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Reconstitution du patrimoine forestier à Bouira : Cap sur la revitalisation du massif des Bibans - ECOTIMES

Reconstitution du patrimoine forestier à Bouira : Cap sur la revitalisation du massif des Bibans

Reconstitution du patrimoine forestier à Bouira

La reconstitution du patrimoine forestier dégradé ou incendié dans la wilaya de Bouira constitue un axe majeur des programmes de développement forestier mis en œuvre au cours des quatre dernières années. En effet, le patrimoine forestier a été, au cours de la Décennie noire, lourdement affecté par les incendies, les défrichements et les occupations illicites.

Par Amar Naït Messaoud

Rien que dans la région sud-est de la wilaya, sur le territoire des communes de Ouled Rached, Mesdour et Bordj Okhriss (relevant du massif des Bibans), pas moins de 600 ha de foncier forestier ont été détournés de leur vocation par des indus-occupants qui y ont exploité des céréales pendant des années. Le retour progressif de l’autorité de l’État- à travers le travail de la police forestière, la coordination des efforts de toutes les parties prenantes (administration des forêts, collectivités locales, parquet, services de sécurité) et, un peu plus tard, de la réforme législative matérialisée par la nouvelle loi forestière promulguée à la fin de l’année 2023- a permis de réinvestir le terrain de façon offensive de manière à réoccuper les parcelles subtilisées en y réalisant des actions de reboisement destinées à reconstituer la forêt.

La reconstitution du patrimoine forestier sous ces latitudes, à la lisière de la zones steppique, fait parties aussi des missions de lutte contre la désertification.

Un programme de 1000 ha de reboisement a été mobilisé en 2020 pour redonner vie à la forêt et y reconstituer progressivement sa biodiversité.

Les travaux réalisés depuis quatre ans ont été photographiés dernièrement par un drone. L’engin balaie le territoire des trois communes où ont été réalisés les travaux de reboisement consistant en la reconstitution de l’une des plus grandes pinèdes du massif des Bibans, à savoir les forêts domaniales de l’Oued Okhriss et des Ksars, située à la lisière des Hauts Plateaux steppiques et du périmètre du Barrage vert. C’est dire toute la sensibilité de cet espace écologique au sud de la wilaya de Bouira

Ici, l’on est sur le territoire où le processus de désertification prend son élan et là où les programmes de l’État- liés à la réhabilitation et à l’extension du patrimoine forestier, ainsi qu’au développement rural au profit des ménages de la montagne et de la steppeont pour dénominateur commun la lutte contre la désertification.

L’image du jour- par-delà les reportages et analyses produites dans ce sens- ce sont ces jeunes plants de pin d’Alep et de cyprès, plantés entre 2020 et 2024et qui se trouvent dans un état phénologique et esthétique remarquable, voire au-dessus de nos espérances dans le contexte actuel de sécheresse et de bouleversements climatiques intenses.

Dans cette zone, en temps normal, la pluviométrie annuelle tourne dans une moyenne annuelle de 300 mm à 400 mm. Au cours de ces cinq dernières années, la région n’a pas reçu plus de 200 mm/an. Jusqu’aux grands incendies de 1994, cette partie du massif des Bibans était couverte d’une dense pinède, constituée majoritairement de futaies.

L’étude d’aménagement réalisée en 1991 avait établi un volume de bois sur pied de plus d’un millions de mètres cubes pour les deux forêts domaniales : Oued Okhriss et Ksenna.

À la suite des incendies, des riverains (petits agriculteurs, éleveurs) se sont accaparés, au cours de la Décennie noire, des anciennes superficies forestières pour en faire, après défrichement de la nappe de régénération, des exploitations céréalières.

Les tentatives de l’administration des forêt de reboiser ces espaces furent infructueuses pendant plusieurs années en raison des oppositions physiques des indu occupants.

La persévérance a payé

Il aura fallu attendre 2020 et le retour de l’autorité publique sur les lieux pour que l’action de reconstitution du patrimoine forestier soit lancée sur le terrain. Depuis cette date, et à la faveur de la signature d’un marché entre le ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, et le Groupe public du Génie rural (GGR), portant sur un programme de plantations forestières et fourragères d’un volume de 1000 ha, l’administration des forêts a déployé un trésor d’énergie et d’imagination en direction des agriculteurs occupant les terres forestières et en direction, également, des autorités locales, afin de les sensibiliser à la mission de la lutte contre la désertification et au devoir de l’État de récupérer ses terres.

Il y a lieu de signaler ici que ces agriculteurs et les populations rurales de toute la région ont bénéficié des tous les programmes de développement rural mis en œuvre par les structures locales du ministère de l’Agriculture (conservation des forêts, direction des services agricoles, haut commissariat au développement de la steppe).

Les ménages ont bénéficié de plantations fruitières, d’ouvertures et d’aménagement de pistes, de modules de ruches, de machines à coudre, de travaux d’amélioration foncière (qui a multiplié, dans certains cas, le rendement des céréales par 2), de captage/aménagement de sources, de construction de bassins de stockage d’eau,…etc.

L’action de reboisement sur ces terrains forestiers défrichés et dé- tournés, pendant des décennies, de leur vocation première, a permis la reconstitution du patrimoine forestier sur environ plu de 600 ha.

Vue sous cet angle, l’opération de reconstitution de la forêt prend tout son sens. Pour cela, il a fallu la mobilisation et l’abnégation des agents forestiers (dans les missions de sensibilisation et de mise en œuvre des règlements de la police forestière), la persévérance et le professionnalisme de l’entreprise publique de réalisation, l’accompagnement des autorités locales, ainsi que la compréhension des agriculteurs/éleveurs, lesquels continueront à bénéficier de la sollicitude des services de l’administration pour une meilleure intégration dans les programmes de développement rural durable, respectueux de la nature et des impératifs écologiques et tendu vers l’amélioration de vie des ménages.

L’atout du labour profond (défoncement)

Le projet, particulièrement dans les zones défrichées, constitue une remarquable réussite. Cela fait bien des années, voire des décennies, que les plantations forestières enregistrent des échecs dus à divers facteurs. Si une part revient nécessairement aux changements climatiques, les autres facteurs « classiques », connus des techniciens du terrain (le choix de la graine et du peuplement porte-graine, le mode et la qualité d’élevage en pépinière, les circonstance de transport du plant, la préparation du sol [pôtets, rootage simple ou croisé, débroussaillage autour du plant,…), les entretiens (désherbage, binage arrosage] et le gardiennage, dans une région à vocation pastorale par excellence, tout cela joue un rôle majeur dans le destin du projet de reboisement ‘réussite ou échec).

Il est à remarquer que la croissance de plants est des plus satisfaisantes.

Dans les parcelles ayant subi le dé- foncement du sol, le résultat est réellement probant. En un an et demi, caractérisé par une sécheresse sévère (2020/2021), certains sujets de pin d’Alep avaient atteint la hauteur de 1,20 m. M

ême le cyprès, réputé à croissance lente, a crû quasiment dans les même proportions. Aujourd’hui, certains plants ont atteint 3 m de hauteur. Selon le témoignage des agents et techniciens ayant conduit et suivi le projet, il y a une étroite relation de cause à effet entre le niveau de croissance des plants et le mode de préparation du sol, à savoir un défoncement à 80 cm de profondeur selon les courbes de niveau.

Par un tel procédé, le plant développe librement son système racinaire, profitant de la moindre « sensation » d’humidité, en plus des efforts entrepris par l’entreprise de réalisation pour exécuter les opérations d’entretien contenus dans le marché, et ce, malgré la raréfaction de la ressource hydrique dans la région.

A. N. M.

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