L’Algérie ambitionne de diversifier son économie, en réduisant la facture des importations et d’aller conquérir des parts sur le marché à l’international, notamment africain. Ce qui nécessite la mise en place d’une stratégie d’internationalisation des entreprises.
Par Akrem R.
Nos entreprises sont appelées, à cet effet, à œuvrer à l’extension de leurs activités au delà du marché local. Avec la relance de l’investissement, en particulier avec la promulgation d’une nouvelle loi, le marché local risque de connaitre la saturation dans certaines filières.
C’est pour cela,qu’ il est nécessaire à l’entreprise d’adopter une stratégie d’internationalisation afin de cibler de nouveaux marchés et de nouvelles clientèles, dira d’emblée, Dr Mohamed KADI, chercheur au Cread, expliquant qu’elle concerne aussi bien les grandes entreprises et multinationales que les PME. En clair, cette politique d’internationalisation est perçue comme étant une échappatoire pour la concurrence locale. «Avec la mondialisation et la globalisation de l’activité économique les entreprises recherchent de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités économiques à travers la stratégie d’internationalisation. Donc, cette stratégie offre des opportunités à l’entreprise. Elle offre à cette entreprise de nouvelles prospections pour l’extension de ses activités et de nouvelles clientèles. Cette stratégie permet également de diminuer les coûts en réalisant des économies d’échelle. Lorsqu’ elle a un grand marché, l’entreprise va essayer de réduire les coûts par des économies d’échelles connues sous le nom des coûts fixes», explique-t-il.
Cet expert a énuméré l’existence de quatre formes d’internationalisation : « La première consiste en l’exportation directe. Elle est caractérisée par une irrégularité et un opportunisme dans cette opération. L’entreprise réalise des opérations d’exportation non régulière. Quant à la deuxième forme, c’est une exportation régulière, se basant sur un partenaire étranger. La troisième forme, c’est l’entreprise qui prend, par elle-même, les procédures d’exportations et crée des succursales. La dernière forme d’internationalisation c’est la délocalisation des activités de l’entreprise vers les marchés cibles», détaille-t-il.
S’agissant de l’internationalisation des entreprises algériennes, l’expert a fait savoir que beaucoup de politiques ont été élaborées pour accompagner cette stratégie visant la diversification de notre économie et les exportations. Mais, déplore-t-il, on observe plusieurs obstacles et contraintes qui freinent les entreprises quant à aller à l’international. Actuellement, seules la Sonatrach et la Sonelgaz et un groupe privé (Cévital) détiennent des activités à l’international. Des efforts doivent être consentis, dans ce sens, afin de libérer l’entreprise algérienne en lui balisant le chemin pour s’internationaliser. Des opérateurs privés ont affiché la volonté d’y aller, mais la loi actuellement est rigide, notamment, en ce qui concerne le volet du financement. La problématique du transfert de la devise pèse lourdement dans cette opération. Outre cette question, l’expert du Cread a évoqué l’absence d’infrastructures portuaires et aéroportuaires pour accompagner les opérations d’exportation, notamment, vers les pays africains, et aussi la politique de change qui représente un réel problème pour cette activité d’exportation.
« Actuellement, beaucoup de tentatives ont été réalisées par les pouvoirs publics pour accompagner les entreprises à travers des dispositifs d’accompagnement pour permettre, éventuellement, de faciliter à ces entreprises d’aller vers l’exportation. Nous avons quelques entreprises qui arrivent à exporter et à réaliser des performances, mais cela reste des tentatives individuelles qui il faut saluer et encourager», conclut-il.
A. R.