Réduction de l’empreinte carbone : Sonatrach dévoile sa « stratégie climat »

Siège Sonatrach

Photo : D. R.

Le groupe Sonatrach intensifie ses investissements pour réduire ses émissions en gaz à effet de serre. Toute une stratégie est mise en place, en effet, pour atteindre les objectifs fixés par le groupe, et, notamment, la concrétisation des engagements de l’Algérie qui a ratifié les Accords de Paris sur le climat, soit, réduire le torchage de gaz à 1% d’ici 2030, par rapport au volume total de production des hydrocarbures.

Par Akrem R.

En effet, grâce aux efforts du groupe, le volume de torchage de gaz amorce une tendance baissière depuis 2020. Il est en recul de 28%, soit, une diminution de 1 milliard de mètres cubes.

«Cette tendance baissière sera maintenue par des projets qui font des récupérations de ces gaz au niveau de l’amont pétrolier ainsi qu’au niveau l’activité LQS qui sont les principaux émetteurs du domaine pétrolier – pour ainsi honorer notre engagement », a assuré Abdelkrim Ouamer, directeur central HSE (hygiène, sécurité et environnement) à Sonatrach.

Selon les chiffres présentés par ce responsable de Sonatrach, les volumes de torchage de gaz sont passés de 3 milliards mètres cubes en 2020 à 2,7 milliards m3, soit, une réduction de 28%, équivalent à une réduction de 1,6 milliard. Il a ainsi indiqué que le volume de torchage est passé dans l’amont pétrolier de 3,34% à 1,92%. Quant aux activités LQS «on est passé de 1,81% en 2020 à 1, 21% en 202», affirme-t-il.

S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, «Chaîne III», Ouamer a affirmé que «l’Algérie s’est investie efficacement et durablement, voilà déjà trois décennies de cela, et s’est inscrite ainsi très tôt, de par son processus de réduction des émissions, au débat mondial sur le climat.

Etant indexé par les différents rapports, le secteur énergétique contribue le plus aux émissions carbone au monde, à hauteur de 73%, note-t-il, expliquant qu’à Sonatrach, « nous sommes convaincus que le gaz a un avenir dans la transition énergétique, lancée en Algérie, tout en s’assurant que ce gaz est produit dans des conditions garantissant le respect de l’environnement».

Il s’agit, selon l’intervenant, particulièrement de la réduction de différentes émissions telles que le CO2 et le méthane, outre, le fait d’aller vers des opérations de consommation/compensation pour atténuer les effets de ces émissions sur l’environnement.

Dans le détail, la stratégie de Sonatrach obéit, selon lui, à une «gouvernance climat » au sein de l’entreprise, rappelant que cette gouvernance se traduit par « la manière dont sont gérés les risques climatiques à travers toute la chaîne de valeur de Sonatrach », et ce, depuis l’amont pétrolier jusqu’à la commercialisation.

Donc, il y a, explique le directeur HSE du groupe pétrolier, des leviers à écarter, dont les principaux identifiés sont la réduction des émissions fugitives, y compris le torchage, l’efficacité énergétique et la compensation de tout ce qui est consommation.

L’objectif, in fine, est, d’après le même responsable, d’atteindre un équilibre entre nos émissions à l’horizon 2050. « Nous avons déjà des engagements tel que la réduction de torchage à raison de -1%, pour l’Algérie, et notre adhésion à l’initiative de la Banque Mondiale », dit-il.

Revenant à la réduction de torchage, l’intervenant dit que « cela ne date pas d’hier. Il remonte à trente ans depuis que Sonatrach s’y est investie.

Des solutions technologiques et pétrolières sont apportées par le groupe pour réduire les volumes de torchage de gaz.

«Nous travaillons avec conviction pour réduire les émissions du gaz, en récupérant toutes les molécules torchées. Des solutions technologies sont adoptées à cet effet», souligne-t-il, indiquant que l’investissement dans la réduction des volumes de torchage est «rentable».

L’Algérie n’est pas un pays pollueur

Le même responsable a annoncé qu’une étude est en cours de réalisation pour éviter les pertes au niveau des installations du GNL. Une autre étude sera également réalisée pour identifier les sources des émissions du méthane au niveau des activités LQS.

En clair, Sonatrach qui reste un fournisseur fiable en gaz, veut maintenir sa place de leader dans la région, en développant et adoptant de nouvelles solutions pour décarboner ses activités et honorer ses engagements à l’international, en termes de respect de l’environnement.

«Bien que nous ne sommes pas vraiment un pays pollueur, avec seulement 0.4% des émissions mondiales, notre pays adhère aux efforts de la planète pour éviter la pollution et surtout protéger nos parts sur le marché international», précise-t-il.

Un programme pilote de plantation de 10 millions d’arbustes

D’ailleurs, dans sa feuille de route de transition énergétique, Sonatrach veut réduire ses fuites fugitives à zéro méthane à l’horizon à 2030 et également intégrer les EnR dans le processus de production (production d’hydrogène vert, autoconsommation en énergie des sites de production).

Par ailleurs, Sonatrach travaille également sur un ambitieux projet pour la séquestration du carbone d’une manière naturelle, à travers un projet pilote de plantation de 10 millions d’arbustes sur une superficie comprise entre 10.000 et 13.000 hectares, visant à réduire l’empreinte carbone.

Le directeur central HSE (hygiène, sécurité et environnement) à Sonatrach a expliqué que ce projet pilote s’inscrit dans le cadre de la stratégie climatique du groupe, qui prévoit, à terme, la plantation de plus de 420 millions d’arbres sur 560.000 hectares, avec un budget estimé à un (1) milliard de dollars.

Une étude de faisabilité sera conduite par la DGF pour identifier les essences d’arbres appropriées et sélectionner les sites de plantation au sein du domaine forestier national. Une partie de ce projet pilote sera intégrée au programme de relance du barrage vert, a précisé Ouamer.

En soulignant l’engagement de Sonatrach dans la lutte contre le changement climatique, conformément aux engagements internationaux de l’Algérie, Ouamer a indiqué que le projet de plantation de plus de 400 millions d’arbustes vise également à créer des emplois.

Ce projet a une dimension environnementale, visant à réduire les impacts des activités énergétiques sur l’environnement et à bénéficier des crédits carbone disponibles pour soutenir de telles initiatives, a-t-il ajouté.

Il a, dans ce sens, soutenu que Sonatrach met en œuvre une «gouvernance climatique» basée sur des pratiques de gestion visant à minimiser l’impact de ses activités sur le climat et l’environnement.

A. R.

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