L’État a mis en place un ambitieux programme pour sécuriser le pays en matière de ressources en eau. Un plan a, en effet, été élaboré par le gouvernement visant la construction de 27 stations de dessalement d’eau de mer tout le long du littoral, a fait savoir Sofiane Zamiche, directeur du développement de la filiale de Sonatrach, Algerian Energy Company (AEC).
Par Akrem R.
Il a précisé que 11 stations, avec une capacité de production globale de 2,1 millions de mètres cubes par jour, sont déjà en service, garantissant une couverture de 20 % des besoins nationaux en eau.
Le même responsable a souligné qu’un deuxième programme d’urgence a ensuite été lancé pour la construction de trois autres stations, en plus de cinq nouvelles stations qui entreront en service fin 2024 et début 2025.
Cela permettra d’augmenter le taux d’approvisionnement en eau potable à partir de ressources non conventionnelles à 42 % début 2025. L’Algérie ne compte pas s’arrêter là.
De nouvelles stations seront également réalisées durant les cinq prochaines années (2025-2030), avec pour objectif d’augmenter la contribution des eaux dessalées à 60 % d’ici 2030.
Dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne I », Zamiche a annoncé que sept (07) nouveaux projets de stations ont été planifiés par le groupe Sonatrach, portant le nombre total de projets à 27 sur l’ensemble du littoral national, assurant un approvisionnement constant des citoyens en cette ressource vitale.
Il a indiqué que le dessalement de l’eau de mer est une option stratégique choisie par l’État pour garantir la sécurité hydrique de notre pays et faire face à la rareté de la pluviométrie dans la région d’Afrique du Nord, qui pourrait diminuer encore de 20 % d’ici la fin de l’année 2050, selon certaines études. Ainsi, l’investissement dans le dessalement de l’eau de mer est une priorité.
L’État a décidé de mettre les moyens nécessaires, en allouant des budgets conséquents pour la réalisation de cet important programme. Selon le même responsable, la réalisation de cinq nouvelles stations à El-Tarf, Boumerdès, Béjaïa, Tipaza et Oran, avec une capacité de production globale de 1,5 million de mètres cubes/jour, soit 300 000 m3/jour chacune, a coûté entre 2,2 et 2,4 milliards de dollars d’investissement pour Sonatrach.
Des investissements supplémentaires pour allonger la durée de vie
Dans le détail, le coût de réalisation d’une station de 300 000 m3 se situe entre 400 et 420 millions de dollars, a précisé le même responsable.
Ce sont des investissements importants et considérables alloués par l’État pour garantir l’approvisionnement en eau potable pour les citoyens.
«Ce ne sont pas des investissements simples. Chaque station a une durée de vie maximale de 25 ans, soit jusqu’à la fin de 2050», a-t-il affirmé, en précisant qu’avec des investissements supplémentaires au cours de la phase d’exploitation, cette durée de vie peut être prolongée.
«Nous pourrions prolonger la durée de vie d’une station de 10 à 15 ans, en mettant en place un programme d’investissement durant la phase d’exploitation de la station, afin de renouveler et de maintenir l’efficacité des équipements. Cela repose principalement sur un entretien rigoureux et une gestion efficace de l’exploitation de la station. Ce sont des projets de grande envergure, sans aucun doute», a-t-il détaillé, ajoutant que des initiatives ont été prises pour réduire les coûts.
L’Algérie a lancé des initiatives visant à produire localement les équipements nécessaires et à assurer leur maintenance par des entreprises algériennes, souvent en partenariat avec des acteurs étrangers.
Vers la fabrication d’équipements en local
Il a également précisé que, étant donné le coût élevé de ces projets, l’Algérie a commencé à investir dans la production de ses propres équipements et leur entretien par des entreprises algériennes, ainsi que par des partenariats avec des opérateurs étrangers.
Conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le groupe Sonatrach a lancé un plan de formation en collaboration avec des universités et des établissements de formation professionnelle pour fournir ces stations en main-d’œuvre algérienne qualifiée.
«Cette initiative vise à renforcer l’autonomie du pays dans la gestion de ses ressources en eau et à créer des emplois pour les jeunes, tout en garantissant la pérennité de ce secteur stratégique», a ajouté Sofiane Zamiche.
L’entreprise algérienne de l’énergie (Algerian Energy Company – AEC), filiale de Sonatrach, «s’est lancée dans des pourparlers avec plusieurs entreprises internationales spécialisées dans la fabrication et la production d’intrants et d’équipements pour les stations de dessalement », avait annoncé le ministre de l’Énergie, soulignant qu’un mémorandum d’entente a été signé entre l’AEC et le groupe allemand PEL, spécialisé dans la fabrication de membranes semi-perméables, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.
La production de ces membranes en Algérie vise à réduire la facture des importations, à stimuler l’industrie locale et à créer des emplois.
Le ministre a affirmé que le dessalement de l’eau de mer fait face au défi des coûts de production élevés, en raison du volume de consommation d’électricité par ces usines.
Il a indiqué que le secteur s’employait à développer des techniques plus efficaces, avec le recours aux méthodes, technologies et techniques les plus récentes, y compris l’intégration de l’électricité produite par l’énergie solaire et le renoncement aux énergies conventionnelles.
A. R.