Partout sur le territoire national et à 40 jours du Ramadhan, les prix des produits de large consommation ont flambé. A Jijel, ce n’est pas tant la flambée qui interroge, car les habitants y sont habitués, mais c’est plutôt le timing. C’est une période inédite affirment des consommateurs, car habituellement, les prix augmentent à 15 jours du Ramadhan, mais 40 jours avant, ca ne s’est, encore, jamais vu.
Par Nahida Lyna
Un tour au marché du centre ville de Jijel, l’heure est à la déprime. Les consommateurs n’en peuvent plus de subir l’érosion de leur pouvoir d’achat face à des prix qui grimpent de jour en jour.
Dans une ville réputée par sa production halieutique, c’est la consternation. La sardine qui était pratiquement le quotidien des locaux, a été abandonnée par le commun des consommateurs il y a de cela un certain temps de par son prix inabordable, la tendance est également à l’abandon d’autres produits jusque-là plus ou moins abordables.
C’est le cas de la pomme de terre qui surprend par son envolée Et pour cause, 1kg de pomme de terre est passé au double de son prix, atteignant les 75 DA.
Très achalandé en fruits et légumes, ce marché est loin de permettre à tous de trouver leur compte en ces temps de crise. Une crise qui impose des restrictions aux petites bourses, qui n’ont plus d’autre choix que de bouder des produits qui étaient, jusque-là, à leur portée.
Pratiquement, tous ces produits ont flambé, de la tomate, au chou-fleur en passant par les artichauts, les petits-pois ou encore, la carotte et le concombre. Tous ont pris des dinars de plus, à l’image de la tomate qui s’affiche entre 80 et 100 DA, le chou-fleur à 100 DA.
Ces produits étaient pourtant abordables, il y a juste un mois, quand le chou-fleur ne coûtait qu’entre 30 et 40 DA, alors que la tomate ne dépassait pas les 40 DA. Cette subite flambée est expliquée par les prix élevés pratiqués au marché de gros. «La pomme de terre coûte au marché de gros 60 DA», disent des vendeurs pour justifier cette flambée.
Parmi tous ces produits qui connaissent cette hausse, c’est l’ail qui tient la dragée haute au consommateur. Quelques gousses d’ail coûtent, en effet, 200 DA, pendant que l’oignon sec est exposé à 70 DA le kilo.
La sardine, encore elle, ne descend plus sous la barre des 800 DA, ce qui est considéré comme une aberration pour une wilaya qui s’étend sur un littoral de 120 km. Là aussi, on explique que c’est la pêche qui ne rapporte plus rien dans un contexte de crise qui touche tout le secteur des ressources halieutiques. Et même les viandes blanches ne sont pas en reste dans cette terrible flambée qui n’épargne aucun produit.
Après s’être stabilisé à un prix plus ou moins abordable durant plusieurs mois en ne dépassant pas les 280 DA, voilà que le poulet prend son envol pour atteindre la barre des 340 DA le kilo. Une flambée qui prive le consommateur de sa dernière source de protéine, après avoir abandonné les viandes rouges et les poissons.
C’est dire que cette flambée des prix des viandes, des poissons et des fruits et légumes survient dans un autre contexte de hausse des autres produits à large consommation.