En dépit de la volonté politique affichée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour l’accélération de la transition énergétique, les choses n’avancent pas sur le terrain. Des blocages administratifs, notamment, persistent encore.
Par Akrem R.
Le fameux cahier des charges du projet de 1000 MW, dont l’appel d’offres a été déjà lancé en décembre 2021, n’est toujours pas encore promulgué. Il a été annoncé auparavant pour le mois de janvier 2022. Mais à ce jour, le texte n’est toujours pas rendu public, a déploré, hier, le directeur général du Cluster Energie Solaire (CES) Boukhalfa Yaïci.
«Nous avons été très contents de voir l’appel d’offres finalement annoncé (le 24 décembre 2021). Les opérateurs ont payé les frais nécessaires pour l’obtention du cahier des charges, mais, à ce jour, ils ne l’ont pas encore reçu. Nous sommes au début du mois de février et toujours pas de suite. On est vraiment surpris », a déclaré M. Yaïci qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale « chaîne III ».
L’intervenant a émis le souhait à ce que ce cahier des charges soit libéré rapidement, afin de permettre aux entreprises de commencer la réalisation de ce projet amitieux, marquant le début effectif de la transition énergétique dans notre pays. Boukhalfa Yaïci a fait savoir que les opérateurs de la filière de l’énergie solaire en Algérie, ont investi énormément dans la formation du personnel, tout en mettant en garde contre un départ massif de cette main d’œuvre qualifiée vers d’autres pays, africains notamment, si de nouveaux projets dans ce domaine venaiant à y être lancés.
Retard du programme des 4 000 MW
L’invité a estimé qu’on a perdu beaucoup de temps, puisque dans le plan d’action du gouvernement de 2020 a prévu la production de 15.000 MW d’électricité à l’horizon 2035 dont 4.000 MW d’ici à 2024. «Normalement, nous sommes sur une cadence de 2000 mégawats par an. Toutefois, la réalité est là : Aujourd’hui, on est en 2022 et nous n’avons encore rien vu du déploiement de ce plan d’action. Nous sommes très déçus. Le programme, qui est l’un des projets phares du gouvernement ne connait pas de début d’application», regrette-t-il, en appelant cependant, à tirer profit de la hausse du prix des hydrocarbures et du gaz naturel, pour accélérer le programme EnR et ne pas s’éloigner des objectifs tracés. «Cette embellie est très bonne pour l’Algérie, mais j’ai l’impression qu’elle est en train de nous faire revivre les années passées», a-t-il appréhendé.
Reporté à plusieurs reprises en 2022, l’appel d’offres pour la réalisation de «Solar 1000» a été lancé fin décembre dernier par le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables qui a chargé la société, nouvellement créée, « Shaems », de le traiter. Ce projet consiste en la constitution de Sociétés de Projet (SPV) chargées de réaliser un projet de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 1.000 MW, réparties sur le territoire national, en lots de 50 à 300 MW chacune.
Les opérateurs économiques fin prêts
Il est à noter, également, que 11 sites d’une capacité globale de 4250 hectares ont été retenus, avec la participation efficiente des wilayas concernées, à savoir El-Bayadh, Ouargla, El Oued, El M’Ghair, Ghardaïa et Béchar.
Le directeur général du Cluster Energie Solaire (CES), Boukhalfa Yaïci, a réitéré la volonté des acteurs dans la réussite de ce programme en déclarant que « nous sommes prêts à travailler, seulement, il faut de la visibilité, en d’autres termes, lancer des actions concrètes sur le terrain». Et d’ajouter : «Si la machine est mise en marche, cela va créer de la confiance chez les investisseurs et les projets commenceront à être réalisés. On va voir, donc, une création importante d’entreprises et d’emplois». C’est un message clair au le ministère de la Transition énergétique, qui doit reprendre les choses en main, en mettant en place le cadre réglementaire et technique pour la mise en œuvre de ce programme. En somme, il y a nécessité d’une véritable coordination et synergie entre les différents acteurs de ce domaine, notamment la Sonelgaz, pour amorcer cette transition énergétique. La révision probable de la loi sur l’électricité courant 2022, selon le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane, donnera une nouvelle impulsion à l’investissement dans ce créneau porteur et essentiel pour l’Algérie de demain.
A. R.