L’évolution conjoncturelle des prix sur le marché des produits avicoles au cours de ce troisième trimestre 2024, montre, une fois encore, une instabilité chronique forte, préjudiciable au fonctionnement des filières avicoles dans leur ensemble.
Par Akrem R.
En effet, les prix des produits avicoles (poulet de chair et œufs de consommation) ont enregistré des tendances à la hausse entre les mois de juillets et septembre.
Selon la dernière Note de conjoncture «produits et intrants avicoles» du troisième trimestre 2024, une hausse significative des prix des viandes banches et œufs de consommation aux différents stades, est enregistré.
Entre le début et la fin de ce trimestre, les prix du poulet ont connu un accroissement de 23% au niveau sortie poulailler (vif) et du détail (vidé).
« Durant ce trimestre, les prix à la production (poulet vif) sortie poulailler ont enregistré de lé- gères tendances à la hausse par rapport au deuxième trimestre. En effet, on a relevé un accroissement des prix de l’ordre de 23% entre les mois de juillet et septembre 2024», lit-on dans la Note de l’Observatoire des filières avicoles algérienne de l’Institut technique des élevages (ITLEV).
Idem pour les œufs de consommation, un accroissement des prix de et respectivement au niveau de la production et du détail.
Cette tendance haussière des prix est due principalement, explique la même Note, à une mauvaise structuration des filières avicoles aux différents stades, aux maladies aviaires, aux conditions climatiques (fortes chaleurs) causant de nombreuses mortalités et aux problèmes financiers, obligeant un grand nombre d’éleveurs à abandonner l’activité de l’élevage.
«Comme constaté, la hausse des prix est due principalement à une baisse de la disponibilité du poulet au niveau des élevages. Une baisse due à une baisse des mises en place el aux nombreuses mortalités causées par les maladies aviaires, les fortes chaleurs, atteignant des taux de 20% et 25% dans un grand nombre d’élevages d’après les informations reçues du terrain», ajoute la même source.
En effet, c’est cette situation qui a influé sur une baisse de l’offre durant ce trimestre qui coïncide aussi avec la saison estivale et la rentrée sociale et scolaire où la demande était très importante sur les produits avicoles vu que les prix des viandes rouges et les produits de la mer restent encore élevés pour un grand nombre de consommateurs.
Dans l’ensemble, «les filières avicoles qu’il s’agisse du poulet de chair ou des œufs de consommation, restent confrontées à une instabilité du fonctionnement de ces filières en amont et en aval».
Une situation qui a eu un effet sur la croissance des poulets, une perte de poids importante et une baisse des rendements durant cette période estivale. Ce qui a influé sur une hausse des prix durant les mois d’août et septembre.
Le même constat est observé pour les œufs de consommation mais moins nuancé, où « on a enregistré durant ce trimestre une légère hausse des prix des œufs de 8% entre les mois de septembre et juillet 2024», poursuit-elle.
Une situation due à une perturbation au niveau de la disponibilité et de l’approvisionnement des marchés en œufs de consommation, aux maladies aviaires qui ont affecté certains élevages de poules pondeuses, à la cherté des intrants biologiques et des aliments au niveau des UAB privées, obligeant certains éleveurs à abandonner l’activité de l’élevage.
Ce qui a affecté sensiblement la production, générant une baisse de l’offre, une forte demande du marché durant cette période estivale et une hausse des prix (la loi de l’offre et la demande).
Concernant les prix «sortie abattoirs», la même tendance est observée au niveau des prix du poulet au détail «vide», un accroissement important des prix durant ce trimestre, une hausse de 23% a été enregistrée entre les mois de juillet et septembre 2024.
« Comme signalé auparavant, la hausse des prix des viandes blanches enregistrée durant les mois d’août et septembre est due principalement à une baisse de l’offre sur les marchés durant cette période (Saison estivale) ou la demande est importante sur ce produit. La baisse sensible des mises en place, les fortes mortalités enregistrées au niveau des élevages dues aux ma ladies aviaires, les fortes chaleurs enregistrées durant les mois de juillet / août dernier ont beaucoup affectés la production sans oublier l’impact des intermédiaires sur la hausse des prix des poulets», détaille la même source.
Sur le plan commercialisation des produits rien n’a changé depuis des années, les poulets sont livrés vidés aux marchands de volaille dans des filets ou des caisses en plastique et ces derniers procèdent eux-mêmes à la vente de poulets entiers ou découpés en morceaux, dont les différentes parties sont vendues séparément (Cuisses, ailes, filets, foie, etc.).
A. R.







