Censé être ce moment de détente que tout un chacun devrait apprécier après une rude journée de travail, le petit écran en Algerie peut il nous apporter ce divertissement tant espéré et cette évasion vers de lointains horizons? Sans aucune mesure médiamétrique, tout ne serait qu’empirisme et supputations, affirment des spécialistes. A l’ère de la transmission satellitaire, malgré quelques personnes accros, faute de mieux, notre télévision (toutes chaines confondues), est jugée indigente et sclérosée, selon un micro-trottoire non exhaustif, mais qui peut représenter un élément de comparaison
Par Reda Hadi
A Alger, toutes les personnes rencontrées jugent les programmes indigents et sans aucune nouveauté. Hafida Mina Khodja, doctorante en antrhropologie, estime que «la télévision algérienne n ‘a pas su évoluer, encore moins, s ‘adapter aux exigences actuelles. De plus, la télévision par satellite fait apparaître des questions fondamentales pour la société algérienne. À l’instar des autres nouvelles technologies de communication, elle soulève le problème de son inclusion dans l’espace public. En effet, bien qu’elle soit essentiellement appréhendée sous la forme du divertissement et, par conséquent, réduite à l’anodin, la télévision participe, en fait, à la re/définition de l’espace public. La forme divertissement qu’elle comporte, devrait être comprise, selon moi, dans son sens étymologique de se détourner, être différent ; sens qui redispose la manière dont les publics se situent par rapport aux discours qui les gouvernent. Cependant, sans négliger son impact (elle est le média le plus disponible pour les Algériens), il faudrait la situer dans l’ensemble qui fait espace public, et notamment, considérer sa relation aux autres médias, à la presse écrite, à la radio et, depuis une décennie, à l’internet»
Amateurisme
La télévision publique brille par une retransmission de mauvaise qualité et des commentaires dépassés par le temps, juge Mahdia, secrétaire et fan des feuilletons turcs, qui avoue ne voir que ces séries: «Il n y a que ces series turques aui me capteent, le reste des programmes est insipide et sans relief», nous dit-elle
Ce qui est reproché à la television algérienne, c’est son manque d’imagination et de renouvellement, ainsi que les postures hiératiques des présentateurs et presentatrices qui restent figés.
S’agissant des programmes proposés, Adel, un jeune étudiant en droit, souligne pour sa part l’incapacité de nos chaines télés à adapter des programmes étrangers et explique: «Je suis tombé par hasard sur une adaptation d’un programme etranger « un diner presque parfait » diffusé sur une chaine francaise, et l’indigence et le manque de profesionnalisme des éditeurs de l’emission algerienne « a3da ou a3liha klem », diffusée sur une chaine connue pour voir « se lever le jour », est inconestablement, une offense télévisuelle. La camera est statique, avec un sens de prise de vue, les personnages ne sont pas naturels, il n’y a aucun mouvement. Et pire, une voix off , fluette et pas du tout radiophoniue, fait de l’humour, inadapté, voire, depassé. Heureuseent qu’il y a la parabole!»
la télévision, faute donc de mesures médiamétriques, navigue à vue; M. Had Said, gérant d’une agence de publicité, reconnait qu on n’a pas de parametres fiables qui nous permettent de cibler la population pour les produits. Même les émetteurs s’en tiennent à l’aura de la chaine et sa supposée audience n’est qu ’empirime. Lors de ce radio-trottoire, beaucoup se sont dits contraints de voir les chaines algériennes, non pas à cause de leurs programmes, mais plutôt, pour eviter les chaines francaises, qui comportent trop de scènes indaptées à notre société.
R.H.