La promotion immobilière en Algérie est toujours à la traine. Les entreprises activant dans ce domaine n’arrivent pas à répondre à la demande nationale en matière notamment de logements. A savoir que ce secteur est dominé par l’Etat, dont tous les programmes de logements et autres infrastructures publiques sont financés directement par le Trésor public.
Un système qui a atteint ses limites, notamment, avec la détérioration de la situation financière du pays, suite à la baisse drastique de la manne pétrolière. La mise en place d’une nouvelle vision et stratégie pour la construction de l’Algérie s’impose. Un pays continent comme le nôtre, a, en effet, besoin de véritables entreprises en BTPH, afin de répondre aux exigences des populations en matière de normes de constructions et également, pour participer à la diversification de l’économie nationale.
Actuellement, l’Etat est contraint de faire appel à des multinationales étrangères chinoises, turques, portugaises, égyptiennes et autres, pour la réalisation de grands projets, et ce, au détriments des sociétés locales, dont la taille fait défaut. Autrement dit, elles n’ont pas les capacités financières et techniques nécessaires à la réalisation de grands projets. Les 1200 PME activant dans le domaine du bâtiment sont pratiquement des TPE. Ce nombre est insuffisant pour répondre aux besoins d’un pays de plus de 2 millions de m2.
Solutions
Le recours à des partenariats avec des leaders mondiaux peut être une des solutions efficaces à cette problématique. Toutefois, ceci nécessite d’abord une réorganisation des sociétés locales, à travers la création de groupements. Une option grâce à laquelle, les entreprises deviendront plus fortes et compétitives. «Nous avons l’expertise nécessaire pour construire des villes modernes et innovantes, similaire à celle du Dubaï. Nous devons valoriser nos expertises acquises ces 30 dernières années dans les domaines de l’immobilier, de la Construction, et, en particulier, en engineering financière», a souligné l’expert en immobilier, Abderrahmane Benyamina, lors d’une rencontre d’affaires algéro-turque à Alger.
L’intervenant a fait savoir que l’Algérie possède des ingénieurs multidisciplinaires dans l’immobilier, des architectes, mais n’a pas de spécialistes en engineering financière immobilière. « Nous avons des experts et spécialistes en finances mais nous n’avons pas de spécialistes dans le domaine de l’immobilier», a-t-il relevé, en appelant les pouvoirs publics à accorder plus d’importance à ce créneau. L’expert en immobilier a, en outre, précisé que la structure financière immobilière actuelle ne permet pas d’attirer des partenariats solides, garantissant un transfert technologique pour l’Algérie.
C’est pour cela, dira-t-il, qu’il est plus que nécessaire pour les entreprises algériennes en BTPH de se constituer en groupements selon la spécialité. D’ailleurs, annonce Benyamina, un travail est d’ores et déjà engagé à cet effet. Ainsi, toute entreprise ayant les critères requis pourra adhérer à ce projet, et ce, conformément au code commercial en vigueur, qui autorise la constitution de groupements.
Pour illustrer ses propos, le même expert a cité l’exemple du Canada qui avait confié la réalisation de plusieurs projets routiers à des sociétés américaines dans le passé, en exigeant l’implication de ces PME dans ses différents projets. Ces dernières sont devenues, par la suite, des multinationales. Une expérience dont l’Algérie peut tirer profit. S’agissant de l’apport des sociétés turques à la promotion immobilière dans notre pays, Abderrahmane Benyamina, a été catégorique : «Les Turcs ont pratiquement la même culture architecturelle que la nôtre. Ils peuvent nous apporter une plus-value dans ce domaine». Nouer des partenariats avec les Turcs ne peut être qu’une bonne initiative dans le secteur de la promotion immobilière, dont beaucoup de choses restent à faire. Il faut juste un vrai partenariat gagnant-gagnant.
A. R.