L’Algérie se dirige résolument vers la diversification de son économie et, surtout, vers la garantie d’une souveraineté industrielle. D’importants projets industriels, à l’instar de celui de la production de pneus à Oran, en partenariat avec des Chinois, sont en cours de réalisation et devraient entrer en production effective à partir de 2026.
Par Akrem R.
Tout cela s’inscrit pleinement dans les directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui œuvre à instaurer une véritable souveraineté industrielle dans de nombreux segments où l’Algérie dépendait, par le passé, d’importations chiffrées à plusieurs millions de dollars. L’objectif est également de conquérir de nouvelles parts sur les marchés internationaux.
La stratégie du gouvernement est, de ce fait, clairement définie : développer une industrie locale performante, génératrice de richesses et pourvoyeuse d’emplois, tout en contribuant à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures, avec pour ambition d’atteindre les 29 milliards de dollars d’ici à 2029.
D’ailleurs, le chef de l’État a fixé un cap précis : doubler la part de l’industrie dans le PIB national pour la porter à 12 %, contre une moyenne actuelle oscillant entre 6 et 7 %.
Lors de son intervention, hier, en marge de la pose de la première pierre d’un projet stratégique de fabrication de pneus à Oran, en présence du président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a annoncé le lancement de plusieurs projets stratégiques destinés à renforcer la production nationale, à réduire la dépendance à l’importation et à créer des milliers d’emplois.
Parmi les projets phares figure l’investissement dans la production de pneus, un secteur dans lequel l’Algérie a longtemps été contrainte de dépendre des importations. Ce projet structurant, d’un montant de 54 milliards de dinars et doté d’une capacité de production de 20 millions d’unités par an, vise à couvrir la demande intérieure et à permettre à l’Algérie de devenir un exportateur de pneus, notamment pour les véhicules lourds, légers et même les avions.
200 000 emplois directs à la clé
Ce projet, qui pourrait générer jusqu’à 200 000 emplois directs, fait partie d’un ensemble plus large de projets, dont trois autres ont déjà été lancés par l’AAPI. Ces initiatives contribueront non seulement à la diversification économique du pays, mais aussi à la réduction du déficit commercial en produits stratégiques. «Nous atteindrons une capacité de production de 20 millions d’unités, entre pneus pour véhicules lourds et légers, et même pour l’aviation. À partir de 2026, ces projets entreront en phase d’exploitation et de production. Nous passerons ainsi d’un pays importateur à un pays exportateur de pneus», a souligné M. Rekkache.
Cela inclut également trois autres projets importants, qui sont inscrits au niveau de l’AAPI et en cours de concrétisation. Il a cité l’extension d’une usine existante à Sétif et l’ouverture de deux autres à Touggourt et Aïn M’lila.
«Nous avons finalisé toutes les démarches pour encourager ces projets, notamment en offrant des avantages fiscaux dans la zone industrielle. L’objectif est d’atteindre une capacité totale de production de 20 millions d’unités, sans compter les impacts sociaux. Nous sommes déterminés, avec l’aide de tous les acteurs de notre nation, à avancer dans la stratégie du président de la République visant à assurer la souveraineté industrielle sur les matières que nous importions auparavant. Avec la coopération des opérateurs économiques, nous réussirons à bâtir une économie nationale solide et indépendante», a-t-il expliqué.
Avec ces quatre projets, l’Algérie garantira une capacité de production annuelle de 20 millions de pneus pour véhicules légers, lourds et même pour avions, a-t-il précisé. Ces usines contribueront à rehausser le taux d’intégration de l’industrie automobile naissante, en intégrant le tissu national de la sous-traitance.
La volonté de l’Algérie, comme l’a souligné le DG de l’AAPI, est claire : passer de l’importation à l’exportation, tout en renforçant l’industrialisation locale et en stimulant la création d’emplois. Ce projet s’inscrit pleinement dans la vision du président Abdelmadjid Tebboune pour une Algérie plus économiquement indépendante, grâce à une coopération active entre l’État et les opérateurs économiques locaux.
En somme, ces projets stratégiques ouvriront de nouvelles perspectives pour l’industrie algérienne, avec un impact significatif sur l’emploi, l’économie et la souveraineté industrielle du pays.
Un partenariat international pour un développement local
Concernant le projet d’usine de pneus à Oran, il est le fruit d’un partenariat entre la société algérienne El Hadj Larbi Industries et le groupe chinois Doublestar Group, reconnu mondialement pour son expertise dans la fabrication de pneus via sa participation dans Kumho Tyre, un leader global du secteur.
L’usine, implantée sur un terrain de 16,4 hectares à Tafraoui, dans la zone industrielle d’Oran, se veut à la pointe de la technologie, intégrant les principes de l’industrie 4.0. Ce projet va non seulement renforcer la capacité de production locale, mais également créer des milliers d’emplois directs et indirects.
Selon une présentation détaillée du projet, une part importante de la production de l’usine sera destinée à l’exportation. En effet, 90 % des pneus fabriqués seront expédiés vers des marchés stratégiques en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique. Ce projet vise ainsi à renforcer les échanges commerciaux et à positionner l’Algérie comme un acteur compétitif dans l’industrie mondiale du pneu.
Par ailleurs, 10 % de la production sera dédiée à la couverture des besoins croissants du marché national, notamment pour accompagner les projets d’assemblage et de fabrication de véhicules en Algérie. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de diversifier l’économie et de soutenir la montée en puissance de l’industrie automobile locale.
Ce projet illustre la volonté d’investir dans des industries à haute valeur ajoutée, tout en créant un écosystème de sous-traitance capable de soutenir les projets d’industrialisation en Algérie. Il est également le symbole d’un partenariat fructueux entre l’Algérie et la Chine, avec des perspectives prometteuses pour les années à venir.
A. R.







