La soudaine programmation des vacances scolaires, qui a été avancée, si elle a permis un rebond bénéfique aux activités des agences de voyages, n’en pose pas moins, celui de l‘organisation de ces nouveaux séjours et des prolongations de séjours. De fait, les dates des vacances scolaires ayant été avancées d’une semaine, cela a eu un impact direct sur la demande des consommateurs dans le secteur du tourisme et les agences y opérant.
Par Reda Hadi
Si l‘offre est bien là, y répondre est une autre paire de manche, soulignent des voyagistes. En effet, selon, Hadef Zohir, de l‘agence de voyage «Dima Voyages», basée à Bordj El Kiffane, «Nous avons vu une demande exponentielle d’appels et de demandes de clients au cours de ces derniers jours. Si en termes d‘activités, cela paraît plus que satisfaisant, y répondre ne sera pas choses, aisée vu le contexte».
Ce qu’il faut savoir, nous précise, pour sa part, M. Nacer Nouioua, gérant de l ‘agence «bordj El Bahri Tours », toutes les agences ne sont pas logées à la même enseigne… Malgré ce rebond de la commande, le secteur est toujours en crise . Nonobstant cela, il sera difficile d‘organiser ce surplus d‘activités. Les produits des agences de voyages doivent être publiés et lancés pendant au moins, trois semaines afin de récolter des participants, et je pense que cela a été fait pour les vacances de fin d‘année et il sera difficile de lancer de nouveaux produits, car la semaine supplémentaire était inattendue et peu pourront avoir le temps de s’y préparer».
Pour Bourad Mohamed, expert en tourisme durable et consultant, «le manque de temps a inhibé aussi bien l’initiative que l’organisation des deux côtés – consommateurs et agences – et a engendré ce déséquilibre entre offre et demande.»
Au-delà, les agences touristiques font également face un autre obstacle, comme nous l’a indiqué M. Brahim de l ‘agence «Chouchou tours» . « Le secteur du Tourisme est passé par quelques changements ces dernières années, certaines ont été bénéfiques : on nous a octroyé des réductions sur les billets Air Algérie pour les voyages groupés ainsi qu’une permission de remplissage des avions à 70% ; cela dit, pour cette période du 16 décembre au 16 janvier, ce pourcentage a été réduit à 40% et cela a un impact direct sur la situation actuelle qui se traduit par une diminution du nombre de billets vendus aux agences ; ainsi, répondre à des demandes, suite à ces changements des dates des vacances scolaires, peut être délicat. En effet, vu le manque de vols, la clientèle se retrouve contrainte de payer le billet au prix complet et, par conséquent, voit augmenter le prix des offres de séjours»
Une hausse de l’offre stressante…
A titre d’exemple, un séjour de cinq jours à Timimoune passe de 60.000 DZD à 70.000 DZD par personne. ? C ‘est déjà un problème
M. Bourad nous parle aussi du surbooking et du stress que représente ce surplus de commande inattendu. «Comment voulez-vous satisfaire une demande, alors que l‘infrastructure est réduite à sa portion congrue. A Chréa, par exemple, sur les hauteurs de Blida, l’offre des nuitées est quasiment nulle. Il en est de même pour Tikjda .
Face à tous ces paramètres externes, les agences de voyage essaient d’y pallier et trouver des formules qui répondent aux critères des clients, tout en essayant de maintenir une fourchette de prix abordable. Chahir Menouar, agent de voyage explique : «J’essaie de proposer des formules week-end en gardant un programme divertissant ou de regrouper plusieurs demandes vers la même destination afin de faire baisser les coûts et de pouvoir négocier auprès de mes fournisseurs. Je propose également, des destinations accessibles par d’autres moyens de transport que l’avion».
En définitive, malgré les contraintes, il est effectivement possible, bien que difficile, aux agences de s’adapter à la demande importante des consommateurs. Cela dit, la demande est principalement dirigée vers le Sud. Cette destination étant lointaine et requérant un transport aérien, les agences espèrent une aide substantielle d’Air Algérie (tarifs préférentiels), qui serait la bienvenue.
R. H.