Après une certaine accalmie qui a fait alléger entre autres le couvre-feu, les dernières statistique de la pandémie nous révèlent une hausse constante, le comité scientifique chargé de suivi de l’évolution de l’épidémie en Algérie, dans son dernier bilan, ayant fait état de 190 nouvelles contaminations contre 186 recensés la veille. Les autorités publiques appellent à plus de vigilance, car cette recrudescence inquiète. Le gouvernement aura à gérer une situation difficile, et ce d‘autant plus que nos compatriotes ont une attitude laxiste face à la pandémie. Le relâchement est partout et la crainte des pouvoirs publics est de se voir dépassés par une situation hors contrôle.
Par Réda Hadi
En somme, le gouvernement est face à un choix cornélien. Selon les objectifs du président Tebboune, le gouvernement a pour tâche essentielle d’apaiser les tensions sociale et d’améliorer les conditions de vie des Algériens. Or, face à la recrudescence des cas de Coronavirus, il ne sera pas aisé de reconfiner les Algériens, et si cela devait être le cas, l’Algérie aura-t-elle les moyens de supporter la facture de ses retombées économiques et sociales, avec un prix du pétrole qui continue de faire du yoyo et des exportations hors hydrocarbures très timides et qui ne décollent pas ?
A contrario, si l’on opte pour un non confinement, nos hôpitaux n‘ont pas les capacités matérielles de faire face à un pic des contaminations, qui, selon des médecins, serait «très probablement supérieur à la première vague».
L’Algérien quant à lui, se retrouve aussi face à une situation qu’il ne maitrise pas, accentuée par des fake news sur les réseaux sociaux et les propos contradictoires des autorités sanitaires et de médecins invités sur les plateaux de télévisions.
Une situation difficile
Difficile choix que le gouvernement devra, donc, prendre. Pour Billel Laouali expert en économie, «le gouvernement est devant un choix terrible à faire. La recrudescence de la pandémie s’accompagne aussi d’une hausse de décès. Certes, notre économie est alitée, mais faudrait-il pour autant sacrifier la santé des Algériens pour une économie encore très largement dépendante des énergies fossiles ?» s’est interrogé l’expert.
Pour lui, d’autres pays ont été confrontés à la même situation, donc, pourquoi ne pas prendre exemple sur eux et d’en tirer le meilleur, s’est-il demandé en évoquant l’exemple de «l’Inde qui était citée comme exemple, pour sa maitrise de la pandémie. Sauf que maintenant la situation dans ce pays est hors de contrôle et c’est à se demander, si l’aide internationale va suffire à faire diminuer le nombre de morts. L‘inde est dans une situation hors contrôle. La faute des gouvernants de ce pays était de croire avoir vaincu l’épidémie par une contamination globale des personnes. Or, maintenant même son économie vacille, et l’Inde ne fait plus partie des pays émergents» nous a-t-il affirmé
Concernant l’Algérie, Billel Laouali estime que «le reconfinement est inévitable pour éviter une catastrophe sanitaire. Notre pays est venu en aide à tous ces employés qui se sont retrouvés en chômage technique. Pour l’argent, il faut juste de gens compétents pour pouvoir négocier les emprunts. On ne peut se permettre d‘être dans le cas de l’Inde, sinon on file tout droit vers le chaos» a-t-il souligné, tout en faisant remarquer que quelle que soit l option choisie, elle sera critiquée. Alors autant ne pas sacrifier la santé de nos concitoyens» a-t-il conclu
Durcissement des mesures
Si la reprise des contaminations se confirme, -et beaucoup pensent que oui car le Président Tebboune, le prévoirait, qui exclut toute ouverture des frontières -l’essentiel du combat se déroulera dans les hôpitaux qui souffrent déjà du manque de moyens et d’effectifs : «Les équipes médicales sont épuisées par les précédentes vagues, les moyens réduits et la pression sera de plus en plus forte», estiment des médecins.
Pour l’instant les discours ne tendent pas vers la catastrophe, comme l’affirme le professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie de la Covid-19, qui souligne à ce propos que «le retour au confinement général pour l’instant est exclu, car la situation actuelle n’est pas catastrophique et ne l’exige pas».
Ces propos apportent pour le moment un certain répit aux chefs d’entreprises, qui e cessent de mettre en avant leurs difficultés, mais n’enlève en rien la difficulté du choix que devra faire le gouvernement.
Par ailleurs, des médecins insistent sur le fait que «si l’option du reconfinement est choisie, elle ne servirait à rien si la campagne de vaccination n’est pas accélérée »
Or, de ce point de vue, la vaccination traine en longueur. Le portail des rendez-vous mis en place par le ministère de la Santé connait des couacs. Une vaccination qui n’a toujours pas atteint son rythme de croisière, au point où le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, a appelé à associer tous les acteurs de la société à la campagne de vaccination contre la Covid-19 pour «lever les doutes des citoyens sur l’efficacité du vaccin».
Autre sujet d’inquiétude aussi pour le gouvernement qui devra s’assurer un bon approvisionnement de doses de vaccins, en attendant que Saidal commence la production du Spoutnik V russe.
R. H.