L’Algérie veut réussir sa transition énergétique en développant le contenu local. Un premier objectif est déjà fixé pour le projet «Solar 1000 mégawatt), à savoir, atteindre 30% du taux d’intégration de contenu local, a fait savoir, hier, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, le Professeur, Benattou Ziane.
Par Akrem R.
S’exprimant lors d’une rencontre nationale sur l’importance du contenu local dans la transition énergétique, organisée à Laghouat, Pr Benattou a précisé que le projet « solar 1000 MW», dont l’ouverture des soumissions est prévue dans un mois, n’est que la première phase du plan d’action du gouvernement. Et ce, en application du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une grande importance à la transition énergétique et les EnR, la création d’emploi, l’amélioration du cadre de vie des citoyens et, surtout, le développement du contenu local dans les différents projets lancés en Algérie.
«La fixation d’un taux de 30% d’intégration locale dans cette première étape contribuera à l’émergence et au développement d’un tissu industriel spécialisé dans les EnR. Ceci permettra, sans doute, l’augmentation de la participation du «made in algeria» dans la concrétisation de la suite du programme EnR, et la réalisation des 14 000 Mégawatts restantes», a souligné Pr Benattou. Le ministre a, dans ce cadre, indiqué que les investisseurs locaux seront accompagnés et encouragés par une batterie de mesures incitatives. En effet, la priorité sera donnée aux produits et services «made in bladi», dans la réalisation, la production et la maintenance des centrales solaires photovoltaïques. Le projet « Solar 1000 MW », consiste en la constitution de Sociétés (SPV) chargées de réaliser un projet de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 1000 MWc réparties sur le territoire national algérien en lots de 50 à 300 MWc chacun, dont cinq wilayas sont retenues pour abriter ces projets, à savoir : Laghouat, Ouargla, Touguert, El oued et Bechar.
Donner une dynamique à l’industrie locale
Intervenant à cette rencontre, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a mis l’accent sur la nécessité d’unifier les efforts pour donner une nouvelle dynamique à l’industrie locale et surmonter les différents défis et problématiques auquel fait face le secteur des EnR. Ainsi, il a insisté sur la nécessité d’une prise en charge des préoccupations des opérateurs industriels et la création d’un écosystème et un climat des affaires favorable à l’investissement. « Nous travaillons en synergie avec les différents départements pour booster le domaine de la transition énergétique et des énergies renouvelables (EnR)», a-t-il souligné, en affirmant que notre pays dispose de moyens industriels et humains, lui permettant d’être un leader dans la fabrication des panneaux photovoltaïques, et l’augmentation des capacités de production nationale dans ce domaine à des niveaux plus élevés. Tout cela, dira-t-il, permettra à l’Algérie de concrétiser son programme « Solar 1000 MW), l’augmentation de contenu local et la mise en place d’un tissu de l’industrie locale, avec des taux d’intégration plus importants. «Nous devons ainsi élargir les discussions avec les différents acteurs dans ce domaine pour surmonter les difficultés et atteindre les objectifs tracés dans ce programme de transition énergétique», ajoute Zeghdar.
5000 postes d’emploi à la clé
Sur un autre registre, le ministre de la Transition Energétique des EnR, Pr Benattou ZIANE a indiqué que la réalisation de ce projet « Solar 1000 MW) sera bénéfique pour notre pays, avec 5000 postes d’emploi directs qui seront créés, la production de 2200 GW d’électricité/an par les EnR. Elle permettra d’économiser 550 millions m3/an en gaz naturel, soit un gain de 100 millions de dollars/an. Ainsi, ce programme permettra de placer l’Algérie parmi les leaders mondiaux dans le respect des exigences des changements climatiques. Ce programme, dans sa première phase, permettra d’éviter l’émission de 1,3 millions tonnes de gaz carbone/an, soit des gains financiers estimés à 70 millions de dollars.
La rencontre a vu la participation des ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, celui de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, de l’Agence nationale pour le développement et la rationalisation de l’énergie (APRUE), de la société « Shams » pour le développement des énergies renouvelables , la Confédération Algérienne des Employeurs Citoyens (CAPC), Green Energy Cluster Algérie, des investisseurs et des députés représentants de ces cinq wilayas.