Classée dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1992, la Casbah d’Alger est, aujourd’hui, en danger. Selon le président d’APC, Amar Zetili questionné par nos confrères d’APS, «80% du patrimoine bâti de la Casbah d’Alger est classé rouge». C’est dire l’ampleur de la tâche à effectuer pour sauver ce patrimoine.
Par Nahida Lyna
Les plans de sauvetage pour sauver ce patrimoine ont été nombreux mais peu ont abouti. Les dernier en date et qui a fait polémique concerne l‘attribution de sa sauvegarde, et ce, dans le cadre d’un partenariat « stratégique » entre la wilaya d’Alger et la région Ile-de-France, à l’atelier de l’architecte Jean Nouvel.
L’urgence de l’opération a été maintes fois soulevée. Une urgence réitérée par M Amar Zetili, qui affirme à nos confrères de l’agence de presse nationale, que «les récentes études d’expertise technique réalisées par l’Organisme national de contrôle technique de la construction, montrent que 80% du patrimoine bâti de la Casbah d’Alger est classé rouge (bâtisses menaçant ruine)», et ce, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la Casbah (23 février), précisant «que les résultats de l’expertise avaient été soumis aux services de la wilaya d’Alger»
Entrelacs de venelles et de rues étroites réparties par corps de métiers, la plupart des échoppes sont fermées ou relouées à des familles qui s’y entassent dans des conditions éprouvantes selon des riverains. Ce site est en constante dégradation et écroulement de maisons. D’ailleurs, cinq personnes d’une même famille y sont encore mortes, le 22 avril 2019, dans l’effondrement de leur immeuble vétuste.
La situation est jugée sérieuse et préoccupante par le P/APC qui souligne que l’expertise du CTC, réalisée entre juin et septembre 2020, a ainsi permis de dresser un état des lieux du vieux bâti de la Casbah après l’effondrement et la détérioration de certaines bâtisses, rappelant que 1.060 familles de la Casbah avaient été relogées depuis 2018.
Mettant en avant les efforts de l’Etat pour la prise en charge du dossier de la Casbah, le responsable a rappelé le récent Conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et consacré à l’examen du dossier de sauvegarde, de réhabilitation et de préservation de la Casbah d’Alger et les engagements pris pour la protection de ce site historique.
Au sujet de la précarité des anciennes bâtisses de la Casbah, le P/APC a soutenu à nos confrères, que le secteur sauvegardé «nécessite une véritable étude, une révision des lois sur la propriété et la mise en place d’un cahier des charges pour l’exploitation des immeubles», ajoutant que les héritiers, n’ayant pas quitté les lieux, ont continué à les exploiter durant de longues années jusqu’à effondrement quasi-total des bâtisses.
Pour rappel, le projet de rénovation et de sauvegarde de la Casbah a permit de débloquer la somme de 26 milliards de centimes.
L. N.