Produits alimentaires : Le retour aux exportations se précise

Produits alimentaires : Le retour aux exportations se précise

Le retour aux exportations des produits alimentaires est pour bientôt. Un grand travail est en train de se faire au niveau du gouvernement pour, notamment, mettre les mécanismes et les dispositions nécessaires pour la réouverture du champ de l’export aux producteurs de l’agroalimentaire, notamment dans les filières connaissant de la saturation sur le marché local.

Par Akrem R.

Un bon nombred’usines et d’unités de transformation pour lafabrication de pâtes alimentaires ne tournent pas à plein régime alors que le marché national est bien approvisionné.

Par conséquent, le retour à l’exportation des pâtes est plus que nécessaires pour, d’abord, l’exploitation optimale des capacités de production et, ensuite, contribuer à la diversification des exportations algériennes, notamment en ces produits (pâtes, sucre, huile semoule, farine) à forte valeur ajoutée.

Les pâtes alimentaires rapportaient à l’Algérie avant la décision d’interdiction en 2020 près de 30 millions de dollars. Quant au sucre, l’Algérie réalise annuellement 500 millions dollars.

S’exprimant hier sur les ondes de la radio nationale «Chaîne III», Souhila Abileche, chef de cabinet au ministère du Commerce et de la promotion des exportations a annoncé qu’un travail est en train de se faire avec les parties concernées sur l’exportation des produits subventionnés par l’Etat sur le marché interne.

L’intervenant a fait savoir qu’un chantier est déjà lancé sur la révision du système des subventions coûtant à l’Etat plusieurs milliards de dollars, dont une bonne partie est destinée aux produits alimentaires.

«Si on parle de l’exportation des pâtes alimentaires, les dispositifs sont en cours d’examen. On peut exporter en admission temporaire ou autorisé d’autres mécanismes qui sont toujours en cours d’examen permettant aux opérateurs de ces filières d’augmenter leur production et de relancer les activités de l’export de ces produits de forte valeur ajoutée», souligne-t-elle.

De nouveaux mécanismes à l’étude

En effet, ce dispositif d’admission temporaire est un mécanisme utilisé par beaucoup de pays. Le retour à l’exportation de ces produits alimentaires subventionnés contribuera sans doute à l’augmentation de la facture des exportations et la réduction ainsi du phénomène de la contrebande qui a pris de l’ampleur.

Un dispositif de lutte contre la contrebande est mis en place par les différents services de sécurité et douanes, dont des quantités importantes sont saisies annuellement, mais le phénomène persiste encore.

La solution est donc de passer à l’encadrement de cette activité, en mettant en place des mécanismes adéquats pour la réouverture de l’exportation de ces produits, sans toutefois toucher à la stabilité du marché local.

La question de lever l’interdiction sur l’exportation des produits alimentaires avait été examinée au début du mois de juin écoulé, lors d’une réunion d’un Conseil des ministres. Le président de la république, Abdelamdjid Tebboune avait demandé au gouvernement de développer une stratégie intégrée pour l’exportation des produits algériens. Le nombre croissant d’entreprises actives dans ce secteur justifie cette initiative.

Tebboune a demandé aux ministres des finances, de l’industrie et du commerce de préparer une nouvelle étude sur la faisabilité et l’efficacité de l’exportation de certains produits algériens.

De plus, le chef de l’Etat a souligné que l’encouragement des exportations par l’État vise à soutenir l’économie nationale. Cela permettrait également de fournir une source supplémentaire de devises fortes et d’équilibrer la balance commerciale.

L’excédent de la production de l’industrie agroalimentaire, ainsi que les carburants et autres produits, iraient donc vers l’exportation. Lors de sa visite à la 55 é Foire international d’Alger (FIA), le chef de l’Etat avait déclaré en visitant le stand du groupe privé spécialisé dans l’agroalimentaire «Cevital», qu’une fois la matière première en sucre et huile ont été produites en quantité suffisante en Algérie, « nous avons levé le gel sur l’exportation du sucre et de l’huile de table».

De nouvelles filières identifiées

Par ailleurs, la chef du cabinet au ministère du commerce a dé- voilé la stratégie du gouvernement pour l’augmentation des exportations hors hydrocarbures en passant de 7 milliards de dollars actuellement à 29 milliards à horizon 2030.

Indiquant que la politique mise en place jusqu’à présent dans le domaine du commerce extérieur porte ses fruits sur le terrain, Mme Souhila Abileche a précisé que trois secteurs ont enregistré des évolutions importantes. À titre d’exemple, l’industrie avec 55% d’évolution durant 2020-2023, soit 6,2 milliards de dollars d’exportation.

Le secteur agricole quant à lui, a enregistré une évolution de 11% avec 397 millions de dollars en 2023 et 66% d’évolution pour les produits halieutiques, soit, 34 millions de dollars en 2023. Selon la même responsable, grâce à cette nouvelle politique, l’Algérie est passée d’un pays importateur dans plusieurs filières à un pays exportateur, citant l’exemple des pâtes et sauces, que le pays importait pour 700 millions de dollars, alors que maintenant il exporte pour 44 millions de dollars.

Même chose pour la filière des matériaux de construction, dont l’Algérie est devenu un pays exportateur par excellence, avec 1,3 milliard de dollars en 2023. Cette politique de promotion de l’investissement a contribué à l’émergence de nouvelles filières dans le domaine du commerce extérieur.

La responsable au ministère a énuméré les produits agricoles, miniers, électroménagers, électroniques et électromécaniques, matériaux de construction et les services et, également, les produits qui rentrent dans la chaîne de valeurs nationales tels que l’industrie automobile (pièces) et le textile qui un produit à forte valeur ajoutée.

« Nous disposons de plusieurs produits qui ne sont pas exploités jusqu’à présent, dont, à titre d’exemple, le complexe de Relizane qui ne tourne qu’à 30% de ses capacités de production)», note-t-elle, en soulignant l’émergence de nouvelles entreprises et startups dans le domaine des services et de l’industrie innovante.

A. R.

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