Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a donné, hier après midi, le coup d’envoi de la 30ème édition de la Foire de la production algérienne (FPA 2022), qui se tient au Palais des expositions (Pins maritimes-Alger).
Par Akrem R.
C’est un rendez-vous incontournable pour les producteurs et industriels afin de rencontrer, d’abord, le consommateur et tenter de nouer, ensuite, des partenariats pour l’exportation du produit «made in bladi». D’ailleurs, le thème choisi pour cette édition «Pour une économie forte et attractive» résume l’ambition du gouvernement de booster la production nationale et d’aller vers l’export.
Le président Tebboune, lors de sa visite aux stands des exposants, a mis l’accent sur la nécessité de la promotion de la production nationale et de réduire la facture de l’importation, notamment, pour les produits que l’industrie nationale est en mesure de produire localement. Lors de son passage au stand réservé au ministère de la Défense nationale abritant les entreprises économiques militaires, notamment dans le domaine industriel, le président Tebboune a insisté sur l’obligation de parvenir à une industrie mécanique réelle.
En effet, le gouvernement table sur le nouveau Code de l’investissement, qualifié de «novateur » par le patronat, afin de relancer le secteur industriel dans notre pays. Des facilitations et incitations sont accordées à ce genre d’investissements, et d’ailleurs, le cahier des charges pour l’industrie automobile est d’ores et déjà publié, et dont les premiers intentions d’investissements dans ce domaine, affluent. Entre autres, un groupe international, «stellantis», a décidé d’implanter en Algérie sa filiale «Fiat». C’est un bon signe pour l’avenir de l’industrie mécanique et automobile en Algérie, du fait que tout un tissu industriel de la sous-traitance va se constituer autour de ces usines.
Sur ce point, le président Tebboune a réitéré sa position en insistant sur la nécessité de parvenir à asseoir une véritable industrie loin du montage qui a fait perdre au Trésor public des milliards de DA sans comptrepartie (pas de valeur ajoutée). « Nous devons nous éloigner du montage. Il faut atteindre des taux d’intégration variant entre 40 à 50%», dira le chef de l’Etat. Et d’ajouter : « Nous allons poursuivre notre accompagnement et soutien pour les investisseurs afin d’atteindre des taux d’intégration appréciable et la création de plus de postes d’emploi».
Début de la production de l’huile de table 100% algérien dès avril 2023
S’agissant des autres productions, le président de la République a également insisté sur la promotion et l’augmentation de la production nationale, notamment en matière de produits électroménagers. Pour lui, il est impératif de réduire la facture d’importation de ce genre de produits, auxquels grâce à l’industrie locale, sont en mesure de répondre aux besoins nationaux. Une orientation qui, certainement, va relancerr la production nationale qui a souffert énormément de la concurrence des produits de l’importation.
Concernant la production de l’huile de table et sucre, le président Abdelmadjid Tebboune a appelé à la production en local de ces produits, dont la facture d’importation pèse lourdement sur la balance commerciale de notre pays. D’ailleurs, annonce-t-il, il est prévu le début d’une production réelle de l’huile de table dès avril prochain. La première matière importée jusque-là de l’étranger sera satisfaite par la production locale. « J’invite les opérateurs économiques à investir dans la production du sucre. Ils auront droit à toutes les facilitations pour l’exportation de cette matière vers le marché africain», lance-t-il.
Augmenter les exportations du gaz à 100 milliards de M3
En visitant le pavillon des industries pétrolières et gazières, Tebboune a appelé le groupe Sonatrach à la multiplication de sa production en gaz afin d’augmenter nos exportation en la matière.
Actuellement, dira le président, nous produisons près de 102 milliards de m3 en gaz et nous consommons 50% en local. « je souhaite que l’année 2023, nous parvenions à l’exportation de 100 milliards m3 », souligne-t-il, tout en interdisant l’exportation de la matière première brute destinée à la pétrochimie. Enfin, le chef de l’Etat a ordonné, également, de revoir la gestion de Saidal et son positionnement sur le marché national du médicament, dont l’objectif est de parvenir à la couverture de 40% des besoins nationaux. « Le groupe doit jouer un rôle important dans le domaine de l’industrie pharmaceutique en Algérie», conclut-il.
Il est à noter que près de 600 exposants représentant différents secteurs marquent leur présence à cet évènement. Ils représentent divers secteurs, dont les industries militaire, mécanique, manufacturière (meubles, décor et textile), électrique, électronique, électroménagère, pétrochimique, et agroalimentaire, ainsi que les services, les banques, le bâtiment et les matériaux de construction, en sus du secteur de l’artisanat.
A partir d’aujourd’hui, commenceront une série de journées d’études, avec, à la clé, des débats qui s’annoncent importants et qui vont porter sur différentes questions d’actualité, comme la nouvelle loi sur l’investissement, le développement et de la modernisation du secteur de l’agriculture, avait annoncé la Safex (l’organisatrice de l’événement) dans un communiqué.
Des ateliers de travail sur le commerce électronique et d’autres activités, seront également organisés. Parallèlement à la Foire, la «SAFEX» a également réservé un stand dédié aux remises de fin d’année et qui sera destiné à la vente directe au public.
La Chambre d’artisanat et des métiers (CAM) organise également le Salon national de la céramique d’art au stand « Djurdjura ». Selon le communiqué, la Foire devra ouvrir ses portes tous les jours, de 11h00 jusqu’à 18h00.
A. R.
Mohame Moncef Boudreba, président de l’association des céramistes (ACA) : «Le FPA 2022 est une fenêtre pour l’exportation»
Le président de l’Association des céramistes algériens (ACA), Mohamed Moncef Bouderba a déclaré, hier, que « nous sommes très attentifs, en ce qui concerne la foire nationale FPA 2022, en ce qu’elle va encourager les exportations et la consolidation de l’industrie algérienne. C’est très important et nous souhaitons que qu’elle soit une grande réussite pour permettre au produit algérien de pouvoir aller sur des marchés internationaux, en particulier, en Afrique».
Et d’ajouter : « Je crois que les tentatives sont bonnes. Le cadre juridique maintenant permet d’espérer. Nous souhaitons que cela se passera très rapidement dans de bonnes conditions et que le gouvernement accompagnera tous les opérateurs algériens et exportateurs dans les meilleures conditions et meilleures législations. L’espoir est là. Nous souhaitons que tout ce qui a été fait dans l’industrie soit de la même manière appliqué dans la promotion des exportations des produits agricoles».
Moncef Bouderba qui occupe également le poste de président de la section des matériaux de constructions, BTPH, au sein de la CAPC, a souhaité que la Foire de la production nationale puisse aboutir à une grande réflexion sur les exportations et créer une journée nationale de l’exportation sous les auspices de M. le président de la République pour que toutes les difficultés soient aplanies et que toutes les conditions soient réunies pour encourager les exportations et les exportateurs algériens dans les meilleurs délais, avec un code de l’investissement novateur. Le président de l’ACA a également appelé à l’accélération de la promulgation de la nouvelle Loi sur la monnaie et le crédit «qui va permettre une convertibilité commerciale et encourager les exportations dans un avenir très proche», conclut-il.
Propos recueillis par A. R.
