accidenté du tracé, qui a fait que ces travaux sont confrontés à la nature d’un terrain glissant.
Malheureusement, aucun tronçon ni ouvrage d’art n’ont été livrés à ce jour même s’il était prévu la livraison de 13 km à Jijel et 17 autres à Sétif avant que tout ne soit remis en cause toujours pour les mêmes raisons, à savoir le non-paiement des situations financières. En attendant que cette situation se débloque, c’est toute la wilaya de Jijel qui reste suspendue à ce “projet-rêve” pour amorcer son décollage économique.
En dépit de tout ce qui a été soulevé, notamment la contrainte financière, les pouvoirs publics ont réservé à cette pénétrante un montant de plus de 180 milliards de dinars à son lancement. Si le taux global d’avancement des travaux a atteint 45%, la consommation financière de ce montant est de l’ordre de 35%, selon les chiffres avancés.
N. L.