Le développement et la modernisation du secteur de la pêche s’imposent. Actuellement, les activités dans ce secteur sont toujours traditionnelles et artisanales. D’ailleurs, les navires utilisés sont de petites tailles et plus en mesure de répondre à une demande croissante en matière de produits halieutiques.
Par Akrem R.
C’est pourquoi le gouvernement a mis en place tout un programme ambitieux pour la restructuration de ce secteur, tout en procédant à la relance des activités de l’industrie, de la construction et de la réparation navales.
Délaissée depuis des années pour de multiples raisons, cette industrie, et grâce aux plans de restructurions et à la politique de limitation des importations, revient de loin et se redéploie actuellement sur le terrain. En effet, après la construction de navires de 14 mètres destinés à la pêche, des constructeurs algériens se lancent dans la fabrication de navires de 35 mètres, avec un taux d’intégration de 65%. Des thoniers conçus et fabriqués par une main d’œuvre 100% algérienne.
« Nous avons une importante flotte de pêche artisanale et traditionnelle, pour la préservation de laquelle nous devons travailler. Mais, le secteur doit impérativement se développer afin d’augmenter la production nationale en poisson», a souligné, hier, le ministre de la Pêche et des productions halieutiques, Hichem Sofiane Salaouatchi, à Alger, lors de l’inauguration d’un navire construit par la société privée de construction, maintenance et réparation navale « CORENAV», à Boumerdes.
C’est le troisième navire de ce genre à être mis en service, après les deux autres opérationnels déjà depuis avril 2022, dira-t-il. Accompagné du ministre du Transport, en l’occurrence Kamel Beldjoud, le ministre de la Pêche a précisé que ce navire est d’une longueur de 35 mètres et d’une valeur assez importante qui varie (selon les engins de pêche) entre 300 à 350 millions de DA. Il a rappelé qu’auparavant, ce genre de navires était importé de l’étranger avec une incidence financière importante et en devises. Ceci s’inscrit étroitement dans le programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui vise l’augmentation de la production nationale, en se basant sur le potentiel local.
L’augmentation de la production comme objectif
« Bien sûr ce n’est pas un travail qui concerne seulement notre département, mais il y a l’implication d’autres secteurs. Notre département a réussi cette réalisation grâce à une solidarité intergouvernementale, notamment les secteurs des Transports et de l’Intérieur. Il y a aussi le secteur de l’Industrie qui a les capacités de réaliser ce genre de navire dans le futur, notamment pour l’entreprise de construction et de réparation navales, «Ecorep», spécialisée dans la construction de navires de 14 mètres. Il serait intéressant de se lancer dans la construction de navires de 35 mètres», souligne également le ministre.
En effet, l’apport de ce genre de navires est de participer à la croissance et au développement de la production nationale en matière de poisson. L’ambition de l’Algérie c’est d’aller conquérir des parts de pêche en haute mer. « Plus on aura de navires de grande taille, et plus nous aurons l’opportunité d’augmenter notre production », indique-t-il.
Ainsi, ajoute le ministre, cela va consolider notre place dans le bassin méditerranéen en matière de participation dans les campagnes de pêche du thon rouge vivant. Le ministre a rappelé que ces campagnes de pêches sont régies par des instances internationales, à l’image de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat).
2 023 tonnes de thon rouge à pêcher cette année
En 2023, l’Algérie a vu son quota de pêche de thon rouge augmenter, passant de 1650 tonnes en 2022 à 2023 tonnes. C’est un quota historique pour l’Algérie, et pour lequel tout les moyens seront mises en place afin d’épuiser la totalité de ce quota. La flotte algérienne qui a participé à la campagne de pêche pour cette année (2022) comptait 29 navires, dont deux navires fabriqués localement avec des capacités nationales, a également indiqué le ministre, soulignant que d’ici à la fin 2023, trois (3) nouveaux navires de grandes tailles seront réceptionnés, et qui sont actuellement en construction dans des ateliers algériens. En somme, l’objectif du gouvernement est de renforcer la flotte dédiée à la grande pêche et d’aller pêcher dans les zones internationales.
Il est à noter que l’Algérie dispose, dans le domaine de la pêche et de la production halieutique, de 5 800 navires de diverses dimensions mais, en matière de pêche en haute mer, le pays ne dispose que de 31 bateaux spécialisés et équipés pour la pêche au thon.
Sur un autre registre, le ministre a fait savoir que l’industrie navale est un créneau porteur et créateur d’emplois. Les sociétés activant dans ce segment emploient 300 personnes et participent à la dynamisation de l’activité portuaire, la création d’autres métiers dans la pêche et vente de poisson et le renforcement de la production nationale avec des productions supplémentaires.
A. R.