Propositions aux trois candidats à l’élection présidentielle : Dix axes directeurs pour une Algérie pays émergent à l’horizon 2030

Les trois candidats à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024

Par Abderrahmane Mebtoul

4/ Quatrième axe

La refonte des institutions centrales et locales qui doivent être rénovées, au service du citoyen et non d’une caste du pouvoir bureaucratique, liée à la bonne gouvernance, une nouvelle politique d’aménagement du territoire et de l’urbanisation, par une réelle décentralisation (six à sept grands pôles régionaux) et la création de grands ministères ; dont l’urgence d’un grand ministère d’Etat de la planification stratégique, un grand ministère de l’Economie, de l’Energie et de l’Education nationale avec pour objectif un développement équilibré et solidaire, la lutte contre la bureaucratie centrale et locale néfaste qui bloque les projets créateur de valeur ajoutée, qui enfante la sphère informelle et donc la corruption.

5/ Cinquième axe

Fondement de tout le processus de développement, il s’agit de donner le primat à la connaissance, évitant l’exode de cerveaux, devant avoir une autre politique vis-à-vis de notre diaspora à travers des partenariats intelligents, une Nation sans son élite étant comme un corps sans âme.

Cela renvoie à une nouvelle politique de l’emploi de formation adaptée aux nouvelles technologies, réduire les inégalités sociales et revoir le système fiscal par la combinaison de l’équité verticale et horizontale et la politique des subventions ciblées inter socioprofessionnelle et inter régionale.

6/Sixième axe

Un nouveau management stratégique de Sonatrach, lieu de production de la rente, principale source de financement, dont les recettes doivent être orientées vers le développement d’une économie productive de projets créateurs de valeur ajoutée et pas seulement comme par le passé en favorisant l’importation.

Car si les projets structurants sont mis en œuvre début 2025, pour les PMI/PME, la rentabilité ne se fera pas avant trois années et pour les grands projets, pas avant 7/8 ans.

Septième axe

La réforme du système financier dont, les banques publiques accaparant plus de 85% des crédits octroyés, (cœur des réformes) et la dynamisation de la bourse des valeurs, dynamiser d’une manière cohérente, les ouvertures de capital et la privatisation et soutenir le développement par une administration centrale et locale rénovée, d’améliorer le fonctionnement des marchés et des initiatives par une politique incitative d’encadrement macro-économique.

Assurer la stabilité du cadre macro financier éphémère et instable tant qu’il y a la rente des hydrocarbures sans de profondes réformes structurelles, et transformer les richesses virtuelles comme les réserves de change en richesses réelles, une production hors hydrocarbures par la dynamisation des entreprises, seules créatrices de richesses durables, publiques, privés nationales , un partenariat gagnant-gagnant avec les étrangers et dynamiser les IDE- investissements directs étrangers – par l’assainissement du milieu des affaires dont la lutte contre la bureaucratie et la corruption produit de l’extension de la sphère informelle qu’il s‘agit d’intégrer non par des mesures autoritaires bureaucratiques mais par des mécanismes transparents

En ce XXIème siècle avec le développement du monde en réseaux et de l’intelligence artificielle qui bouleversent les modes d’organisation et les comportements, les politiques industrielles globales sont dépassées devant avoir une nouvelle politique non de l’industrie globale, mais de l’entreprise non calquée sur les anciennes organisations hiérarchiques bureaucratiques mais sur la souplesse des organisations basées sur la décentralisation des décisions économiques, la gestion prévisionnelle des compétences, le travail en groupes tenant compte des nouvelles technologies. –

8/Huitième axe

La restructuration des capitaux marchands de l’Etat, évitant ces assainissements et réévaluations à répétitions, dépénaliser l’acte de gestion pour permettre aux managers de prendre des risques, à ne pas confondre avec la corruption, favoriser le partenariat public privé, PPP, la privatisation partielle et totale, l’accélération de la transition numérique et énergétique (efficacité énergétique et énergies renouvelables) afin de lutter contre les impacts réchauffement climatique.

9/ Neuvième axe

Aucun pays de par le monde n’ayant une autosuffisance alimentaire à 100%, est de garantir un minimum de sécurité alimentaire, une nouvelle politique agricole axée sur une nouveau modèle de consommation alimentaire économisant l’eau douce ,qui deviendra de plus en plus rare, et cela concerne la majorité des pays et pas seulement l’Algérie, sur la préservation des meilleures terres qui sont au Nord, la mise en valeur des terres et des hauts plateaux du Sud.

L’Algérie étant un pays semiaride, une nouvelle politique de l’eau s’impose par une lutte contre les fuites dans les canalisations, développer le goutte à goutte dans l’agriculture, le dévasement des barrages par un entretien régulier et l’accélération de la construction d’unités de dessalement de l’eau de mer, étant prévu par l’ONU ; une sécheresse en Afrique du Nord entre 2025/2030.

Le taux de croissance ayant une signification limitée, il s’agit d’améliorer l’indice du développement humain comme le recommande le PNUD dont la santé et l’éducation.

Concernant la maladie qui évolue en fonction de plusieurs facteurs, l’environnement (par exemple la pollution et les effets psycho sociologiques avec des dépressions), la sous-alimentation, il s’agit de revoir la gestion du système de santé, ayant de très bons professeurs de médecine dans toutes les spécialités, mais évoluant dans un environnement contraignant, devant avoir une vision globale car se trouvant au carrefour de plusieurs départements ministériels, y compris la production du matériel et des médicaments .

10/Dixième axe

Comme contenu dans toutes les constitutions depuis l’indépendance politique, la nouvelle politique économique devra s’inscrire, dans plusieurs contributions internationales, dans le cadre de l’espace Europe /Maghreb et plus globalement de l’espace économique Méditerranée/ Afrique, espace naturel de l’Algérie.

Conclusion

Le véritable patriotisme à ne pas confondre avec le nationalisme chauviniste, se mesurera par la capacité des Algériens d’améliorer leur niveau de vie grâce à leur contribution à la valeur ajoutée locale et mondiale.

L’objectif pour un développement durable est de redonner confiance sans laquelle aucun développement ne peut se faire.

Le temps ne se rattrapant jamais en économie, tout en évitant la sinistrose gratuite, les défis 2025/2030 pour l’Algérie sont une véritable stratégie d’adaptation pour une rapide relance économique à ce monde turbulent et instable, supposant de profondes réformes et faire de l’Algérie un pays pivot, régional, elle en a les potentialités, une Nation n’étant forte et respectée que par son économie, c’est une condition sine question anion afin de faire face aux tensions sociales internes et des incidences sécuritaires et géostratégiques au niveau de la région africaine et méditerranéenne.

A. M.

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