Une nouvelle dynamique économique s’installe en Algérie. Le gouvernement, dans son Plan d’action, table sur la relance des différents secteurs économiques productifs avec les différentes filières industrielles, notamment, pour augmenter la production nationale et réduire la facture des importations qui avait atteint des niveaux record.
Par Akrem R.
La facture des importations de marchandises, rappelle-t-on, a connu une très forte croissance à partir de 2004. Cette année-là, les importations n’ont été que de 17,95 milliards de dollars avant de bondir à près de 60 milliards de dollars en 2014. Ce qui représente une croissance impressionnante de 330% en l’espace de dix ans. Grâce aux efforts du gouvernement pour la relance de l’investissement et la protection du produit «made in bladi», en réduisant les importations sans, toutefois, toucher aux besoins des citoyens, la facture d’importation a été réduite de moitié durant les 3 trois dernières années.
En effet, le montant des importations de biens en 2022 n’a été que de 37,50 milliards de dollars contre 59,67 milliards de dollars en 2014, soit une baisse importante de 22,17 milliards de dollars.
En clair, les pouvoirs publics ont réussi à réduire la facture d’importation en lui substituant la production locale, en pleine expansion dans plusieurs activités et, également, à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures.
Ces dernières ont connu une croissance à trois chiffres, en passant de deux milliards de dollars en 2020 à 5 milliards de dollars en 2021 et 7 milliards en 2022. A titre de comparaison, en 2014, les exportations hors hydrocarbures n’ont été que de 1,63 milliard de dollars.
En 2022, les recettes d’exportations hors hydrocarbures ont atteint les 7 milliards de dollars. Soit, une croissance de 400% par rapport à 2014. La stratégie, donc, est bien claire et l’ambition de l’Algérie est d’arriver à la satisfaction de nos besoins de l’étranger par les exportations hors hydrocarbures.
Afin de maintenir cette croissance en matière des exportations hors hydrocarbures, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations a tracé un vaste programme pour faire la promotion de la production «made in algeria» de huit filières potentielles. Outre l’organisation des foires et expositions en interne et à l’international, le département de Kamel Rezig a opté pour l’organisation de portes ouvertes sur des filières de la production nationale.
Des incitations et accompagnement de l’Etat
Ces rencontres visent à promouvoir et soutenir les produits algériens exportables et encourager la production nationale à pénétrer les marchés étrangers.
En effet, après avoir organisé des journées portes ouvertes sur les dattes, l’huile d’olive, hier, un autre événement de même importance a été organisé au niveau de la Chambre nationale du commerce et d’industrie (CACI). Il s’agit de portes ouvertes sur les produits électroménagers et des équipements électroniques. Une filière qui recèle de grandes potentialités, dira Kamel Rezig, et en mesure de participer à la réduction de la facture d’importation des appareils électroménagers et équipements électroniques et, surtout, aller conquérir des parts sur le marché international, en particulier, en Afrique, Europe et Asie.
« Nos produits sont de bonne qualité et même compétitifs. Nous pouvons aisément conquérir des parts sur les marchés internationaux. D’ailleurs, notre premier client est un pays européen. C’est dire que nous n’avons aucun problème en matière de qualité», a souligné Kamel Rezig en marge du lancement de ces portes ouvertes de cette filière placée sous le slogan: «Qualité, garantie, perspectives et enjeux», à travers les 58 wilayas.
Électroménagers : 45 millions de dollars d’exportations en 2021
L’intervenant a fait savoir que « le produit algérien d’une manière générale, et en particulier, les produits électroménagers et les équipements électroniques, connaissent un engouement sans précédant au niveau des foires et expositions organisées à l’étranger».
Les exportations de l’Algérie de ces produits ont atteint les 45 millions de dollars vers 29 pays, indique le ministre, en remarquant que le montant est certes faible, mais avec une synergie d’efforts entre les différents ministères et les opérateurs, « nous pouvons augmenter nos exportations en réalisant des chiffres dignes de cette filière. Nous allons multiplier nos participations aux foires et expositions en Algérie et à l’étranger afin de faire connaitre nos produits et augmenter nos exportations». Et d’ajouter : « Nous souhaitons que 2023 soit celle de l’exportation, par excellence, des produits électroménagers et électroniques».
Il est à noter que lors de la dernière manifestation de la Foire de la production algérienne à Nouakchott (Mauritanie), elle a été soldée par la signature de plusieurs accords de coopération et de contrats pour la commercialisation de produits de l’Algérie dans ce pays voisins. Le but de ces foires c’est de mettre en contact permanant les producteurs algériens avec le consommateur algérien ou étranger.
Le ministre du Commerce a rassuré les producteurs sur la disponibilité de l’Etat à les accompagner dans cette mission, en leur accordant toutes les facilitations nécessaires. «Notre objectif est de réaliser 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2023. Nous avons les moyens pour le faire», affirme-t-il, tout en appelant les opérateurs à l’augmentation des taux d’intégration à hauteur de 75%, voire, 100% dans leurs produits afin d’être plus compétitifs sur les marchés et de réaliser de la plus value à l’export.
A. R.