La mise en place d’une nouvelle stratégie pour la relance du tourisme national et la promotion de la «destination Algérie» porte ses fruits. Le nombre de touristes est, en effet, en nette progression. Ainsi, durant l’année 2023, plus de 3,3 millions de touristes ont été enregistrés, dont 2,2 millions touristes étrangers et 1,1 million d’Algériens établis à l’étranger.
Par Akrem R.
Rien que pour le premier trimestre de 2024, 800000 touristes étrangers ont déjà visité l’Algérie. Des chiffres encourageants qui témoignant à la fois de la relance d’un secteur à la traine depuis des années et de l’efficacité des décisions prises par le gouvernement sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
« La stratégie que nous avons mise en place commence a donner ses fruits et c’est pour vous dire que le tourisme reprend des couleurs», a indiqué le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mokhtar Didouche.
S’exprimant, hier, lors de son passage au «Forum d’El Moudjahid», le ministre a détaillé les grands axes de la stratégie de son secteur visant à sa promotion en le hissant à un niveau qui lui sied. Il a fait savoir que la priorité de son département est de relancer le tourisme interne, sans toutefois négliger le tourisme externe.
En effet, le ministère veut maintenir cette dynamique en la renforçant davantage par la concrétisation de nouveaux projets touristiques. D’ailleurs, pas moins de 2200 projets sont enregistrés, dont 800 en cours de réalisation. Le but est d’augmenter les capacités d’accueil qui restent en-deçà de la demande.
1,6 milliard de dollars de recettes en 2023
«Dans notre schéma directeur nous tablons sur la réception entre 50 à 60 hôtels et complexes touristiques par an, soit une capacité supplémentaire de 6000 lits/an. Ceci va nous permettre d’augmenter notre capacité d’accueil et de répondre à la forte demande», souligne-t-il, en indiquant que l’ambition de son secteur est d’atteindre 12 millions de touristes/an à l’horizon 2030 et l’augmentation de la contribution du tourisme au PIB à entre 5 et 6%.
«Nous sommes en train de travailler afin d’atteindre les objectifs fixés pour le schéma directeur à l’horizon 2030, au moins, d’accueillir 12 millions de touristes. Nous sommes en train de mettre en place des politiques d’amélioration des services, d’augmentation du nombre de structures d’accueil et politique d’investissement, outre, la promotion de l’image de l’Algérie», dé- taille-t-il.
Actuellement, le secteur ne contribue qu’à hauteur de 2% au Trésor public, c’est très «minime» pour un secteur qui a tant de potentialités et d’atouts. En 2023, le secteur touristique n’a contribué qu’à 1,6 milliard de dollars au TP. Un montant calculé sur la base qu’un touriste qui a déboursé 500 dollars, indique le ministre.
Promotion de la destination Algérie à l’international
C’est pour cela qu’un intérêt particulier est accordé au marketing et à la promotion de l’image de l’Algérie à l’international. Des actions sont menées par l’ONAT et les Tours opérateurs au niveau des foires et expositions à l’étranger.
«Nous assistons à toutes les manifestations internationales afin de présenter nos produits touristiques, notamment, celui saharien dont nous n’avons pas de concurrents et ceux thermaux. Uniquement pour ce dernier, nous avons enregistré 80 projets d’investissements, dont 20 en cours de réalisation. Nous tablons sur le tourisme saharien et thermal pour capter plus de touristes étrangers», indique-t-il, en précisant que dans sa stratégie, l’Algérie cible les marchés traditionnels de l’Europe comme la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, et également, les marchés lointains comme celui de la Chine et la Russie.
«Nous régissons en tant que commerçants et nous ciblons les marchés prometteurs et fidèles. Les résultats sont papables», explique le ministre Mokhtar Didouche, en notant au passage que la promotion du tourisme est l’affaire de tout le monde et pas uniquement de celui du tourisme. Pour lui, tous les secteurs doivent s’impliquer.
C’est pour cela, indique-t-il, qu’un Conseil national du tourisme est créé et présidé par le Premier ministre. L’autre aspect auquel le ministère accorde une grande importance, celui de la promotion de l’investissement, dont, par exemple, des facilitations importantes sont accordées aux opérateurs économiques pour l’élargissement du parc hôtelier.
«Avant la mise en place de la nouvelle stratégie, nous avons recensé un parc de 84 000 lits, mais à peine 10% étaient aux normes internationales. Donc un grand travail reste à faire en matière de qualité de service et de gestion», affirme le ministre, en relevant que son département avait également encouragé la relation publique-privée et la mise en place d’un système de financement adéquat pour les projets touristiques.
Questionné sur la disponibilité du foncier touristique, le ministre a précisé que cette contrainte ne se pose plus désormais. « Nous avons 249 zones d’expansion touristiques (ZET), dont 79 en cours d’aménagement et 50 d’entres elles seront mises incessamment à la disposition de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) pour les octroyer aux investisseurs», précise Didouche, en notant que le foncier touristique est à l’abri et qu’il n’y aura plus de projets urbains au niveau de ces zones.
L’accès aux plages est gratuit
S’agissant de la saison estivale 2024, le ministre a indiqué que toutes les mesures ont été prises pour la réussite de ce rendez-vous important, en rassurant que l’accès aux plages sera gratuit.
«Nous avons convenu avec le ministère de l’Intérieur, sur l’obligation de maintenir et de garantir l’accès gratuit aux plages. Une partie seulement des plages, soit, moins de 50%, dont la gestion est assurée par des opérateurs privés professionnels (gestionnaire d’hôtels et autres opérateurs)», précise Didouche Mokhtar, qui indique que les prix sont régis par la règle de l’offre et de la demande. « Nous ne sommes pas encore dans l’ère de la concurrence.
Nous devons investir plus afin d’augmenter les capacités d’accueil», a-t-il répondu, en saluant au passage l’initiative du CREA pour la révision à la baisse des prix durant cette saison estivale.
Concernant le secteur de l’Artisanat, le ministre Mokhtar Didouche a indiqué que ce secteur est une force économique et qui emploie 450 000 artisans avec une production de 360 milliards DA en matière de produits bruts, rappelant que des mesures importantes ont été prises pour la protection de l’artisanat nationale.
A. R.