Promotion du tourisme saharien : Les mesures « exceptionnelles » du gouvernement

La saison du tourisme saharien s’annonce sous de bons auspices. En effet, les préparatifs battent leur plein et les opérateurs se disent fin prêts pour l’accueil des touristes nationaux et surtout étrangers  dans de bonnes conditions. Des mesures exceptionnelles ont été prises par le gouvernement afin de promouvoir la «destination Algérie» et capter le maximum de touristes étrangers.

Par Akrem R.

A cet effet, et comme mesure phare prise, l’octroi de visas touristiques qui a été assoupli et simplifié, outre de nouvelles dispositions qui ont été prises par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales. 

Dans un communiqué, rendu public hier, le ministère a précisé que les « voyageurs souhaitant visiter le sud de l’Algérie via des Agences de voyages nationales agréées peuvent bénéficier d’un visa d’arrivée directement aux postes frontaliers, au lieu de passer par des procédures de visa ordinaires». 

Les agences de voyages agréées s’engagent, ainsi, à fournir toutes les informations relatives au programme de visite touristique et aux participants, incluant les touristes étrangers, via une plateforme numérique accessible par les directions du tourisme et de l’industrie traditionnelles des régions concernées, ajoute la même source. 

Les touristes étrangers concernés pourront récupérer les documents de voyage par l’intermédiaire de leurs agences de voyage, ce qui leur permettra d’embarquer à bord des avions des différentes compagnies aériennes opérant dans les aéroports de départ. Ainsi, la procédure est désormais simple et ne poserait aucun problème pour les tours-opérateurs. 

Auparavant, l’ancienne procédure d’octroi de visa, qualifiée de lourde et compliquée à la fois, avait été la principale contrainte pour la destination Algérie. Les opérateurs touristiques et Agences de voyages n’avaient pas cessé d’appeler à son élimination en adoptant les procédures universelles ayant donné leurs fruits, notamment, en Turquie, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, la Malaisie et autres. Ces pays sont devenu en un court laps de temps, des leaders mondiaux en matière de tourisme.

Par conséquent, cette décision forte va certainement permettre de favoriser les séjours et de drainer plus de touristes. Au lieu des formalités ordinaires de demandes de visa, les personnes voulant visiter le Sud algérien pourront, dorénavant, demander un visa touristique à leur arrivée à l’un des aéroports du Sud, réduisant ainsi les tracas pour l’obtention du document. Les professionnels du tourisme en Algérie et du saharien en particulier, s’attendent à un engouement sans précédent des touristes étrangers. En clair, l’Algérie est en passe de redorer son blason en tant qu’une destination de choix et privilégiée des touristes étrangers. 

Relever le défi de la qualité des services 

Le potentiel, pour ce faire, existe et qu’il suffit juste de mettre en valeur notamment, en lançant une vaste campagne de communication et de marketing à l’international. Il est à rappeler que durant les années 70 et 80, le Sud Algérien était la Mecque des touristes européens, notamment les français. Des milliers de personnes partaient à la découverte du «musée naturel à ciel ouvert».

Lors de l’inauguration du salon du tourisme, jeudi dernier, à Alger, le Premier ministre avait estimé qu’il est impératif «de relever le défi de consacrer la qualité des services et de promouvoir médiatiquement cette saison», appelant la tutelle à finaliser, avant la fin de l’année en cours, les préparatifs devant assurer le succès des circuits des oasis (Ghardaïa, Timimoun, Beni Abbès, Taghit et les Ksour) «pour que le touriste, aussi bien algérien qu’étranger, puisse bénéficier d’un nouveau produit de qualité».  Le Premier ministre avait révélé, dans ce sens, que l’Etat avait «facilité les procédures d’octroi et de généralisation du visa de régularisation pour les circuits touristiques du sud du pays, un visa qui avait été accordé uniquement aux visiteurs de la wilaya de Djanet venus de Paris l’année dernière».

Toutefois, un grand travail reste encore à faire en matière de transport et d’hébergement.  Les exposants au 22e Salon international du tourisme et des voyages (SITEV), qui a pris fin hier, dimanche, ont soulevé la problématique en indiquant que le nombre de dessertes vers le Sud du pays est insuffisant.

Un projet de loi sur l’hébergement chez habitant 

Ils ont interpelé les autorités et les responsables de la compagnie nationale « Air Algérie» sur la nécessité de renforcer les dessertes, et ce, dans le but de répondre à la forte demande. Aussi, les opérateurs ont appelé à l’amélioration des conditions d’hébergement et le nombre de places d’accueil. Un énorme déficit reste à combler, dans ce domaine. Conscient de cette réalité, le gouvernement a mis en place un dispositif spécial pour accompagner les investisseurs dans la réalisation de nouveaux complexes touristiques et hôtels dans les régions du grand sud.

Il a été également décidé de faire la promotion à la formule de l’hébergement chez l’habitant. Un projet de loi est en cours d’élaboration, dira le ministre Mokhtar Didouche, qui permet au citoyen de louer sa maison à des touristes dans un cadre légal.

« Nous allons accorder toutes les facilités et garanties pour  la préservation de l’habitation et fournir au touriste tous les services nécessaires à son bien être », annonce-t-il, en soulignant avec satisfaction que les Algériens contribuent à la promotion du tourisme, qui est devenu la première destination de nombreux touristes. 

Le ministre a, également, souligné la nécessité « d’améliorer la qualité des services touristiques pour attirer les touristes et construire une destination touristique unique en prenant en charge les itinéraires vers les palais et les oasis ». De leur côté, plusieurs des participants à cette rencontre ont souligné la nécessité de soigner les parcours des palais et des oasis, en particulier dans les zones désertiques, insistant sur «l’importance historique, archéologique et culturelle de ces zones ».

En somme, l’Algérie parie sur ses trésors naturels, culturels et ses monuments architecturaux dans le Sud afin de promouvoir le tourisme saharien et le secteur touristique sur lequel s’appuyer pour poursuivre le développement économique. 

A. R.

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