Promotion des exportations hors hydrocarbures : La Banque d’Algérie à l’écoute des opérateurs

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La promotion des exportations hors hydrocarbures est l’une des priorités du gouvernement. Une batterie de mesures ont été déjà prises pour, notamment, remédier aux insuffisances et contraintes entravant l’acte d’exportation. Si les problèmes en lien avec la logistique et le fret ont été cernés en partie, des contraintes perdurent dans le domaine bancaire, en particulier dans le transfert de devises.

Par Akrem R.

La Banque d’Algérie tente de tout son poids de pour mettre en place un cadre réglementaire adéquat, facilitant la tache aux opérateurs économiques activant le domaine du commerce extérieur.

Une réunion autour de l’exportation a été tenue, à cet effet, lundi à Alger, entre les responsables de la Banque d’Algérie et des opérateurs économiques, afin de recueillir les différents avis et d’examiner les aspects opérationnels liés à la mise à jour des textes en matière d’exportation.

«Une rencontre de concertation entre les responsables de la Banque d’Algérie et les représentants du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA), l’Association Nationale des Exportateurs Algériens (ANEXAL), la Compagnie Algérienne de Garantie de Exportations (CAGEX), des experts, ainsi que le représentant de l’Association des Banques et Établissements Financiers (ABEF), s’est tenue aujourd’hui, pour recenser et prendre en considération les avis des acteurs directement concernés en matière d’exportation», a précisé la BA dans un communiqué.

Une réunion qui s’inscrit «dans une démarche globale d’organisation de séries de rencontres thématiques avec pour objectif, notamment, d’asseoir l’aspect opérationnel dans la mise à niveau des textes d’application, au regard des nouvelles dispositions de la Loi Monétaire et Bancaire», souligne le document.

Sur ce point, MEDKOUR Samir, docteur en sciences économiques, a qualifié cette démarche de la BA de géostratégique pour les pouvoirs publics en Algérie, soit sur le plan économique ou politique et reflète également la volonté de l’Algérie de s’ouvrir de plus en plus sur le commerce international.

Cette réunion constitue ainsi une occasion de recueillir les propositions et les avis des différents acteurs. En effet, l’appui à l’acte d’exporter, permettra à l’économie nationale de conquérir le marché international et de contribuer ainsi à la diversification de l’économie nationale, estime-t-il dans une déclaration accordée à notre journal.

Dans ce contexte marqué par de nouvelles configurations et de concurrence féroce, les pouvoirs publics ont pris certaines décisions, indique-t-il, pour répondre aux exigences des mutations de l’économie mondiale, notamment le lancement des projets de zones franches et l’ouverture de succursales de banques algériennes à l’étranger, surtout avec l’objectif tracé par le président de la république d’atteindre un PIB de plus de 400 milliards de Dollars à fin de l’année 2027.

Pour cet enseignant universitaire, «il est primordial d’améliorer le climat des affaires et l’investissement dans des secteurs économiques prometteurs, notamment l’agriculture et les industries lourdes pour atteindre ces objectifs ambitieux».

Cette démarche permettra, ajoute-t-il, à l’Algérie de jouer son rôle fort et influent dans la région et constituera un levier de rester un partenaire fiable au niveau régional et international.

Et de conclure : «La conjoncture impose à l’Etat algérien de mettre au service des acteurs économiques tous les instruments à leur portée afin de favoriser leur croissance durable et leur déploiement à l’international».

Nécessité de créer un guichet unique pour l’exportateur

Pour sa part, l’expert en économie, Pr. Mourad Kouachi a plaidé pour la création d’un guichet unique pour simplifier les démarches aux exportateurs, en réduisant au maximum les mesures administratives.

Pour lui, cette rencontre entre la Banque d’Algérie, le CREA et l’association des exportateurs (ANEXAL) est une occasion pour le traitement des contraintes rencontrées par les opérateurs économiques.

Notre interlocuteur a indiqué que l’Algérie, à travers la nouvelle loi sur le crédit et la monnaie et l’ouverture d’agences à l’étranger (Mauritanie, Sénégal) en attendant l’ouverture d’autres en Côte-d’Ivoire, France, Chine et autres pays, a réussi à faciliter l’acte d’export, en remédiant à certains, nombre de contraintes, notamment, en matière de garantie de recouvrement de leurs devises.

«Auparavant, avant l’ouverture d’agences au niveau des pays cibles, nos opérateurs éprouvaient d’énormes contraintes et difficultés dans le recouvrement de leur dû. Mais, maintenant, et avec l’existence d’Agences de banques algériennes à l’étranger, il y a plus de garantie pour l’exportateur», détaille Pr Kouachi.

Sur ce point, l’enseignent universitaire a estimé qu’il est nécessaire de procéder à l’ouverture de nouvelles agences dans d’autres pays, surtout ceux qui connaissent un fort engouement pour le produit «made in algeria», d’une part.

D’autre part, ajoute-t-il, «moi personnellement j’ai rencontré des exportateurs qui se plaignent encore de certaines mesures bureaucratiques (trop de documents et autorisations et autres mesures administratives) de la part des services des Douanes et banques».

À cet effet, il est recommandé d’adopter des systèmes plus performants, numérisés et l’unification des services, en créant un guichet unique qui facilitera la tâche aux opérateurs.

En somme, «je pense que des étapes ont été franchies, mais si on veut faciliter davantage, la tâche aux exportateurs, un grand travail reste encore à faire dans le domaine administratif. Il faut absolument surpasser les procédures lentes, en recourant, de plus en plus, à la numérisation et la création d’un guichet unique pour faciliter les exportation».

Il est à rappeler qu’un vaste chantier de réformes est lancé par le gouvernement pour la modernisation et digitalisation du système bancaire et financier afin d’accompagner la nouvelle dynamique amorcée de l’économie nationale et, notamment, l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à 29 milliards de dollars d’ici 2030.

A. R.

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