L’Institut algérien de normalisation (IANOR) rappelle, à travers la norme NA 15460, l’importance de sauvegarder la race bovine Cheurfa, emblème des zones humides et forestières du Nord-Est algérien.
Issue du rameau «Bos ibericus», la Cheurfa trouve ses origines dans la plaine de Bône et les collines marneuses et phosphatées s’étendant jusqu’à la mer. Aujourd’hui, elle reste concentrée dans les wilayas d’Annaba, Guelma, Jijel et Skikda, notamment autour des lacs et des oueds.
Cette race, au format ramassé et à la musculature moyenne, se distingue par sa robe blanchâtre uniforme, ses cornes fines et relevées, ainsi que ses onglons durs adaptés aux terrains humides. Les mâles pèsent entre 250 et 300 kg, tandis que les femelles varient de 200 à 250 kg.
Des atouts en production laitière et bouchère
La Cheurfa est réputée pour sa double vocation. En système semi-intensif, elle produit en moyenne 700 litres de lait par an, sur une durée de lactation d’environ 185 jours. Sa longévité remarquable — jusqu’à dix années d’exploitation — constitue un avantage certain pour les éleveurs.
Côté viande, le poids moyen des veaux à la naissance est de 18 kg, atteignant 200 kg à 12 mois et près de 290 kg à 18 mois, avec un rendement carcasse estimé à 48 %.
La proportion de muscles atteint 61 %, pour seulement 11 % de gras, des caractéristiques recherchées dans deux à trois ans, garantissant une reproduction régulière et durable. Symbole de l’adaptation au milieu lacustre et forestier, la Cheurfa représente un atout pour le développement durable de l’élevage bovin algérien.
Les experts recommandent de soutenir les éleveurs engagés dans sa préservation et d’encourager les programmes de sélection afin d’améliorer sa productivité sans compromettre ses qualités rustiques.
Synthèse A. R.