Des terminaux de la taille d’un micro-portable, assurant une connexion dans les endroits les plus reculés, un sac-à-dos permettant une jonction entre intervenants dans une crise sur un rayon de 4 kilomètres, du traking (repérage), maritime et terrestre, garantissant une liaison par GSM (Global system for mobile communication) et satellite…
Autant de solutions numériques et de gadgets technologiques pour prévenir et résoudre les conséquences induites par les changements climatiques et autres catastrophes chamboulant la vie humaine.
C’est ce que propose la Sarl Vescon, entreprise de droit algérien, basé à Hydra (Alger), partenaire officiel de deux géants chinois, Hytera pour les télécommunications (depuis 2020), et Space Star pour les applications satellitaires (depuis 2021), mais aussi fournisseur d’équipements InMarsat.
Le Président-directeur général (P-dg) de Vescon, nous explique, dans cet entretien, les avantages à engranger pour l’Algérie en recourant aux solutions digitales.
Eco Times: Vous êtes une entreprise porteuse de solutions en période de crise. Qu’en est-il au juste ?
Redouane Bounedjar: Nous pouvons commencer par citer les solutions de la société britannique, Inmarsat (In Maritime Satellite), dédiée, initialement, au domaine maritime avant d’avoir été étendue au terrestre et à l’aérien, notamment, des terminaux de la taille d’un micro-portable, assurant une connexion dans les endroits les plus reculés.
Le micro-portable est un IP 65 avec interface standard : USB, HDMI, (en sus d’une boussole, d’un indicateur de signal, de position, etc.), transportable en 5 minutes (pesant entre 1.5 et 3 kilogrammes), avec connexion rapide, atteignant jusqu’à 1 mega octet, accessible même sans réseau disponible, car directement reliée au satellite.
L’équipement est doté d’une puce reliée directement au seul fournisseur de téléphonie en Algérie, Algérie Télécom Satelitte (ATS), qui dispose de la grande plateforme de Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira.
Qui dit crise, veut-il dire aussi que l’équipement devrait être utilisé là où on ne peut le faire avec d’autres équipements, et dans des endroits reculés ou la connexion n’existe pas ?
Oui effectivement. Mais pas seulement. L’équipement est très indiqué lors des incendies et autres catastrophes ayant enregistré des dégâts matériels importants, notamment ceux assurant la liaison communicative entre entités et personnes.
Etes-vous capables d’assurer le nombre nécessaire en équipements Inmarsat au profit de vos demandeurs ?
En tant que société de droit algérien, assurant les activités de fourniture, d’importation, d’installation et de vente des équipements Radio et de service après-vente (SAV), donc soumise au respect des étapes réglementaires bien déterminées, oui, je peux mettre à la disposition des institutions étatiques le nombre dont ils ont besoin.
Les délais de livraisons sont estimés à… ?
C’est entre 3 et 6 mois. C’est le temps nécessaire que dure la livraison par bateau ainsi que toutes les procédures bancaires nécessaires.
C’est quand même long ! Vous ne pouvez pas le faire par avion ?
Oui nous pouvons le faire. Il faut aussi savoir que, en cas d’urgence, les autorités officielles peuvent emporter le stock déjà disponible pour parer au plus pressé, et ce, en attendant que la livraison arrive à bon port.
Actuellement, quels sont vos clients ?
Avant la survenance des feux de forêts qui se sont produits, récemment, à travers beaucoup de wilayas, notre priorité était le grand Sud, au niveau des champs du pétrole et du gaz, où nous disposons d’un bureau de liaison à Hassi Messaoud pour fournir nos services et solutions, (soft et hard), aux entreprises et multinationales qui y exercent. Là-bas, le problème de connexion est récurrent et s’étend sur des centaines de kilomètres. Il fallait, donc, recourir au satellite pour garantir le contact entre le siège social des entreprises et son personnel roulant et travaillant dans les chantiers implantés dans des zones intégralement non-couvertes en réseau GSM.
Inmarsat est donc la seule qui peut fournir le contact satellitaire en cas de non-existence de réseau GSM ?
Non, il y a aussi l’entreprise chinoise, Space Star technology co.,leader mondial dans la conception et fabrication d’applications satellitaires, dont nous sommes partenaire depuis l’année en cours.
L’avantage avec Space Star, c’est le traking (repérage) terrestre et surtout maritime. Par exemple, elle fournit ce qu’on appelle vessel monitoring system (système de surveillance des navires). En Chine, et si nous prenons en exemple le seule secteur de la pêche, cette technologie a pu, en une seule zone dédiée à cette activité, surveiller et suivre au pas 14 000 embarcations de pêche !
La technique consiste à mettre une antenne sur chaque embarcation de pêche, qui sera reliée à un poste de contrôle ou de commandement. Cela permet le contrôle à distance, notamment en ce qui concerne le dépassement des limites de pêches fixées par le ministère de tutelle, qui se traduit par une alerte et même des signaux d’urgence, permettant l’intervention à temps.
Et le traking aérien ?
Pour le moment, c’est Inmarsat qui est la seule à offrir ce service, restreignant sa clientèle à quelques grandes sociétés et distributeurs, dont Boeing.
Vescon est également partenaire, depuis 2020, de Hytera, géant chinois spécialisé dans la fabrication d’émetteurs-récepteurs radio et de systèmes radio. Quelle solution vitale offrez-vous pour l’Algérie ?
Hytera, c’est un géant mondial, intervenant dans le domaine de la Radio au profit de 5 grands volets : la sécurité publique, énergie et services publics, transports, santé (intervention d’urgence) et industrie et commerce. Il adapte des solutions pour chaque secteur, en prenant les spécificités respectives.
Récemment, Hytera a mis au point une radio, comportant une caméra et un support pour une puce LTE (long term evolution). Sa capacité de filmer et d’enregistrer, ensuite de transmettre instantanément les informations et vidéos, est incroyable.
Toutes ces solutions pointues peut-on les extrapoler au contexte d’Algérie ?
C’est une question qu’on ne pose même pas, car les solutions numériques ont un caractère standard, utiles dans n’importe quel pays et validées mondialement.
L’Algérie doit s’adapter aux avancées technologiques mondiales. Les récents incendies désastreux ont sonné l’urgence de se digitaliser et de se mettre au diapason mondial en matière de solutions numériques salvatrices. Notamment, dans le domaine de la communication entre parties prenantes engagées, par exemple, dans l’opération de circonscrire les feux. Il a été justement observé, que dans des endroits inaccessibles et non-couverts par le réseau GSM, les agents de la Protection civile et les gardes-forestiers se trouvent souvent sans contact entre eux et avec leurs tutelles respectives.
Pour y remédier, Hytera a inventé un sac-à-dos, qui peut assurer une jonction sur un rayon de 5 kilomètres. Il est facilement transportable, son poids étant compris entre 2.5 et 4.5 kilogrammes.
En matière de coûts, combien est estimé approximativement un investissement dans les domaines précités ?
Si nous prenons l’exemple du traking maritime, l’équipement peut atteindre les 700 euros par embarcation (poste de contrôle inclus). Ce qui représente pour un total de 1 000 embarcations, un investissement dépassant un peu les 10 millions de DA.
Je pense que par-dessus tout, l’investissement ne coûte rien car la vie humaine n’a pas de prix.
Il est craint derrière toute action de digitalisation ou de robotisation, la perte d’emploi, ce qui revient à dire que la machine va remplacer la ressource humaine. Pour vos solutions, cette option est-elle valable ?
Au contraire, les ressources humaines en sortiront gagnantes. Nous allons, logiquement, pour les besoins de l’installation des équipements mais aussi la réparation, la maintenance et le service après-vente (SAV), avoir besoin de personnel formé à ces taches.
D’ailleurs à Vescon, nous disposons d’un département à part, spécialisé dans la formation (Alphorm), en e-learning ou classe virtuelle, qui dispense en interne des cycles de perfectionnement au personnel, une trentaine, dont une dizaine d’ingénieurs dotés du caractère polyvalent. La formation est également dédiée en externe à la comptabilité, les finances, les IT, etc.
Entretien réalisé par Par Zoheir Zaid
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A propos de Vescon :
La Sarl Vescon, fondée en 2019, compte une dizaine d’employés. Elle siège à Hydra (Alger), dispose d’une antenne commerciale à Belcourt (Alger toujours) et d’un bureau de liaison au Sud de l’Algérie (Hassi Messaoud). Une trentaine d’employés sont recensés dans les trois volets dans lesquels Vescon s’est spécialisée, télécommunications, visioconférences et formation.
Bio Express de Redouane Bounedjar :
Redouance Bounedjar, 51 ans, est ingénieur en télécommunications de l’Institut national des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (INTTIC). Il a exercé au sein de plusieurs entreprises privées internationales, dont Astrium, filiale de Boeing. Redouane Bounedjar est, depuis le début des années 2000, un investisseur privé dans le domaine des IT (technologies de l’information).