Le développement du Commerce extérieur, notamment les exportations hors hydrocarbures est au centre des priorités du gouvernement. L’Algérie, engagée dans la diversification de ses exportations, soutient activement les initiatives visant à promouvoir un commerce international équitable, essentiel pour son développement économique et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.
Par Akrem R.
«En s’engageant à diversifier les exportations au-delà du secteur des hydrocarbures, l’Algérie soutient fermement les initiatives visant à renforcer et à encourager un commerce international équitable, le considérant comme l’un des piliers stratégiques de la croissance économique et une exigence fondamentale pour atteindre les objectifs du développement durable d’ici 2030», souligne le ministre des Finances, Laaziz Faid, lors de la 14ᵉ réunion annuel de l’Union Aman, organisée pour la première fois en Algérie.
Il a, en effet, rappelé, dans son intervention, que le gouvernement accorde une grande importance au développement des exportations hors hydrocarbures, et «cette volonté politique s’est traduite par la réalisation de projets structurels sur le terrain visant à diversifier et à élargir les échanges commerciaux internationaux, considérés comme des défis majeurs pour les années à venir».
Il a ainsi affirmé que l’Algérie a mis en œuvre une série de réformes, notamment l’actualisation des textes législatifs et des réglementations régissant les échanges commerciaux internationaux, le soutien à l’entrepreneuriat, la promotion des investissements, la création d’un environnement propice pour des échanges commerciaux et l’élargissement des échanges commerciaux et l’encouragement des opérateurs économiques à accéder aux marchés étrangers, en particulier dans les régions arabe, islamique et africaine.
Nette croissance des exportations hors hydrocarbures
En effet, grâce à cette stratégie mise en place depuis 2020, les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie connaissent une nette progression, avec une croissance annuelle de 45 %, en passant d’un maximum de 1,8 milliard de dollars avant 2020, à 5 milliards de dollars dès 2021, pour atteindre 7 milliards en 2023, avec une prévision d’atteindre 15 milliards de dollars en 2027, avant de passer à la vitesse de croisière avec 29 milliards de dollars de recettes hors hydrocarbures en 2030.
C’est ce que le ministre des Finances à confirmer, en indiquant que les exportations hors hydrocarbures ont connu une croissance notable ces dernières années, et il est prévu qu’elles atteignent des niveaux de performances considérables d’ici 2030.
Dans sa stratégie, le gouvernement table sur trois filières pour atteindre ces ambitieux objectifs.
Il s’agit de l’industrie, l’agriculture et les mines. Ainsi, grâce à la politique protectionniste du «made in bladi» instaurée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, des filières ont carrément inversé la tendance, transformant l’Algérie de pays importateurs à celui exportateurs de certains produits.
En clair, les mesures de rationalisation des importations et d’encouragement des exportations qui ont permis «l’émergence de nouvelles industries permettant à plusieurs importateurs de se convertir en producteurs et exportateurs».
Cette situation devrait s’améliorer davantage, notamment avec l’entrée en service de milliers de projets d’investissement, enregistrés à l’AAPI, durant les deux années à venir, dont les besoins nationaux seront assurés par la production nationale et l’exportation de quantités importantes vers les marchés à l’étrangers, africain notamment.
L’importance de l’assurance dans le commerce extérieur soulignée
Par ailleurs, le ministre des Finances a mis en avant le rôle de la gestion des risques liés aux transactions commerciales dans la diversification de l’économie nationale.
Il, a, en effet, souligné l’importance des mécanismes d’assurance pour soutenir les entreprises algériennes sur les marchés internationaux, tout en insistant sur la nécessité de développer des produits d’assurance adaptés aux exportateurs, permettant ainsi de couvrir les risques commerciaux et politiques qui freinent souvent l’accès aux marchés étrangers.
Partant de ce principe, «l’assurance joue un rôle crucial dans la protection des opérations commerciales des opérateurs économiques, et elle est considérée comme un pilier stratégique pour stimuler la croissance économique, notamment par la facilitation des échanges commerciaux», souligne-t-il, précisant que la gestion des risques liés aux opérations commerciales internationales contribue à créer un climat de confiance et de sécurité pour les opérateurs économiques, transformant les opportunités commerciales en activités rentables, et participe activement à renforcer les échanges régionaux et la croissance économique.
Dans ce cadre, Laaziz Faid a également salué les efforts de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX), qui joue un rôle déterminant dans l’accompagnement des entreprises en leur offrant des garanties pour leurs transactions à l’international.
Selon lui, «le renforcement de cette institution et la modernisation de l’ensemble du secteur des assurances sont essentiels pour stimuler les flux d’exportation et diversifier les revenus du pays».
Le ministre a également annoncé que des réformes structurelles seront mises en œuvre pour dynamiser le secteur des assurances.
Parmi ces réformes figurent la digitalisation des services, l’élargissement de la gamme de produits offerts et l’amélioration du cadre réglementaire afin d’attirer davantage d’investissements étrangers.
Ces mesures visent à rendre les entreprises algériennes plus compétitives sur le plan international tout en assurant une meilleure gestion des risques liés aux exportations et promouvoir une culture de l’assurance auprès des citoyens.
Il est à noter que la réunion annuelle de l’Union Aman de cette année se concentre sur le rôle crucial de l’assurance pour favoriser les échanges commerciaux entre les pays africains, arabes et islamistes.
Elle est également une opportunité pour échanger des expériences et meilleures pratiques internationales.
En somme, cette rencontre vise à promouvoir une meilleure coopération régionale et à soutenir les objectifs de développement durable, tout en renforçant la confiance et la sécurité dans les échanges commerciaux internationaux.
A. R.
