Propositions aux trois candidats à l’élection présidentielle : Dix axes directeurs pour une Algérie pays émergent à l’horizon 2030

Présidentielle : Les candidats appellent à la consolidation du front interne

Devant éviter les promesses utopiques irréalisables, et partir d’un bilan serein, ni sinistrose, ni autosatisfaction, en ce monde qui devrait connaître un profond bouleversement tant stratégique qu’économique, préfigurant un nouvel ordre mondial, le corps électoral, en prévision de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 en Algérie, s’élevant à 23.486.061 électeurs à l’intérieur du pays et 865.490 électeurs à l’étranger, selon les résultats de la révision exceptionnelle des listes électorales, annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), outre le taux de participation auquel seront attentifs tant les institutions internationales que les observateurs nationaux, les défis 2025/2030 pour l’Algérie seront essentiellement d’ordre économiques.

Par Abderrahmane Mebtoul

L’Algérie, malgré un taux d’inflation et de chômage relativement élevé, est dans une relative aisance financière, entre 2023/2024.

Des réserves de change fin 2023, d’environ 69 milliards de dollars, non comprises les 173 tonnes d’or, une dette extérieure de 1,5% du PIB, une dette publique maîtrisable d’environ 49,50% du PIB, et en prévision de 2024, un PIB de 263 milliards de dollars et par tête d’habitant de 5.720 dollars ; un taux de croissance de 4,1% en 2024 selon la BM, une prévision de 400 milliards de dollars entre 2028/20320, sous réserve d’un taux de croissance de 4/5% et 100 milliards d’exportation de gaz naturel et la réalisation des projets structurants prévus durant cette fin de période 2030.

Les derniers rapports du FMI et de la Banque mondiale montrent clairement que l’Algérie a d’importantes potentialités sous réserves de profondes réformes et soulignent que cette aisance financière est due à l’importance des recettes des hydrocarbures qui procurent 98% des recettes en devises avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 65% (source statistiques douanières 2023).

Ces rapports montrent qu’il faut, avoir 7/8% sur plusieurs années afin d‘absorber un flux additionnel de demandes d’emplois entre 350.000/400.000 emplois nouveau par an du fait de la forte pression démographique, 46,30 millions d’habitants au 1 janvier 2024 devant donc dynamiser l’appareil de production hors hydrocarbures afin de lutter contre la détérioration du pouvoir d’achat atténué par l’importance des transferts sociaux qui ne peuvent qu’être transitoires, ayant totalisé plus de 5000 milliards de dinars en 2023 soit au cours de 134 dinars un dollar 37,31 milliards de dollars.

Les défis donc du futur président de la république est de relancer la machine économique sur de nouvelles bases, autour de dix axes directeurs supposant une vision stratégique au sein des filières mondiales internationalisées et de définir avec précision, les missions des institutions et la mise en œuvre de projets: délais, coûts, moyens humains et modes de financement en devises et en dinars, en incluant la protection de l’environnement.

Ces axes directeurs ont été largement développés en 1992- agrément national ministère intérieur 63/92 que j’ai eu l’honneur de présider de 1992 à 2016 , c’est à dire il y a 32 ans dans le programme de l’Association Algérienne de Développement de l’Économie de Marché ADEM largement diffusé en arabe-anglais et français au niveau national et international que certains redécouvrent que maintenant.

1/Premier axe.

La sécurité et la paix sociale, sans laquelle aucun développement n’est possible, la sécurité que connaît l’Algérie étant due grâce aux efforts de l’ANP et de toutes les forces de sécurité.

Avec les tensions géostratégiques tant aux frontières qu’au niveau mondial, cela implique une nouvelle approche des relations internationales, où les ambassades dé-bureaucratisées doivent servir d’appui aux actions internes.

Pour éviter toute interprétation byzantine, la nouvelle Constitution dans l’article 91 confère certes au chef de l’État le pouvoir d’envoyer des unités de l’armée à l’étranger, mais subordonne cette décision à « l’approbation à la majorité des deux tiers du parlement » et pose aussi des conditions en déterminant le cadre de participation des forces militaires algériennes en dehors des frontières.

Selon la nouvelle Constitution, «l’Algérie peut, dans le cadre des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, et dans le respect de leurs principes et objectifs, participer au maintien de la paix » cette proposition de sa participation aux opérations de maintien de la paix étant « pleinement conforme » à la politique étrangère de l’Algérie qui repose sur des principes « fermes et immuables », à savoir « le rejet du recours à la guerre et prône la paix, la non-ingérence dans les affaires internes des États ainsi que la résolution des conflits et des différends internationaux par des voies pacifiques, conformément à la légalité internationale représentée par les instances internationales et régionales ».

2/Second axe

Mettre en œuvre une politique s’orientant vers un véritable processus démocratique, une économie de marché concurrentielle à finalité sociale, conciliant efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, avec un Etat régulateur et non gestionnaire, se fondant sur une société plurielle plus participative des partis politiques crédibles, permettant la responsabilisation pleine et entière de la société civile, signe évident de la vitalité de toute société, conciliant la modernité et la préservation de notre authenticité.

3/Troisième axe

Une nouvelle politique de l’emploi renvoyant à une nouvelle politique de formation adaptée aux nouvelles technologies et muter progressivement les services collectifs, qui deviennent de plus en plus créateurs de valeur ajoutée (éducation, santé, télécommunication, transport, infrastructure) en introduisant les paramètres marchands pour tester leur efficacité, tout en encourageant la mixité pour améliorer les prestations fournies aux consommateurs.

Le pilier du développement en ce XXIème siècle est une nouvelle gestion des ressources humaines, un Nation sans son élite étant comme un corps sans âme.

. est de mettre en place un minimum de Smig social où les différentes sensibilités puissent dialoguer dans un cadre organisé se fondant sur la tolérance et le droit à la différence. L’administration centrale et locale doit être rénovée en mutant progressivement les services collectifs.

La suite dans notre édition de demain

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